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Que notre joie demeure : le cœur chrétien à la lumière du père Hamel

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Publié le

7 juin 2023

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Cinéaste indépendante et aguerrie, Cheyenne-Marie Carron se lance dans un nouveau film, « Que notre joie demeure », qui rend hommage au père Hamel assassiné tragiquement par deux terroristes islamistes le 26 juillet 2016 alors qu’il célébrait la messe. Entretien.

Pour tous les lecteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je suis une productrice âgée de 47 ans ayant réalisé une quinzaine de films portant majoritairement sur des thématiques militaires et chrétiennes. Je suis ce qu’on qualifie d’« hors système », c’est-à-dire que je ne perçois aucune subvention de l’État et que je dois donc me débrouiller toute seule pour réaliser mes films.

Comment vous est venue l’idée de réaliser un film sur le père Hamel ?

L’attentat islamiste commis envers le père Hamel m’est apparu comme un déclic. Je me suis même rendue au village de Saint-Étienne du Rouvray le jour de l’assassinat car j’étais profondément blessée en tant que catholique. Même si je ne connaissais pas personnellement le prêtre, je me suis sentie immédiatement concernée et je me suis promis de réaliser un film pour lui rendre hommage.

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Quel message souhaiteriez-vous faire passer avec ce film ?

Quand ce crime a été commis, le père Hamel est devenu un membre de notre famille à tous. C’est comme si on touchait à ma famille. On a heurté l’esprit chrétien français. J’ai pu ensuite rencontrer sa sœur et sa nièce, et je suis allée prier dans son église. Ce crime affreux en a fait immédiatement dans mon cœur un prêtre duquel je me sens proche. Je voulais réaliser un film à son image. C’était un homme avec un cœur profondément chrétien, la main tendue vers l’autre peu importe qui il est, un prêtre ouvert au dialogue inter-religieux. Je veux montrer la beauté du cœur chrétien qui est un cœur au-delà de tout, un cœur universel. Je veux réaliser un film qui soit inspiré de ce cœur chrétien pur et qui à mon sens touche à la sainteté comme beaucoup de prêtres anonymes en France. Il y a de la sainteté chez ces prêtres français qui font leur sacerdoce avec beaucoup d’humilité et je trouve ça chouette de faire des films pour eux.

Votre film s’adresse-t-il uniquement à un public catholique ?

Je ne fais pas un film pour les catholiques, je fais un film pour toucher tous les cœurs. La beauté du cœur du père Hamel est si grande, avec un parcours tourné vers l’autre. La sainteté dépasse le cadre de la religion. Dès qu’on touche à l’humain et à la beauté du cœur humain, cela dépasse le cadre des religions chrétienne, musulmane, juive. J’espère que le film pourra toucher un athée. J’espère que mon cinéma touchera tous les cœurs.

Il n’y aurait-il pas une volonté de montrer les dangers auxquels les prêtres sont confrontés ?

Pas forcément, les prêtres sont en danger au même titre que nous le sommes. L’islam radical sera dénoncé, c’est évident. Je veux montrer que l’islam radical conduit à la mort – même pour ses auteurs. Ces jeunes qui vont vers leur propre destruction, parfois sous l’influence de personnes croisées en prison, ou dans les mosquées des caves, eux aussi sont à plaindre. C’est le mal, c’est l’opposé du père Hamel, ce sont les ténèbres qui affrontent la lumière. Je veux montrer les dangers de ce radicalisme islamique. L’assassinant du prêtre, surtout en exercice, est une offense à Dieu.

« Ce n’est pas un documentaire mais une fiction. Je ne peux pas reproduire à l’identique sa vie »


Cheyenne-Marie Carron

Ce sera un documentaire ?

Ce n’est pas un documentaire mais une fiction. Je ne peux pas reproduire à l’identique sa vie. Et ce ne sera pas uniquement centré sur le père Hamel, il y aura également d’autres personnages qui prendront part à cette histoire. C’est un scénario assez inattendu. Je sors d’un tournage d’un film intitulé Je m’abandonne à toi, le héros est un aumônier militaire. Je n’avais pas envie de refaire le même film, c’est-à-dire suivre un prêtre dans son quotidien, J’avais envie d’aller un peu plus loin.

Qu’auriez-vous envie de dire à un spectateur pour le convaincre de voir le film ?

Vous devriez voir ce cinéma d’auteur indépendant non subventionné, un cinéma héritier de cinéastes tels que Pialat et Rohmer. On ne se soucie pas forcément de la dimension commerciale, on se préoccupe de ce qu’on raconte en mettant en scène une histoire honnête et profonde. C’est important qu’il y ait de l’art fait pour l’art, c’est à dire un geste gratuit et qui ne soit pas inscrit dans des soucis de rentabilité.


Pour soutenir le tournage du film : cliquez ici

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