C’est « une déclaration de guerre » pour l’Alliance démocratique (DA). Le premier parti d’opposition au gouvernement sud-africain a décidé de lancer une pétition afin de préserver l’afrikaans, dont l’enseignement est de plus en plus réduit au profit de l’anglais. Il y a même urgence pour le député Léon Schreiber : l’université de Stellenbsoch, bastion de l’afrikanerdom où sont passés tous les grands ténors de l’apartheid, a pris de récentes dispositions afin d’interdire aux étudiants de première année de parler afrikaans dans leurs chambres, et même sur les bancs du campus. Cette décision est assumée par le recteur Wim de Villiers, qui affirme que cette langue peut stigmatiser, marginaliser voire exclure les étudiants noirs qui ne la parlent pas.
Cet idiome est parlé par huit millions de personnes en Afrique australe ; c’est un mélange de néerlandais, de français, d’allemand et de langages ethniques locaux. En 1875, un groupe d'enseignants et de pasteurs blancs fondent avec succès une association à Paarl avec pour objectif d’imposer l’afrikaans comme langue officielle aux côtés de l’anglais. Lorsque les Afrikaners arrivent au pouvoir en 1948, l’afrikaans devient quasiment obligatoire et symbole du régime de ségrégation raciale, qui poussera les étudiants noirs à se révolter vingt-huit ans plus tard dans le township de Soweto. Depuis 1994, les Afrikaners ont initié un « taalbeweging » (mouvement linguistique) afin de s’assurer que leur langue soit toujours sur un pied d’égalité avec l’anglais devenu de plus en plus prépondérant au sein de la société civile. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !