Jusqu’alors tributaire d’une alliance avec le centre droit, la présidente conservatrice Isabel Ayuso (PP/PPE), devrait désormais gouverner grâce au soutien des nationalistes de Vox, alliés européens de Giorgia Meloni et de Viktor Orban. Le PP passe de 30 à 65 sièges, et Vox obtient 13 sièges, soit un total de 78 sièges alors que la majorité est à 69 sièges. Ce soutien ne se concrétisera pas par une participation de Vox au gouvernement régional : cet aiguillon de la vie politique espagnol gardera ainsi une totale liberté de parole.
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Les socialistes, qui gouvernent l’Espagne, accusent le coup, perdant 13 sièges. Les écologistes de la liste Mas Madrid, proches du philosophe Inigo Errejon, progressent avec 24 sièges contre 20 auparavant. L’extrême-gauche soutenue par Jean-Luc Mélenchon, passe de 7 à 10 sièges, mais arrivant seulement en cinquième position des forces en présence, son chef de file Pablo Iglesias, qui avait abandonné son poste de ministre pour se lancer dans la bataille régionale a annoncé son retrait de la vie politique. Quant aux alliés d’Emmanuel Macron, les centristes de Ciudadanos, ils sortent du parlement régional madrilène, perdant l’intégralité de leurs 26 sièges du fait d’un score inférieur à 5 %.
Ce scrutin démontre que la bourgeoisie madrilène demeure ancrée à droite et très sensibles aux discours sur la grandeur de l’Espagne, les vertus de la monarchie et la détestation du communisme véhiculés par le Partido Popular comme par Vox. Le mirage d’un entre-deux « progressiste » et « moderne » véhiculé par Ciudadanos a fait long feu. Reste pour la droite espagnole a remporter les prochaines élections législatives dans un climat toujours aussi tendu autour de la question catalane, les velléités d’indépendance de la région de Barcelone restant intactes.