Comme pour la médecine ou le professorat, le constat est sans appel : la France manque cruellement de vétérinaires. Président du conseil national de l’Ordre des vétérinaires, Jacques Guérin le souligne d’entrée de jeu dans l’Atlas démographique de la profession vétérinaire 2022 : « Les besoins annuels moyens estimés de primo-inscrits au tableau de l’Ordre sont loin d’être couverts par les données réelles : 1 116 vétérinaires primo-inscrits pour un besoin estimé de 1 668 diplômés pour le seul secteur privé libéral ». Même si entre 2016 et 2020, il y a eu une hausse de 7,61% de vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre, soit une progression annuelle de 1,3%, cette hausse ne suffit pas à rattraper le manque accumulé de praticiens constaté depuis les années 2000.
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Pénurie de vétos chez les ruraux
Par ailleurs, cette légère hausse générale ne permet pas de pallier le manque spécifique de praticiens dans les zones rurales. En effet, si le nombre de vétérinaires pour animaux de compagnie reste insuffisant, le problème principal se situe au niveau des vétérinaires pour animaux de production. Ainsi, la population qui déclare une activité pour les animaux de production a perdu 375 vétérinaires entre 2016 et 2020 (de 6 900 à 6 500), quoique la tendance se soit légèrement inversée depuis quelques mois, comme le souligne l’Atlas. En attendant beaucoup de départements souffrent du manque de professionnels. Dans Ouest France, le vétérinaire rural Antoine Lamerant témoigne : « Mon associé était parti, ma salariée aussi. Je me suis retrouvé à travailler seul h24 pendant des mois ». Il s’est donc retrouvé seul pour soigner 80 000 bêtes, issues de 200 élevages différents ! […]
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