Né en 1892 dans une famille ashkénaze assimilée de la bourgeoisie berlinoise, Benjamin s’affirme rapidement comme un auteur qui aime à concilier les contraires : il est tout à la fois un Allemand francophile, un matérialiste inspiré par la tradition romantique et la mystique juive – en témoigne sa riche correspondance avec son ami Gershom Scholem – et enfin un marxien hétérodoxe, lecteur de L’Action Française et fasciné par Louis-Auguste Blanqui, la némésis française de Marx. L’on se souvient surtout de Benjamin pour son livre L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, dans lequel il constate que les procédés modernes de reproduction artistique engendrent le déclin de l’aura des créations – aura jadis cristallisée dans l’individualité d’une sculpture ou d’un tableau, dans la matérialisation hic et nunc du génie créateur. Pour autant, résumer l’apport intellectuel du philosophe à ce court essai s’avère fort réducteur. [...]
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