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Le Robert et Le Petit Larousse s’évitent un procès en “grossophobie”

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Publié le

16 mai 2018

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daria

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Chaque année, les nouvelles fournées de dictionnaires de ces vénérables maisons que sont Le Robert et Le Petit Larousse sont l’occasion de prendre le pouls de l’évolution de nos sociétés à travers le langage. La bataille culturelle est loin d’être gagnée, tant les entrées trahissent l’imprégnation de la société à certains nouveaux concepts en vogue, quand bien même nous les trouverions creux et débiles. Nous-mêmes les utilisons d’ailleurs pour les pasticher, pour nous en moquer ; mais ce faisant, nous les légitimons et nous nous habituons à leur usage courant.

 

Qui se souvient de l’arrivée de mots tels que « selfie » (préféré au plus élégant et plus français égoportrait de nos amis québécois), « mémériser » (terme popularisé par l’animatrice brésilienne Cristina Cordula), ou « bolos » (argot des quartiers qu’on dit populaires), dans les éditions 2016 des dictionnaires ? Qui se souvient, aussi, de l’invasion d’une palanquée de néologismes ridicules et de termes issus de l’anglo-américain comme « tuto », « community manager », « écoconduite » ou « glamouriser » ? Que la langue française « parte en cacahuète » de la sorte aurait tendance à nous « tendre comme des strings » et à nous donner envie d’« envoyer quelques scuds », autant d’expressions consacrées par Le Petit Larousse et Le Robert.

 

C’est donc avec une appréhension certaine qu’on pouvait attendre les nouveaux mots, sens et expressions de 2018. Avec raison. Sans trop « teaser », vous vous douterez bien qu’on ne « likera » probablement pas l’extension du domaine de la déculturation qui de « flexitarisme » alimentaire en « sans-abrisme » compassionnel nous donnerait bien quelques désirs de « démocrature », voire nous rendrait « rageux ». Oui, le français évolue et certains de ces mots ont leur place dans les dictionnaires communs, sans toutefois pouvoir prétendre intégrer le dictionnaire de l’Académie française. D’autres, en revanche, témoignent d’un glissement politico-social important.

 

Les arrivées de « grossophobie », de trans » ou de « queer » sont autant de signaux faibles montrant que le politiquement correct impose ses codes et son vocabulaire. Tout comme, plus révélateur encore, l’apparition du verbe « invisibiliser », dont l’usage s’applique strictement aux femmes. On pourrait essayer de ne plus voir ce qui se passe, de l’ « invisibiliser » ; en vain. Il faut donc résister, non plus seulement en moquant les militants de Tolbiac et d’ailleurs qui rivalisent d’idées pour modifier le champ lexical habituel des Français, mais bien en nous réappropriant le langage.

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