Février 2019 : des journalistes de grands médias français se trouvent pris au cœur d’une immense polémique. L’émission « Arrêts sur Images » évoque même rapidement un « MeToo des journalistes », condamnant d’avance les porcs de ce « boy’s club de harceleurs tirant les ficelles des médias dans l’ombre » au bûcher médiatique. Fantasmant sur une armée de mâles faussement progressistes hantant les rédactions pour se coopter et empêcher l’ascension sociale des jeunes femmes, voire des minorités dans leur ensemble, des internautes se ruent sur Twitter pour donner des listes et sommer les médias qui emploient des membres de la Ligue de les virer manu militari, sans même respecter les procédures légales ou le simple principe du contradictoire.
Une hystérie qui a même fait dire à la pourtant peu mesurée Alice Coffin dans L’Express : « En ce qui concerne le traitement médiatique, il y a eu une focalisation sans doute excessive. Ce serait dommage que l’histoire de la ligue du LOL empêche la presse française de faire davantage son MeToo. On s’est concentré sur ce groupe, alors que je pense que les générations précédentes sont loin d’être exemplaires ». Les parallèles les plus osés ont été établis lors de ces quelques mois délirants. France Culture fera un parallèle direct entre la Ligue du LOL et la tuerie de Christchurch. Toute honte bue, un rédacteur du Monde ose comparer les trolls de la Ligue au véritable violeur et producteur de cinéma américain, Harvey Weinstein. Fausse nouvelle à grande échelle qui a brisé des vies, dont celle de David Doucet qui a dû écrire un livre pour s’en remettre, cette affaire a fait la démonstration que le tribunal populaire est devenu plus efficace que le tribunal judiciaire. À l’ère numérique, rien ne se perd et ne s’efface jamais. [...]
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