Le 22 février, le Cevipof, Centre de recherches politiques de Sciences Po, publiait, en collaboration avec l’institut de sondages OpinionWay son baromètre annuel de la confiance politique titré : « En qu(o)i les Français ont-ils confiance aujourd’hui ? » À la question : « Quand vous pensez à la politique, pouvez-vous me dire ce que vous éprouvez d’abord ? », 77 % des sondés répondaient par un terme à connotation négative. Ils étaient 39 % à affirmer que la politique leur inspirait de la méfiance, 23 % du dégoût, 12 % de l’ennui – et même, pour 3 %, de la peur ! Seuls 4 % affirmaient de but en blanc avoir du « respect » pour la politique et 1 % éprouver de l’« enthousiasme ». Des taux de défiance du reste bien plus élevés que ceux enregistrés chez nos voisins britanniques ou allemands. Outre- Rhin, par exemple, le « dégoût » ressenti par rapport à la politique n’est exprimé que par 8 % des Allemands.
Du dégoût pour les égouts
Une analyse fine des différents baromètres Cevipof des années précédentes montre d’ailleurs que le phénomène est ancien. Il n’est pas corrélé à la présidence d’Emmanuel Macron. Les taux de « méfiance » et de « dégoût « sont exactement les mêmes que ceux enregistrés en 2010, alors que la présidence de la République était assurée par Nicolas Sarkozy. Mais si, à peu de chose près, le taux de « méfiance » est resté stable – près de 40 % des Français sont donc d’un naturel prudent... –, celui du « dégoût » fluctue considérablement, jusqu’à connaître des pics à 33 % de Français écœurés par la politique. Dernier sommet en date : à la fin de 2018, soit en plein dans la montée en puissance du mouve- ment des Gilets jaunes. Depuis, c’est la décrue : de 32 % de « dégoûtés » fin 2018, la France est passée à 27 % fin 2019 et donc 23 % fin 2020. [...]
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