D’un point de vue théologique, les apostats de l’islam sont exaspérants. Qu’ils soient nouvellement convertis au christianisme et qu’ils se plaignent des violences physiques et psychologiques de leur (ex) famille musulmane est surprenant : n’ont-ils pas lu dans les évangiles qu’« ayant appelé les apôtres, ils [les membres du Sanhédrin] les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus » ? Et alors, il y a deux mille ans, ces apôtres persécutés par le Sanhédrin, nos « pieux ancêtres » à nous, nos salafs, qu’ont-ils fait ? Se sont-ils plaints de ce que les pouvoirs du monde ne respectaient pas leur liberté de pensée ? Non, le texte sacré affirme qu’ils étaient « joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus » (Ac. 5,41-2).
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Le cœur de la foi chrétienne est dans cette joie paradoxale qui a renversé les autorités païennes, et qui a résisté à toutes les persécutions, dont elle est ressortie raffermie, alors qu’elles souhaitaient l’étouffer. Plus encore, ces nouveaux convertis n’ont-ils pas entendu que Jésus disait : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lc, 14, 26) ? Certes, le martyre n’est pas une perspective alléchante pour qui que ce soit. Accabler les nouveaux convertis pour leur apparent manque de zèle, ce serait dédouaner leurs persécuteurs réels et surtout les autres chrétiens pusillanimes, qui semblent se soucier plus du « dialogue interreligieux » que d’accueillir fraternellement leurs nouveaux amis en Christ [voir l’enquête de l’ECLJ]. Regretter la chaleur de son ancienne famille n’est peut-être pas très courageux devant Dieu, mais se désespérer d’en trouver une tiède est parfaitement légitime, surtout quand cette nouvelle communauté ne jure que par l’amour du prochain. [...]
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