Après Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye. La nomination de l’ancien directeur du Musée de l’Histoire de l’Immigration peut surprendre : alors que le premier s’est fait connaître par une vision relativement conservatrice de l’éducation, le second est réputé pour ses compromissions légèrement polémiques avec l’indigénisme.
Au moins, par cette nomination, Emmanuel Macron prouve qu’il n’a pas de ligne idéologique en choisissant un homme à l’opposé de sa politique passée. L’ère de la « Renaissance » serait-elle arrivée ? Espérons-le, ou plutôt, désespérons. Alors qu’il considère l’islamo-gauchisme comme « un fantasme d’extrême-droite » et que sa femme est la directrice du département de sociologie à Sciences Po Paris, on s’imagine mal voir les Hussards Noirs de la République rappliquer. La laïcité, oubliez ça ! Le progressisme arrive.
Pourtant, loin d’être une maladresse, le choix de Pap Ndiaye est la marque d’un acte stratégique de haute volée pour Emmanuel Macron, qui a compris qu’il n’était plus pris en étau entre la gauche et la droite, mais entre le bloc national et le bloc islamo-gauchiste. Le Président n’a, il le sait, aucune chance de rallier le premier qui est déjà trop éloigné de sa ligne progressiste. Ce n’est qu’avec un autre progressisme, celui de Jean-Luc Mélenchon, qu’il peut se compromettre. Alors que la NUPES s’est récemment formée, Emmanuel Macron sait bien qu’il peut rallier une part de cet électorat encore modérée, venue du PS et d’EELV et pas encore convaincue par la radicalité de Jean-Luc Mélenchon. En effet, bien que les sondages plaident en faveur d’une gauche unie à plus de 30%, il reste encore tout à fait possible que l’alliance se soit faite principalement chez les cadres et pas encore chez les électeurs. [...]
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