Le 1er juin 1980 au Bourget, sans mitre, ni calotte, une mèche au vent et un parapluie comme seul rempart à la tempête, saint Jean-Paul II conclut son homélie par cette question qui nous hante encore : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » Quarante ans plus tard, la réponse ne peut être que négative. Pour Chantal Delsol, la fin de la chrétienté, c’est-à-dire l’influence du christianisme dans les mœurs et les lois françaises, ne supporte aucun point d’interrogation. La réponse est affirmative. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment seize siècles de civilisation ont-ils été balayés aussi rapidement ? La France peut-elle être encore la France sans christianisme ? Le constat est rude, violent même. Entre une institution qui n’a pas terminé de sortir ses poubelles, la fin de l’abondance des vocations, une pratique en voie de disparition et une fracture générationnelle qui ne cesse de s’agrandir, l’avenir semble bien sombre. Et pourtant, dans cette obscurité grandissante, on aperçoit encore des petites bougies dont la flamme vacille mais ne s’éteint pas.
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