La victoire de l’équipe de France lors de la Coupe du Monde 1998 a été l’occasion de vendre à la jeune génération la promesse d’une France unie et métissée, « la France Black-Blanc-Beur ». Vingt ans après, quelles conclusions en tirer ?
Stade de France, samedi, 12 juillet 1998. Après 93 minutes de jeu, Emmanuel Petit crucifie l’équipe brésilienne, enfonçant le clou après un magnifique doublé de Zinedine Zidane. Pour la première fois de son histoire, l’équipe de France remporte la Coupe du Monde. À domicile. La liesse est générale, les Français déferlent dans les rues pour communier autour des vainqueurs.
Le lendemain, les Bleus défilent sur les Champs-Élysées entourés d’une foule compacte. J’allais sur mes sept ans, et j’y étais. Les journalistes ne tarissaient pas d’éloges au sujet de cette équipe métissée, qui représentait la France telle qu’elle devait être : black-blanc-beur, tous main dans la main.
Je suis de cette génération. Cette génération « United Colors of Benetton », cette génération à qui l’on vendait dans Taxi qu’un jeune maghrébin marseillais pouvait aider un flic blanc à amener des criminels (allemands) devant la justice. Une génération biberonnée aux blockbusters navrants qui faisaient l’éloge de la culture de banlieue, et où le flic ou le Français était toujours beauf, raciste, et ne comprenait rien aux merveilles de la jeunesse. La génération à qui l’on a donné (…)
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