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Pedro Sanchez : les Colonnes d’Hercule ont des pieds d’argile

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Publié le

13 août 2018

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Ceuta

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Il n’aura fallu que quelques semaines pour qu’Irun, ville frontalière entre la France et l’Espagne sur le golfe de Gascogne, devienne un nouveau Vintimille pyrénéen, thanks to Pedro Sanchez. Investi président du gouvernement d’Espagne le premier juin 2018 avec le soutien de l’extrême gauche et des différents partis régionalistes de la péninsule, après avoir déposé une motion de censure contre le gouvernement de Mariano Rajoy dans le cadre de l’affaire Gürtel, Pedro Sanchez est un miracle pour la gauche européenne et un cauchemar pour les autres.

 

Non élu, mais prêt à tout pour se maintenir au pouvoir, Pedro Sanchez multiplie les mains tendues vers la frange la plus idéologisée de la gauche espagnole, surfant opportunément sur la crise desdits « migrants » pour consolider son pouvoir, quitte à voguer à contre courant de l’opinion majoritaire en Espagne. Le laxisme terrifiant de Pedro Sanchez, qui a littéralement invité tous les candidats africains à l’exil à s’installer en Espagne en acceptant en juin l’Aquarius refoulé de Malte et d’Italie, a provoqué un afflux massif et inédit. En à peine quelques mois, plusieurs milliers de migrants sont arrivés via les Colonnes d’Hercule, comme les Grecs de l’âge classique appelaient le détroit de Gibraltar. Ainsi, en 2018, pour la première fois depuis des années, l’Espagne est la principale destination d’arrivée des migrants clandestins venus par la mer, devançant l’Italie et la Grèce. Désormais, Pedro Sanchez est coincé. Ses déclarations ambiguës du 14 août concernant l’accostage de l’Aquarius, qui pratique un chantage épouvantable, ne seront pas de nature à apaiser les esprits, d’autant que la mairie de Barcelone se dit prête à recevoir le navire et ses passagers. L’Espagne refusera peut-être pour cette fois, tergiversera, se montrera gênée : c’est peine perdue, le message a déjà été lancé.

 

Lire aussi Salvini et l’Aquarius, ou l’Atlantide de la politique européenne

 

Ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell s’en est publiquement félicité au cours d’une conférence de presse, rejetant l’idée d’une immigration « massive », et, pis encore, affirmant que le continent septentrional avait un besoin urgent de « sang neuf » pour faire face à la baisse de sa natalité. Peu leur chaut que les « migrants » franchissent les barrières de Ceuta par la force, attaquant même les membres de la Guardia Civil avec des armes de fortune, sans que quiconque ne semble en mesure de réagir, ou que des migrants tabassent un touriste américain dans les rues de Barcelone, ni même que le nombre d’étrangers présents en Espagne ait été multiplié par dix entre 1998 et nos jours.

L’Espagne de 2018 a, du reste, des airs de la France du début des années 1990 : xénophile à outrance et masochiste.

Pour certains toutefois, à l’image de ces ONG qui n’hésitent plus à se dévoiler telles qu’elles sont en réalité, c’est-à-dire des officines voulant l’ouverture totale des frontières et l’invasion de l’Europe par les populations du Sud du monde, l’Espagne doit encore en faire plus… Traditionnellement, l’Espagne était le premier rempart de l’Europe, le fier pays de la Reconquista et des hidalgos. Depuis l’arrivée de Pedro Sanchez, les Ibères lèvent le drapeau blanc pour complaire à une minorité d’activistes présents chez Podemos ou aux séparatistes catalans de gauche radicale. Les divisions sociologiques et ethnoculturelles de la société espagnole font d’ailleurs le lit de l’islamisme, qui a frappé l’an passé à Cambrils et Barcelone sans que cela ne génère de vrai examen de conscience à l’échelle nationale, et du remplacement progressif de population. L’Espagne de 2018 ayant, du reste, des airs de la France du début des années 1990 : xénophile à outrance et masochiste.

Un Catalan séparatiste préférera souvent le très loin au très proche ; le clandestin ougandais au concitoyen de Castille.

Un Catalan séparatiste préférera souvent le très loin au très proche ; le clandestin ougandais au concitoyen de Castille. Pourtant, subsistent des motifs d’espoir dans ce marasme et ce champ de ruines. Pedro Sanchez peut toujours s’exhiber souriant au côté d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron, jouant les bons élèves méditerranéens face au trublion italien qui protège ses frontières : il n’a pas le peuple avec lui. Si le terrorisme islamiste ou l’immigration restent des sujets de préoccupation mineurs en Espagne pour l’instant, il se pourrait que la donne change assez vite. Les sondages montrent, en effet, que les Espagnols craignent l’immigration de masse et qu’ils n’ont aucune envie que leur pays prenne le chemin de la France, des Pays-Bas ou de la Grande-Bretagne. Le paysage politique espagnol ne reflète pas l’importance du sentiment identitaire espagnol, tant parce que le pays compte de nombreux partis régionalistes puissants qui limitent le champ d’expression de l’identité nationale commune que parce que le Parti Populaire a une composante de droite assumée, de laquelle sont notamment issus les dissidents néo-populistes de Vox Espana qui présenteront une liste aux prochaines élections européennes. Ledit Parti Populaire s’est aussi doté d’un nouveau chef, en la personne du jeune Pablo Casado, qui a affiché des positions très marquées à droite, s’attardant lors de son discours d’intronisation sur la « démagogie » du gouvernement socialiste dans la gestion de la crise migratoire.

Lire aussi Dominique Reynié : « AUCUN PAYS MEMBRE DE L’UNION EUROPÉENNE NE PEUT ÉVITER DE RÉPONDRE AUX DÉFIS DE LA PRESSION MIGRATOIRE »

Les Espagnols ne mesurent tout simplement pas encore pleinement l’enjeu que représente l’immigration pour leur pays, mais aussi pour l’Europe entière. Il faut dire que la péninsule ibérique a d’autres soucis majeurs avec les séparatismes, la désindustrialisation et l’important chômage de jeunes qui quittent le foyer familial de plus en plus tard, parfois après la trentaine. Mais l’esprit de l’Espagne est, quand on le connaît, particulièrement irascible. Les Espagnols, en dépit des immenses divisions qu’ils entretiennent entre eux et des blessures du passé qui n’ont toujours cicatrisé, sont farouchement attachés à leur mode de vie, et, de surcroit, n’ont pas les moyens d’accueillir toute la misère du monde. Il le faudra pour eux, mais aussi pour nous. De nombreux migrants arrivés par le sud de l’Espagne veulent s’installer en France et franchissent présentement les Pyrénées pour y arriver, aidés par diverses associations vivant des aides publiques qui militent pour que ces derniers puissent circuler sans contrainte dans toute l’Union européenne une fois qu’ils y sont entrés. L’Espagne et la France doivent urgemment suivre la voie italienne. Il en va de notre devenir.

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