« Le western est vraiment une création américaine. Il conjugue le rêve américain et la notion de la conquête, englobe des thèmes mythologiques comme la loi, l’ordre, l’idée de frontière… C’est un genre quasiment inépuisable qui peut à la fois être réaliste et métaphorique, à la fois parler du passé et d’une certaine manière du présent. Ce sont des films historiques qui ne sont pourtant pas perçus comme tels », expliquait Bertrand Tavernier, grand amateur du genre. Le « genre » est justement une notion très forte aux Etats-Unis, où tout se retrouve catégorisé (comédie musicale, polar, mélodrame…) pour créer une complicité contractuelle entre le film et le spectateur. Le western, c’est le rocher de Monument Valley, le cowboy, l’indien, l’étoile du shérif et les chevaux au galop ; mais aussi le seul genre cinématographique reconnaissable à l’oreille et qui promet l’aventure et les grands espaces. S’il traversa les océans jusqu’en Asie, s’il constitue aujourd’hui une étagère du cinéma classique, ce n’est pas tant parce qu’il fut le premier des genres que parce qu’il fut cultivé par les plus grands, qui surent développer leur grammaire cinématographique au sein d’une codification si rigoureuse. Le passage d’un nuage lors d’un enterrement dans La Rivière Rouge (1948, Howard Hawks), le bouleversant « Let’s go home Debbie » dans La Prisonnière du désert (1956, John Ford), ou le mouvement de grue à l’arrivée de Claudia Cardinale dans Il était une fois dans l’Ouest (1968, Sergio Leone), simples plans fixes ou plans en mouvements ont marqué l’histoire cinématographique de l’empreinte des géants.
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !