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La dernière de Rocky, la naissance de Cyrano, Forest Whitaker dans la peau de Desmond Tutu ou une mystérieuse classe d’enfants surdoués… Que faut-il voir ou fuir au cinéma cette semaine ?
Creed II
De Steven Caple Jr. avec Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson
Adonis Creed toujours entrainé par Rocky Balboa, remis de son cancer, devient enfin champion du monde. Un nouveau défi lui est proposé : combattre Viktor Drago, fils d’Yvan Drago, l’ex boxeur russe qui tua son père Apollo…
Alors qu’on s’attendait à un spin off de la saga Rocky plus intéressé par la rente que par l’ambition artistique, le premier Creed avait surpris par son scénario solide et sa mise en scène intense. Le voici donc à nouveau sur le ring avec pour les fans, le retour du terrible Drago (Dolph Lundgren), découvert dans le mégalo mais néanmoins culte Rocky IV. La trajectoire est connue depuis le premier Rocky – gloire, chute et rédemption – mais cette fois-ci la recette ne prend pas. Stallone, de plus en plus spectral, s’efface pour laisser le champ libre à son successeur, mais ce qui touchait chez Balboa agace sérieusement chez Creed porté par un Michael B. Jordan qui peine remplir son personnage. Bavard et somnolent, le film offre pourtant quelques sursauts puissants surtout lorsqu’il troque le point de vue d’Adonis Creed pour celui de Victor Drago, bien plus touchant. Dommage.
Par Arthur de Watrigant
FORGIVEN
De Roland Joffé avec Forest Whitaker, Eric Bana, Jeff Gum
En 1994, à la fin de l’apartheid, Nelson Mandela nomme l’archevêque Desmond Tutu président de la commission « Vérité et réconciliation »: des aveux valent rédemption. Cependant, il se heurte le plus souvent au silence des anciens tortionnaires, jusqu’au jour où il est mis à l’épreuve par Piet Blomfield, un assassin condamné à perpétuité. Desmond Tutu se bat alors pour préserver l’équilibre d’un pays qui menace de se déchirer une nouvelle fois.
Les grandes causes et le pardon irriguent la filmographie de Rolland Joffé (Mission, La déchirure) mais il y a bien longtemps que le réalisateur franco-britannique a perdu de sa superbe. Confus dans sa narration, paresseux dans sa réalisation, Forgiven suinte le pire des années quatre-vingts en se révélant aussi didactique qu’emphatique. De l’épreuve du pardon on ne voit pas grand-chose, sinon un discours démago faisant penser au ricil d’une michetonneuse en rade.
Par Arthur de Watrigant
Lire aussi : Edmond, Cyrano en coulisses
L’Heure de la sortie
De Sébastien Marnier avec Laurent Lafitte, Emmanuelle Bercot, Pascal Greggory
Lorsque Pierre Hoffman intègre le prestigieux collège de Saint Joseph il décèle, chez les 3e 1, une hostilité diffuse et une violence sourde. Est-ce parce que leur professeur de français vient de se jeter par la fenêtre en plein cours ? Parce qu’ils sont une classe pilote d’enfants surdoués ?
En rythmant son intrigue de main de maître, Sébastien Marnier conduit la tension de Pierre, le professeur, et du spectateur à son paroxysme, là où la réalité et l’hallucination s’emmêlent. La musique de Zombie Zombie devient oppressante, les images enferment. Dans un été devenu angoissant, tout repère est désagrégé, éducation privée, responsabilité des adultes, organisation mondiale – quitte à tomber dans la caricature – sous le regard inquiétant d’adolescents pas dupes. Le thriller suit les traces de Pierre, au seuil de ces deux mondes dans sa crise existentielle, qui pressent un drame qui se joue. Une réussite cinématographique qui plonge dans le désastre contemporain. Pour le meilleur ou pour le pire.
Par Rozenn Cozanet
EDMOND
De Alexis Michalik avec Thomas Solivérès, Olivier Gourmet, Mathilde Seigner
Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Il n’a rien écrit depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci : elle n’est pas encore écrite, il n’a que le titre : Cyrano de Bergerac
Edmond lorgne du côté de Broca. S’il n’atteint pas la folie du Magnifique, il renoue néanmoins avec les grandes comédies populaires en costume qui siéent merveilleusement bien au cinéma français. Michalik s’amuse dans cette reconstitution d’un Paris idéalisé tendance expressionniste, collant au texte qui fit le succès de sa pièce tout en échappant pourtant au piège du théâtre filmé. Les multiples péripéties s’enchaînent dans une suite virtuose sur un fond d’hommage au théâtre et son artisanat. On y croise tour à tour Feydeau, Courteline, Sarah Bernhardt (truculente Clémentine Célarié) et Coquelin. Si l’interprétation est inégale, le jeune Thomas Solivérès, qui joue Rostand, trop timoré, souffre de la comparaison avec Olivier Gourmet aussi à l’aise dans la peau du volubile Coquelin que dans celle de Cyrano. L’esprit de troupe insuffle au film une énergie contagieuse (mention spéciale à Simon Abkarian et à Marc Andreoni en producteurs corses). Si la caméra accentue des facilités scénaristiques moins perceptibles au théâtre et pousse à des facilités contre-productives, ces défauts ne ternissent pas pour autant l’ensemble, et il s’agit donc d’un pari réussi pour Michalik, qui parvient à conter avec l’exigence des meilleures comédies d’antan, la naissance du plus français de nos héros.
Par Arthur de Watrigant
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