Comment se fait-il que le grand remplacement qui apparaît à certains comme une évidence indiscutable soit perçu par d’autres comme une illusion ridicule, un fantasme aberrant? C’est que le désir d’enracinement n’est pas intelligible dans un paradigme progressiste.
Même si beaucoup d’explications peuvent être avancées, on peut se demander s’il ne serait pas pertinent de reprendre ici la fameuse « théorie des paradigmes » inventée par le philosophe des sciences T.-S. Kuhn, selon qui le paradigme est une doctrine scientifique universellement reconnue qui « établit la vision du monde à l’intérieur de laquelle la science doit travailler », dirait Jacques Ellul.
Ce faisant, il fournit aux chercheurs les problèmes à résoudre, mais aussi le type de réponse recevable. Le paradigme, déterminant entièrement le champ des recherches, se trouve doté d’une double fonction normative et cognitive, qui interdit de traiter et qui empêche même d’apercevoir les faits « non significatifs », les « plages d’anomalie » échappant au cadre délimité par le paradigme.
On peut se demander si cette théorie, établie à propos des sciences dures, ne pourrait être étendue à l’ensemble de ce qui peut être objet d’observation, d’analyse et de connaissance : c’est-à-dire aux « sciences humaines et sociales », et en particulier, à un phénomène (...)
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