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Si vous avez été un peu largués par la conférence de presse d’Emmanuel Macron, voici une phrase qui pourrait la résumer : « l’art d’être Français, c’est le patriotisme inclusif de celles et ceux qui sont la nation française ». D’une durée supposée de 20 minutes, l’allocution du Président devant la presse a finalement duré plus d’une heure. Un discours long, très long, voire trop long, qui n’a pas eu l’effet « wouah » escompté.
Emmanuel Macron aime s’écouter parler, s’étendre, filer ses phrases, mais il le fait dans une langue pauvre, sinon morte. Découpée en trois parties, l’allocution présidentielle avait des airs de synthèse générale de grand oral, à mi-chemin entre le style Hollande et le style Sarkozy. Pour Charles de Gaulle et François Mitterrand – ses modèles -, on repassera.
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La première partie consistait en un constat plutôt juste des maux français, empruntant ça et là des éléments de langage à tous les bords politiques : école, travail mérite, destin universel de la France, enracinement, etc. Il y en avait pour tout le monde, c’est le propre du populisme transversal d’Emmanuel Macron qui doit se situer ici et « en même temps » là-bas. C’est un positionnement parfait dans le cadre d’un second tour d’une élection présidentielle sous la Vème République, mais beaucoup plus périlleux quand il s’agit de diriger un pays qui attend un Président magicien, un roi Thaumaturge, un papa, un faiseur de miracles et un chef. Le tout, évidemment, en faisant preuve d’empathie et en contentant tous les intérêts particuliers et spécifiques d’un peuple plus que jamais divisé en classes sociales, culturelles, ethniques ou religieuses – jusqu’aux orientations sexuelles -.
Macron a raté sa carrière. Il aurait été excellent pour animer un talk show psycho / socio à la Jean Luc Delarue.
— Gabriel Robin (@gabirobfrance) April 25, 2019
Après avoir dressé ce bilan, Emmanuel Macron a réaffirmé comme attendu qu’il maintiendrait son « cap » parce qu’il avait compris les « détresses » et les appels à l’aide des Français, lesquels seraient trop bêtes pour comprendre que « lui » (Jésus le messie Macron) a les solutions pour les sortir du déclin et leur ôter de la tête leurs sottes obsessions : sentiment d’abandon de l’Etat et impression tenace d’un déclassement généralisé. Tout juste consentira-t-il donc, notre bon monarque, à baisser l’impôt sur le revenu sans préciser comment et à quel taux, à inclure un taux marginal de proportionnelle pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale et à faciliter le référendum d’initiative partagée.
Paradoxal, il a aussi longuement critiqué les « grands corps déconnectés » avant de charger l’usine à gaz qu’est le Conseil économique et social de prérogatives énormes puis de confier à la Cour des comptes la mission d’évaluer l’ampleur de l’évasion fiscale. Pratiquant volontiers l’autocritique – c’est pour mieux se vanter -, Emmanuel Macron donnait même l’impression de descendre de la planète Vulcain, comme s’il venait tout juste de découvrir la France et ses problèmes, l’immigration de masse, le communautarisme ou les difficultés des mères célibataires.
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Dans une troisième partie, il a déclaré que la France d’après Guerre n’était plus (merci pour le scoop), avant de répondre à des questions des journalistes relatives à ses états d’âme et à sa personne. Plus drôle, il a fini en utilisant encore un concept dont il semble très fier ; « l’art d’être Français ». Voilà qui ferait un excellent slogan pour une marque de slips. Bref, nous n’avons strictement rien appris que nous ne savions déjà. Les convaincus et les mécontents le seront toujours demain.
Gabriel Robin
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