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Oussama Atar, suspecté d’avoir recruté plusieurs terroristes des attentats de Paris (novembre 2015) et Bruxelles (mars 2016), avait été libéré des geôles irakiennes par les autorités belges en 2012. Cette affaire ressurgit alors que se tiennent les élections en Belgique jeudi prochain.
Alors que les élections belges législatives, régionales et européennes se tiendront dimanche prochain 26 mai, l’affaire Oussama Atar refait surface. Une affaire embarrassante pour tous les partis politiques belges. Et en particulier pour Didier Reynders, l’actuel ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de la Défense et tête de liste MR (Mouvement Réformateur). Le djihadiste Oussama Atar, citoyen belgo-marocain né à Bruxelles en 1985, après un séjour en Syrie, est arrêté en 2005 en Irak les armes à la main, condamné à la prison à vie, peine ensuite commuée à 25 puis 10 ans de prison.
En 2008, un comité interministériel belge demande, sur proposition des services secrets belges, la libération d’Atar avec l’idée d’en faire un agent pour inflitrer les réseaux djihadistes. En 2010, la campagne pour libérer Oussama Atar devient publique. Sa famille et ses avocats arguent de problèmes de santé. Des lettres sont écrites par des parlementaires MR et PS et des ONG, notamment Amnesty International. 3 élus du PS, du parti Ecolo et du parti centriste CDH participent à une manifestation devant le Palais de justice de Bruxelles « Sauvons Oussama ».
En septembre 2012, Atar est libéré par les autorités irakiennes et expulsé en Belgique à la condition qu’il soit surveillé et qu’il ne puisse pas voyager. En 2013, les autorités belges lui fournissent un passeport puis perdent sa trace. Atar est bientôt arrêté en Tunisie et expulsé du pays, soupçonné de trafic d’armes. Son nom réapparaît dans l’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (137 morts, 413 blessés), dont il aurait été une des chevilles ouvrières, notamment en tant que recruteur, tout comme pour les attentats de Bruxelles en mars 2016, dans le hall de départ de l’aéroport et à la station de métro Maelbeeck (32 morts, 320 blessés). Les deux frères kamikazes Ibrahim et Khalid El Bakraoui sont ses cousins ; dès son arrivée en Belgique, Attar leur avait rendu visite à plusieurs reprises.
Oussama Atar, qui figurait sur la liste noire des terroristes internationaux établie par les USA, aurait été tué en Syrie par un tir de drone de la coalition internationale fin 2017.
Dans une interview sur BX1, le sénateur belge Alain Destexhe, aujourd’hui à la tête de son propre parti, les Listes Destexhe, met en cause la responsabilité de Didier Reynders, déjà ministre des Affaires Etrangères à l’époque des faits. Il reproche aussi à la Commission attentat de ne pas avoir fait la lumière sur cette affaire. La Belgique a œuvré à la libération du terroriste, le ministère des Affaires Etrangères lui a délivré un passeport, on a négligé sa surveillance, on l’a laissé quitter le territoire et enfin on n’a pas enquêté sur l’ensemble de ces dysfonctionnements : « Pourquoi est-ce que la Commission attentat a voulu étouffer cette histoire ?
Mon explication, c’est que tout le monde est compromis. Les socialistes, les libéraux, les socio-chrétiens étaient au gouvernement à ce moment-là donc ont voulu étouffer l’affaire. Et le parti Ecolo, à travers Mme Genot a participé à un comité de soutien avec Mr Ikazban et Mr El Khannouss pour obtenir la libération de ce terroriste. Donc finalement, tout le monde est impliqué, et donc je pense qu’on a cherché à étouffer l’affaire. Je pense qu’il faudrait reprendre toute cette histoire, poser les bonnes questions à Mr Reynders et rouvrir une enquête sur pourquoi on a libéré et laissé filer dans la nature le commanditaire des attentats de Bruxelles et de Paris. » Pour Georges Dallemagne, député CDH, il s’agit là « d’un des plus grands scandales d’Etat ».
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