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Enquête : une campagne anti-discrimination par un publicitaire qui discrimine

Vous avez sans doute aperçu les nouvelles affiches du gouvernement : « Face à l’intolérance, à nous de faire la différence ». Elles sont signées de l’agence publicitaire Babel, une référence à Paris. L’agence a été fondée en 2012 par Laurent Habib, professeur de droit devenu ponte de la communication parisienne, passé chez Jacques Séguéla et Havas – l’une des plus grandes agences de communication du monde dont il fut directeur général en France. En 2006, il conseillait par exemple Dominique Strauss-Kahn. Après quelques années, il a fondé sa propre boutique grâce à quelques gros clients d’Havas qui l’ont suivi. Et le succès a été au rendez-vous. Il est devenu en 2017 président de l'Association des agences-conseils en communication (AACC) qui regroupe deux cents entreprises. En mai 2018, le président fondateur de l'agence de publicité Babel a été élu membre du Conseil exécutif du Medef, pour un mandat de trois ans. Il peut y rencontrer plus facilement ses clients. La même année, il affichait un chiffre d’affaires de 26 960 051 €. Coquette somme.

Le président de Babel s’est défendu en évoquant son côté « latin, complimenteur et parfois bonimenteur », et en reconnaissant des « lourdeurs »

Le 19 novembre 2019, après une compétition acharnée qui a duré neuf mois, son agence a exulté. Elle venait de remporter un appel d’offres de l’agence Santé publique France. Un jackpot à plusieurs millions annuels pendant quatre ans pour du « conseil et communication » sur les sujets de santé sexuelle. Le programme était précis. Il comprenait principalement deux domaines. Babel était prié de conseiller l’agence publique pour ses missions pérennes de prévention et de promotion de la santé dans le champ des risques infectieux et environnementaux (vaccination, antibiorésistance, etc). Les publicitaires devaient également apporter du conseil pour la gestion de situations urgentes ou exceptionnelles ayant des conséquences sanitaires collectives. Enfin, Babel devait agir en matière de formation à l’éducation pour la santé : canicule, accidents et autres événements extrêmes. [...]

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Enquête : la Direction interministérielle de la transformation publique, un doudou à 700 millions

Le 6 mai, vous avez loupé un communiqué de presse du ministère de la Transformation. Il s’agissait du baromètre des résultats du gouvernement. Nous vous le donnons en mille : ils sont bons. Si. C’est Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation, qui l’a dit. Elle dispose d’une cohorte de 80 experts au sein de la DITP qui mesurent l’atteinte des objectifs des réformes prioritaires. Il y en a 36.

Par exemple, en matière de sécurité, la DITP a calculé qu’il y a eu 74 516 117 heures de patrouille des forces de police et gendarmerie sur la voie publique en 2020. Et vous êtes priés de penser que cela change tout. Car le nombre d’heures de patrouille sur la voie publique « caractérise le sens que le gouvernement entend donner à la politique de Sécurité du quotidien ». Textuellement. Le nombre de faits délictueux diminue ? On ne sait pas. Ce n’est pas le sujet.

Lire aussi : Enquête : Quand les ONG font main-basse sur les océans

Autre exemple qui concerne le nombre d’échecs en études supérieures. Ce taux était de 59% en 2017. Un grand plan a été lancé en 2017, avec 500 millions pour créer de nouvelles places en 1er cycle, 450 millions pour « diversifier les parcours et accompagner la réussite » et encore 100 millions de soutien au pouvoir d’achat des étudiants. Avec 1,05 milliards, on devait arriver à faire deux ou trois choses. En 2019, le taux d’échec est descendu à… 55%. En 2022, on devrait attendre 53%. Pas de quoi pavoiser. Sauf que ce taux était celui qui était prévu. Donc il est enregistré comme une réussite. Moralité : on a fait peu pour très cher, on a conçu dans ce but et on s’en félicite. [...]

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Enquête : Quand les ONG font main-basse sur les océans

Connaissez-vous Claire Nouvian et son association Bloom ? Cette dame a reçu 150 000 dollars en 2012 du Pew Charitable Trusts au nom de la préservation des océans. Grâce à cette somme, la militante a été priée « d’examiner la relation entre le financement public de la pêche en France et les pratiques de pêche non-durables ». Nous estimons qu’avec cette somme, Pew a financé un lobbyiste junior à temps plein pendant deux à trois ans chez Bloom, pour desservir les intérêts de la pêche défendus par la France à Bruxelles.

Si les États-Unis voulaient gêner les Brésiliens, les Indiens, les Chinois et les Français, ils ne s’y prendraient pas autrement

Ce Pew est une ONG américaine, pour changer. Elle se définit comme non-partisane, anti-bureaucratique et pro-américaine. Sa fortune dépasse 6 milliards de dollars, et elle dépense 380 millions par an. Son trésor vient de la famille fondatrice du même nom, magnat du pétrole dans les années 40. En 2002, le trust a pris le statut d’ONG, ce qui lui a permis de recevoir des dons et de mettre en œuvre des actions de lobbying. En 2019, Pew a déclaré 1,5 millions de dollars de dépenses internes en lobbying. Il faut ajouter 11 millions de dons à des organisations, gouvernements ou particuliers étrangers, mais aussi 3,4 millions à de la sous-traitance. Au total, elle a dépensé 15,9 millions en lobbying, ce qui est beaucoup dans ce domaine, où les montants sont généralement trois à dix fois plus modestes. C’est que Pew veut contrôler les océans.

En 2003, Pew a demandé à Leon Panetta, ancien secrétaire général de la Maison Blanche sous Bill Clinton, de présider la commission Pew sur les océans. La seule autre commission qui existait était celle du Congrès américain, présidée par le chef d’état-major de la marine. Les deux ont été fusionnées en 2005 par Georges Bush pour créer la Joint Ocean Commission Initiative, coprésidée par Panetta et le marin. Vous ne rêvez pas : l’État américain a fusionné l’un de ses bras avec une ONG. [...]

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Enquête : Ce que pèse la prison en France

Le 20 avril, le Premier ministre s’est rendu en Alsace, au centre pénitentiaire flambant neuf de Lutterbach, pour y parler de « Plan 15 000 ». Il s’agit du nombre des places supplémentaires de prison que le chef de l’État s’est engagé à construire en mars 2018. Édouard Philippe avait lancé la construction de 7 000 places. Son successeur a expliqué qu’il fera de même. Ce sera même plus, car, depuis 2017, le gouvernement a fermé 3 000 places insalubres. Donc le Plan 15 000 concerne en réalité 18 000 places, le tout pour 4,5 milliards d’euros. Au passage, Jean Castex a rappelé qu’il a augmenté le budget de la justice de 8 %, que 10 000 postes supplémentaires de policiers et gendarmes ont été ouverts ainsi que 5 000 postes de surveillants. Bravo. À présent, soulevons le capot.

D’abord, les 18 000 places seront construites dans dix ans. Et en attendant ? Rien. Bon. Ensuite, ces places de prison servent à enfermer des délinquants condamnés. Combien y en a-t-il ? D’après Brigitte Brugère, secrétaire générale de l’union des magistrats, il y a eu 550 000 condamnations en 2018. En raison d’un choix politique, les peines ont lieu en milieu ouvert. Il s’agit des mesures alternatives à l’incarcération (sursis avec mise à l’épreuve, semi-liberté, placement, etc.). In fine, cette année-là, seules 101 431 personnes ont été condamnées à des peines de prison fermes, c’est-à-dire 1 % du total des 10 millions d’infractions pénales constatées au travers de mains courantes ou dépôts de plainte. Ah, quand même. [...]

Enquête : Pourquoi seul 1% des infractions aboutit à de la prison ferme ?

Béatrice Brugère est secrétaire générale de l’un des trois syndicats représentatifs de la magistrature, Unité magistrats SNM-FO. Mais il se présente comme le seul indépendant de tout parti, chapelle ou groupement philosophique. Vous pouvez donc subodorer que ses membres ne sont pas obligatoirement de gauche ou francs-maçons. Il y a donc au sein de l’appareil de la Justice des gens qui sont prêts à prendre le risque d’affronter l’idéologie de la gauche. C’est le cas de Mme Brugère.

In fine, en 2018, seules 101 431 personnes ont été condamnées à des peines de prison ferme, c’est-à-dire 1% du total des infractions

Face à la proclamation de notre ministre que la Justice traite 90% des cas qui lui sont présentés, elle a analysé les chiffres de l’INSEE relatifs à la justice parus le 27 février 2020. Ils disent que, hors amendes, plus de 10 millions d’infractions pénales sont constatées au travers de mains courantes ou dépôts de plainte. Plus de la moitié est refermée d’office par la police ou les services des procureurs. Les parquets ne traitent que 4,2 millions d’affaires. Les deux tiers ne font l’objet d’aucune poursuite, essentiellement car l’auteur des faits n’est pas identifié. Il reste 1,3 millions d’affaires à poursuivre. Et 90% d’entre elles font l’objet d’une réponse. Lorsque M. Dupond-Moretti nous vante les résultats mirifiques de son ministère, il ne parle que de 10% des infractions, celles qui font l’objet d’une poursuite. C’est comme si un centre de tri postal perdait 90% des lettres de son dépôt, et qu’il vous disait fièrement : « Je distribue 90% des lettres que je n'ai pas perdues ». Cela vous en dit beaucoup sur la hauteur de vue de notre ministre. Mais ce n’est pas tout. [...]

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Enquête : qui chez France Télévisions a censuré Charlotte d’Ornellas ?

Plusieurs possibilités existent au sein du Comité de stratégie éditoriale, créé en octobre 2020 par Delphine Ernotte pour « définir la feuille de route éditoriale et valider les choix stratégiques de l'offre de programmes sur l'ensemble des supports ».

Nous avions dressé le portrait de Stéphane Sitbon-Gomez, 33 ans et directeur des antennes et des programmes du groupe audiovisuel public. Depuis l’âge de 14 ans, ce militant écologiste a eu pour tâche de faire élire sa patronne Cécile Duflot. Après le départ de celle-ci de son ministère du Logement en 2014, il est entré au service de Delphine Ernotte. Il l’aurait aidée à gagner son premier mandat. Plus important, elle en a obtenu un second alors qu’il s’occupait de son cabinet. Cela méritait une récompense. Le voilà numéro 2. Comme il n’y connaît pas grand-chose, on lui a donné une directrice-adjointe, Stéphanie Brémond, briscard de la maison.

Le Monde a révélé en janvier 2021 qu’une part variable de la rémunération des rédacteurs en chef de France Télévisions dépend de leurs efforts de renforcement de la couverture des sujets suivants : « Diversité, visibilité, Outre-mer, Europe »

Parmi les suspects se trouvent aussi les directeurs de l’antenne (Florent Dumont, 42 ans) et des programmes (Diego Buñuel, 44 ans). Ces purs produits de l’industrie audiovisuelle doivent leur promotion à la patronne. Idem pour Bruno Loutrel, devenu le directeur de cabinet de la PDG après six années en tant que consultant chez Boury & Associés, un vieux cabinet de lobbying parisien. Pas le genre à se rouler par terre devant Charlotte d’Ornellas. [...]

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Enquête : Stéphane Sitbon-Gomez, un directeur de campagne à la tête des émissions de France Télévisions

Delphine Ernotte a été choisie le 22 juillet 2020 pour un deuxième mandat à la tête du groupe audiovisuel public. C’était la première fois qu’un PDG sortant conservait le titre. Ce succès ne pouvant être que le fruit de son seul talent, L’Incorrect n’ira pas jusqu’à dire que son directeur de cabinet pourrait y avoir été pour quelque chose. Le fait est que Sitbon a depuis été bombardé numéro 2 de France TV, à 33 ans, alors que son seul métier depuis qu’il a 14 ans est de faire élire sa patronne.

L’histoire familiale de Stéphane Sitbon-Gomez ressemble à une caricature. Il est le petit-fils de Guy Sitbon, tunisien naturalisé français, journaliste communiste ayant fait fortune dans le minitel rose. Sa grand-mère, Nicole Muchnik, a été signataire en 1971 du manifeste des « 343 salopes » pour la légalisation de l'avortement. Guy et Nicole ont eu un fils en Tunisie, Michel, père de Stéphane. Héritier du magot issu de la pornographie, Michel s’est fait éditeur. Il a fait publier des centaines d’ouvrages pour accueillir plus de migrants en France ou légaliser le cannabis. Il a même été condamné en 2002 pour avoir insulté et frappé une policière. [...]

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Enquête : les pudeurs illicites du Conseil constitutionnel à 26 millions d’euros

Docteur en droit public, Thierry Benne est diplômé d’expertise-comptable et du Conservatoire national des arts et métiers. Il a enseigné en université et a collaboré plusieurs années au Centre d’Enseignement Supérieur du Management Public. Il a exercé les professions d’expert-comptable, de commissaire aux comptes et d’expert-judiciaire. Le genre sérieux.

M. Benne a calculé que le montant total dépasse 20 millions d’euros courants si l’on y ajoute les charges patronales. Sur dix-neuf ans, divisé par neuf conseillers, cela représente 116 000 euros par an pour chacun. C’est beau

En septembre dernier, notre homme a produit une étude intéressante, mise en ligne par l’Institut de Recherches Économiques et Fiscales (IREF). Il a analysé comment est décidé le niveau de rémunération des neuf membres du Conseil constitutionnel. Ô surprise, il s’est aperçu qu’entre 1960 et 2000, les sages ont soustrait 6 millions d’euros de leurs revenus fiscaux. M. Benne a constaté que ces messieurs-dames bénéficiaient d’un super-abattement forfaitaire de 50% et que cette faveur provenait d’une décision ministérielle de 1960. Or, les rémunérations des membres du Conseil doivent faire l’objet d’une loi organique. Dans la hiérarchie des normes, entre une décision ministérielle et une loi organique, vous avez la même différence qu’entre le bar du TGV et un restaurant deux étoiles. Cela faisait tâche et le Conseil en a convenu dès 1990. Bon, personne n’était pressé. Alors il a fallu attendre une décennie. En 2001, le gouvernement Jospin a régularisé la situation. Le super abattement a été supprimé par une décision ministérielle. Du coup, nos sages risquaient de voir leur rémunération nette baisser. En moyenne sur 40 ans, l’abattement leur avait rapporté 16 000 euros par an. Cela se voyait. Que faire ? Fastoche : la même décision ministérielle de 2001 a décidé une augmentation massive des conseillers. [...]

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