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Enquête : Macron, les pauvres et les affaires

Dans une vidéo récente intitulée « Des milliards pour se loger », Damien Rieu a attiré notre attention sur le coût de l’hébergement d’urgence et ses bénéficiaires. Un rapport sénatorial de mai 2021 sur la politique dans ce domaine estime à 2,2 milliards d’euros annuels le budget qui lui est consacré. De son côté, Didier Leschi, préfet et directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, estimait, dans une tribune parue dans Le Monde le 8 janvier 2021 que l’État lui consacre plus de 3 milliards.

Il est vrai que, selon la litote du rapport sénatorial, le « parc d’hébergement a atteint une dimension inédite ». Au 30 juin 2020, il comprenait 103 365 places, dont 45 262 (43,8 %) en centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Ces établissements sont le plus souvent privés ou associatifs, et ont conclu un accord avec l’État. De son côté, le parc d’hébergement temporaire comprenait, au mois de mars 2021, 15 375 places en centres d’hébergement et 3 197 places exceptionnelles. À ce parc temporaire s’ajoute des places d’hôtel, dont le nombre a explosé. En mars 2021, on en comptait 74 162, contre 46 565 au début de la période hivernale 2019-2020. Total : plus de 195 000 places pour les urgences.

Lire aussi : Enquête : Memorial, ou quand la Russie dissout des ONG

Qui occupe ces places ? D’après les sénateurs, 19 % des personnes hébergées sont des demandeurs d’asile et 3 % sont des réfugiés, qui ne devraient pas relever de l’hébergement d’urgence. C’est le signe que les capacités d’accueil des demandeurs d’asile ont débordé. Le dispositif pour ces derniers compte plus  de 112 000 places. Or, le nombre total des demandeurs d’asile en cours d’instance bénéficiant des conditions d’accueil était de 137 490  en juillet 2021. Ceux qui débordent essaient de récupérer des places du parc des urgences, ou prennent une chambre d’hôtel. [...]

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Enquête : Memorial, ou quand la Russie dissout des ONG

Au début des années 2010, l’État russe a noté qu’il hébergeait sur son sol des personnes physiques ou morales possédant de l’influence, recevant des financements américains, européens ou chinois, et passant leur temps à le critiquer. Il a décidé de faire le ménage. En 2012, la loi sur les « agents de l'étranger » est adoptée. Elle obligeait les organisations recevant un financement de l'étranger à s'enregistrer en tant que telles auprès du ministère de la Justice et à le signaler par ce terme sur leurs publications. Après quoi la Justice russe a entamé la purge. En 2015, la fondation Open Society de Georges Soros, qui vise à dissoudre les nations du monde, est expulsée de Russie. En quelques années, les Russes ont expulsé de leur sol les fondations américaines ou allemandes devenues hors de contrôle. Ne cherchez pas un Peta russe. N’imaginez pas que les fondations Ford ou Rockefeller agissent sur place, ou que SOS Méditerranée ait jamais essayé de débarquer des migrants en Crimée.

Rappelons qu’en France, en 2016, les candidats François Fillon et Marine Le Pen proposaient d’étendre l’incrimination pénale « d’intelligence avec une puissance étrangère » (art. 411-4 du Code pénal) au terrorisme islamique. Valérie Pécresse l’a également proposé en 2018. Depuis 1984, et l’abrogation de l’ancien code militaire par le Garde des sceaux Robert Badinter, la trahison de la France est intégrée au code pénal. Jusqu’alors, quiconque « entret[enait] des intelligences avec l’ennemi dans le but de favoriser ses entreprises » était passible « de mort, avec dégradation militaire ». Depuis, la peine a été ramenée à trente ans de détention criminelle et 450 000 euros d’amende (article 411-4 et 411-5 du code pénal). Elle s’applique aussi bien en temps de paix qu’en temps de guerre et, jusqu’à aujourd’hui, uniquement aux cas d’espionnage. Sauf que, depuis 1994, les intérêts fondamentaux de la nation ne concernent plus seulement notre défense ou l’intégrité du territoire de notre nation, mais aussi « la sauvegarde de sa population en France et à l'étranger, de l'équilibre de son milieu naturel et de son environnement et des éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique et de son patrimoine culturel ». Donc, techniquement parlant, la France pourrait tout aussi bien frapper les ONG qui déstabilisent notre population ou veulent nuire à notre culture. Mais revenons à la Russie. [...]

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Enquête : qui critique les lobbies de la présidence française de l’UE ?

Karim Selouane, docteur en géoscience, a passé des années chez Veolia et Spie. Il travaille désormais chez Vinci, à la tête d’une filiale de ce mastodonte, spécialisée dans l'adaptation des projets de collectivités, de leurs infrastructures et de leurs usages au changement climatique. M. Selouane leur explique comment adapter les ronds-points, leurs routes ou leurs bâtiments aux inondations. Et c’est Vinci qui s’y colle. Tout le monde est content. Pour rencontrer ses clients et améliorer son réseau, il a créé en 2000 l’association Alters. Sa vocation est de réunir « structures publiques et privées, dédiée à l’analyse systémique des risques et à la mise en œuvre d’actions en faveur de la résilience et la sécurité globale des territoires et des entreprises ». Vous trouvez au conseil d’administration d’Alters tout ce qu’il faut pour aider les collectivités à passer des contrats pour améliorer leur résilience : Vinci et Veolia pour les travaux publics et l’eau, Generali pour les assurances, un lobbyiste, un élu socialiste, etc.

Lire aussi : Enquête : argent public, réindustrialisation et nouveaux oligarques

En 2004, Alters décide d’aller plus loin. L’association créé Alters Medias afin de « préparer la société, les citoyens, les territoires, les tissus économiques et sociaux, les milieux de vie, nos habitats, la vie sociale et culturelle, face aux énormes bouleversements » induits par le  changement climatique. À la tête d’Alters Médias est nommé Didier Raciné, polytechnicien, ayant passé 25 ans dans l’industrie, notamment chez France Thomson, Peugeot et Schneider. En 2008, Alters Média créé Basta !, un site d’informations « généralistes », proche d’ATAC. Comme de bien entendu, les deux premières années, l’essentiel du financement provient de subventions publiques. La région Île-de-France et l’Assemblée nationale mettent la main à la poche pour couvrir un budget d’environ 90 000 euros. [...]

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Enquête : argent public, réindustrialisation et nouveaux oligarques

Le 7 décembre dernier, la SNCF a fait part du choix de son fournisseur pour la gestion de ses données numériques en réseau (son « cloud » en français moderne). Et c’est Amazon qui est l’heureux lauréat. La société publique a justifié ce choix par sa « culture d’ingénieur », qui serait « très marquée » et justifierait de confier à l’entreprise américaine l’hébergement de ses 7 000 serveurs physiques et virtuels et 250 applications de son usine digitale qui emploie 950 personnes. Ce faisant, les solutions françaises, comme OVH, Atolia, Jalios, Jamespot, Netframe, Talkspirit, Twake, Whaller et Wimi ont été écartées. À écouter la SNCF, Amazon présentait le meilleur équilibre entre « profil de risque et garanties de services ». Oui parce que la SNCF est dirigée par des gens sérieux. De bons gestionnaires. Ils ne sont pas là pour créer des emplois en France. Par contre, les Français sont priés de financer leur dette, qui s’établit à 60 milliards d’euros.

L'essentiel des mesures qui ont été prises par l'état servent surtout les grandes entreprises

Et c’est pareil chez EDF. En tant que chef de file tricolore de l’énergie, il faut aussi féliciter l’entreprise pour son bilan. EDF est un opérateur. L’entreprise utilise des machines fabriquées par des industriels. Son bilan est excellent : il n’existe plus un seul industriel privé français. Pas une éolienne, pas une turbine de barrage, pas un réacteur nucléaire n’est plus fabriqué par le privé. À force de les mettre en concurrence avec des pays à bas coûts, EDF les a tous tués, au point qu’il lui a fallu racheter ceux qui restaient. Les seuls qui n’ont pas disparu ont pu survivre car ils étaient eux-mêmes partiellement publics. Et la dette d’EDF s’établit aujourd’hui autour de 43 milliards d’euros. C’est bien la preuve que l’entreprise est bien gérée. [...]

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Enquête : l’école du fric

Le 16 novembre, l’Éducation nationale a eu le plaisir de faire savoir que les évaluations nationales des élèves ont montré une « hausse sensible des résultats ». Magnifique. Cette hausse traduit que les CP et les CE1 ont retrouvé « les niveaux d’avant le premier confinement », au cours duquel les classes avaient fermé pendant trois mois. Quel est ce niveau ?

En CP, la reconnaissance des lettres a progressé de 61 % en 2018 à 64 % en 2021. De son côté, la reconnaissance des nombres a augmenté de 6 % sur la même durée. C’est formidable ! Vous vous rendez compte ? Les élèves ne savent plus lire, certes, mais on s’en fout parce qu’ils reconnaissent les lettres. Enfin. Pas tous. […]

L’Éducation nationale est le deuxième budget de l’État après la dette, avec 55,1 milliards d’euros (hors retraites des professeurs, dont le ministère contribue à hauteur de 76 milliards)

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Enquête : qui Bernard Tapie a-t-il enrichi ?
Début 1994, les dettes de Bernard Tapie ne sont plus soutenables. Elles dépassent 1,6 milliard de francs. À lui seul, le Crédit lyonnais en est pour plus d’1,2 milliard de francs. Ses dettes sont largement supérieures à l’ensemble du patrimoine de l’encore député. Il y a bien un yacht, le Phocéa, un hôtel particulier rue des Saints-Pères dans le 7ème arrondissement de Paris et une collection de meubles et tableaux. Mais tout cela est saisi le 18 mai 1994. La veille, vraisemblablement informé par quelqu’un, Tapie tente de déménager ses meubles dans la nuit. Manque de chance, le Lyonnais a planqué un huissier devant chez lui. Il prend en filature les camions de déménagement jusqu’à un garde-meuble, où il réalise la saisie. Mais Tapie attaque la décision de saisie et les meubles restent où ils sont. En novembre, la cour d’appel confirme la saisie. Puis le 14 décembre 1994, c’est le coup de massue. Le tribunal de commerce prononce la liquidation immédiate de toutes ses sociétés, y compris sa propre liquidation personnelle. Celle-ci entraîne, si elle est appliquée, l’inéligibilité du député pour sept ans. Tapie fait appel immédiatement. On remarque au passage que le président du tribunal qui l’a liquidé est devenu, six mois plus tard, président du Consortium de Réalisation, son pire ennemi. On a vu mieux en matière de nomination éthique. Toujours est-il que, depuis lors, la justice française n’est jamais parvenue à juger définitivement la question de la faillite personnelle de l’homme d’affaires. [...]
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Enquête : le dernier procès de Bernard Tapie

Dans les années 80, des gens reprenaient des entreprises en difficulté. Pour cela, ils se rendaient dans les tribunaux de commerce et les convainquaient de leur capacité à relancer l’activité. Les banques prêtaient de quoi racheter les cibles. Puis les raiders – c’était leur nom – vendaient les sociétés par appartement, remboursaient leurs banques et partaient avec une plus-value. À ce jeu, Tapie a brillé. Par exemple, il a racheté l’entreprise Terraillon pour un franc symbolique en 1981, et l’a revendue 125 millions en 1986. Mais surtout, il n’a jamais perdu une compétition devant un tribunal de commerce. Il est sans doute le seul en France dans ce milieu particulier que sont les tribunaux consulaires. Pour rappel, il n’y a eu qu’un seul député assassiné en France, et il s’agissait de Yann Piat, en 1994, qui justement s’attaquait à la corruption politico-économique, d’abord présente dans des tribunaux de commerce.

Bref, à la fin des années 80, Bernard Tapie a bâti une fortune de plusieurs centaines de millions de francs gagnés grâce à ses soutiens dans les banques et les tribunaux tenus par des privés. Il est célèbre. Son équipe cycliste La Vie Claire a gagné trois fois le Tour de France. En 1986, il a racheté l’Olympique de Marseille. Après avoir « épaté » le président Mitterrand, il a été élu député en 1989.

C’est le moment où il rachète Adidas. En juillet 1990, il monte à 80% au capital, pour 243,9 millions d'euros, soit 1,6 milliard de francs. Cette opération est financée en totalité par un prêt consenti par un pool bancaire, dont 30 % par une filiale du Crédit lyonnais. Les prêts sont remboursables en deux échéances, à hauteur de 91,5 millions d'euros, soit 600 millions de francs en 1991, et de 152,4 millions d'euros, c'est-à-dire un milliard de francs, en 1992. Il parvient à rembourser la première échéance mais pas la deuxième. Il doit trouver un milliard de francs. Mais il est ministre de la Ville et le Crédit lyonnais est une banque publique. Ses dirigeants sont nommés par ou avec l’aval de représentants de l’État. [...]

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Enquête : qui paye Rama Yade pour faire la promotion du wokisme ?

Dans un entretien accordé à L'Express le 19 novembre, l'ancienne secrétaire d'État de Nicolas Sarkozy, Mame Ramatoulaye Yade, dite Rama Yade, âgée de 48 ans, a expliqué vivre une « micro-agression » lorsqu'elle passait devant la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale. Cette déclaration était sans doute une commande.

Vous connaissez le président Kennedy. C’était un démocrate. En 1961, il se demandait comment faire pour que les États-Unis conservent, dans le contexte post Deuxième Guerre mondiale, la direction du monde libre. Il faut dire que Khrouchtchev avait marqué des points en déstalinisant l’URSS. Et les Soviétiques avaient placé un satellite sur orbite avant les Yankees. Le Président s’est tourné vers son nouveau ministre des Affaires étrangères, Dean Rusk, et lui a ordonné de trouver des idées. En bon politique, ce dernier n’en avait pas. Alors, le 24 juillet 1961, il a réuni au Département d’État quinze pointures démocrates et atlantistes, c’est-à-dire soucieuses que l’Europe reste sous domination américaine. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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