Skip to content
Guerres d’influence : comment nous sommes manipulés par la Russie

Une chose est certaine : le « brouillard de guerre » nous fait parfois perdre de vue l’essentiel. Posons donc le problème simplement: qui a déclenché l’invasion? Est-ce l’Otan, l’Union européenne, l’Ukraine ou la Russie ? Pour quiconque d’honnête, la réponse coule de source. La Russie a envahi sa voisine pour des raisons nombreuses, mais surtout pour asseoir son autorité sur un régime honni et une nation qui n’aurait pas le droit d’exister hors du giron russe. Pour justifier l’injustifiable, la Russie a donc employé les grands moyens, tissant une contre-histoire révisant l’histoire qui se déroule sous nos yeux : l’invasion a été présentée comme une « opération spéciale » à but humanitaire, dont le motif principal serait d’empêcher le génocide des populations russophones d’Ukraine par un régime nazi.

L’influence russe sur notre vie politico-économique, si elle s’exprime différemment de celle des États-Unis, est une réalité largement aussi redoutable que son envers. Souvent parodie kitsch des prétentions américaines, jusqu’à l’antifascisme de bas étage et au discours millénariste, cette fois-ci orthodoxe plutôt qu’évangéliste, le discours du Kremlin s’adapte en fonction de ses interlocuteurs. Face à l’extrême gauche, aux nationalismes arabes ou aux Africains, le Kremlin emploie volontiers le discours internationaliste cher à l’URSS, se présentant en puissance émancipatrice et libératrice. En revanche, la Russie se fait conservatrice, voire identitaire et protectrice du véritable Occident mis en danger par les mœurs décadentes de l’impérialisme américain, quand il s’agit de convaincre les droites européennes du bien-fondé de sa démarche.

Ce double-discours savamment rodé était observable sur la chaîne RT, qui a officié pendant plus de quatre ans dans le registre – plutôt réussi formellement – du « riot porn ». La ligne éditoriale de ce média était, du moins dans ses journaux, de montrer que la France était au bord du précipice en filmant et en interrogeant les « anti-systèmes » de tous les bords. De la même manière qu’AJ+, média qatari, trouve le moyen d’expliquer que la France et les Européens sont foncièrement racistes, ou que la subtile propagande américaine nous « éveille » au « progressisme » en niant la réalité, la propagande russe s’attache à diminuer, ridiculiser et salir notre pays en appuyant aux endroits les plus vulnérables. On peut d’ailleurs constater que les chaînes telegram mobilisées contre le vaccin, ainsi que plusieurs leaders de ce mouvement, ont immédiatement basculé dans l’effort de guerre de Poutine. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Entretien avec Zhulin Zhang : la Chine, planche de salut pour la Russie ?

À l’occasion de la cérémonie d’ouverture des JO, Xi Xinping et Vladimir Poutine ont réalisé une déclaration conjointe, annonçant « l’entrée des affaires internationales dans une nouvelle ère ». Cette déclaration a été assortie de la signature d’un nouveau contrat gazier entre les deux pays. Cela démontre-t-il que Vladimir Poutine avait anticipé la possibilité des sanctions occidentales et cherché à sécuriser de nouveaux marchés pour le gaz russe ?

Dans le contrat signé entre la Chine et la Russie le 21 mai 2014, cette dernière doit fournir chaque année 38 milliards de mètres cubes de gaz pendant les trente années à venir, pour une somme de 400 milliards de dollars américains. Comme dans la plupart des cas pour les négociations commerciales, le prix est un facteur décisif. Le prix du gaz naturel exporté de Russie vers l’Europe est de 380 dollars pour mille mètres cubes. Or, la Russie souhaite que le prix du gaz exporté vers la Chine soit plus élevé que celui vers l’Europe. En raison des conditions météorologiques difficiles en Extrême-Orient, le coût du transport par gazoduc est en effet plus conséquent.

En 2014, un chercheur chinois du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État a révélé que la Russie souhaitait 388 dollars pour mille mètres cubes, et que la Chine proposait 380 dollars, le prix négocié est donc entre les deux. En comparaison, le prix moyen du gaz naturel importé par la Chine du Turkménistan, du Kazakhstan et d’autres pays d’Asie centrale est de l’ordre de 200 dollars. Par contre, la Chine a participé à la construction du gazoduc reliant aux pays d’Asie centrale. L’année 2014 est également marquée par l’annexion de la Crimée par la Russie, qui a précédé de deux mois la signature du premier méga-contrat gazier sino-russe et cette nouvelle situation géopolitique a facilité la négociation de la signature à l’avantage de Pékin.

Lors de la visite de Vladimir Poutine en Chine en février 2022, une nouvelle série de contrats a été signée entre les deux pays, dont un accord d’approvisionnement en gaz naturel à long terme, qui s’ajoute aux 10 milliards de mètres cubes de gaz par an, pour arriver à 48 milliards de mètres cubes. De plus, un accord d’approvisionnement en pétrole a également été conclu. Cet accord pour une durée de dix ans, a pour objectif de fournir 100 millions de tonnes de pétrole par an. En même temps, l’exportation de 38 milliards de mètres cubes vers la Chine ne se fera pas du jour au lendemain. En 2021, la Chine a importé 10 milliards de mètres cubes du gaz russe, soit 10 % de celui que la Russie exporte vers l’Europe. Il faudra attendre 2024 pour arriver à la capacité nominale du pipeline, soit 38 milliards de mètres cubes. En revanche, ces dernières années, les exportations de gaz naturel de la société russe Gazprom vers les pays de l’Union européenne ont atteint en moyenne 180 à 200 milliards de mètres cubes par an. Un manque à gagner difficile à compenser par la Chine. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Macron sur le sentier de la guerre

Les débuts en politique étrangère du nouveau président avaient été plutôt ludiques: concours de bras de fer avec Donald Trump et compète de followers sur Twitter, Make Our Planet Great Again contre Make America Great Again, Macron s’était rêvé quelques mois en nouveau chantre du techno-progressisme face au populisme du tribun américain. Les excès de Trump servaient Macron qui se permettait même de relancer l’idée d’une armée européenne et invitait en grande pompe Poutine à Versailles pour relancer le dialogue franco-russe.

Rarement d’ailleurs un président aura fait tant usage du palais de Louis XIV pour servir sa politique étrangère : en janvier 2019, le Roi-Soleil de l’attractivité française recevait 150 patrons français et étrangers pour une nouvelle édition du sommet « Choose France » destinée à refaire de la France une terre promise pour les investisseurs étrangers, mais, en novembre de la même année, le dirigeant français s’attirait les foudres de ses alliés européens et occidentaux en affirmant dans The Economist que l’Otan se trouvait en « état de mort cérébrale ». Les deux événements définissent la méthode Macron: soin de l’apparat et goût de la provocation. Cela ne fonctionne pas toujours, loin de là. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Éditorial monde d’avril : La realpolitik des amis du désastre

L’opération d’invasion à grande échelle de l’Ukraine déclenchée par le maître du Kremlin fait voler en éclat le fragile édifice géopolitique sur lequel reposaient jusqu’alors les relations et le droit international. Bien sûr, il est de bon ton d’afficher un mépris étudié dès qu’on évoque le droit international et la notion est décriée par tous ceux qui se réclament d’une realpolitik en vérité plus idéologique que réaliste. Mais à partir du moment où Vladimir Poutine a balayé toute l’architecture de la sécurité européenne, il n’y a plus vraiment de limites à ce que l’on peut envisager comme suites. Nous entrons vraiment dans une ère de dangereuse incertitude et ce cliché des dernières décennies prend du sens aujourd’hui. C’est pourquoi ceux qui estiment que l’on ne devrait sous aucun prétexte irriter le pouvoir russe en soutenant, ne serait-ce que diplomatiquement ou économiquement l’Ukraine ou en sanctionnant la Russie, n’ont vraisemblablement pas compris, ou font mine de ne pas comprendre, jusqu’où le nouveau rêve impérial de Poutine peut entraîner la Russie et l’Europe.…

Législatives en Hongrie : Orbán fait taire la concurrence
ongrois l’a largement emporté avec vingt points d’écart devant sa principale menace. Il dépasse de cinq points sonscore de 2018.Le parti d’extrême-droite MHM a de son côté obtenu 6,3 % des suffrages, ce qui lui permettra de siéger à l’Assemblée nationale hongroise. Un mois plus tôt, les élections présidentielles avaient porté au pouvoir Katalin Novák, membre du parti Fidesz d’Orbán et ancienne ministre pour la Famille. Bien que ce titre ne soit qu’honorifique en Hongrie, cette victoire donnait à Orbán de bons espoirs de victoire, qui lui assure désormais d’être au pouvoir durant les quatre prochaines années. La participation a été de 68,7%, un score qui frôle le record de 69,7% atteint quatre ans plus tôt. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Guerre en Ukraine : le grand embarras des dirigeants africains
En fin de semaine, un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réuni les dirigeants de la sous-région à Accra, au Ghana, autour du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso où plusieurs coups d’État se sont succédé en moins de deux ans. Mais les échanges informels […]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Laure Mandeville : « Nous avons assisté à un désastre de la pensée stratégique occidentale » (1/2)

Lire aussi : Laure Mandeville : « Nous avons assisté à un désastre de la pensée stratégique occidentale » (2/2)

Vous suivez depuis longtemps la Russie de Poutine. Nombre d’observateurs français divergent lorsqu'ils s'aventurent à esquisser un portrait du maître du Kremlin. Ainsi, Hubert Védrine ou Emmanuel Macron ont pu dire de lui qu’il avait « changé ». Pensez-vous que la guerre d’Ukraine soit le témoignage de l’apparition d’un Vladimir Poutine différent ou la révélation d’un déni occidental devant la vraie nature de ce régime ?

Je pense que Vladimir Poutine et son régime mettent aujourd’hui à nu leur vrai visage. Les masques sont tombés sur les ressorts permanents du personnage et de son pouvoir, sa nature profonde. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu une évolution de Vladimir Poutine au cours du temps. Vingt-deux ans d’un pouvoir sans partage, cela change évidemment les choses, cela laisse des traces ! Prenons d’abord la question de la nature du pouvoir russe actuel et des ressorts de l’action de Poutine. Il ne faut jamais oublier de quelle organisation il est issu. C’est un ancien du KGB, bras armé de l’État totalitaire soviétique dont la culture a toujours été fondée sur la violence, le mensonge, la délation. C’est aussi un homme qui ne fait pas partie de l’élite de cette organisation mais de ses seconds couteaux, comme en ont témoigné certains de ses anciens camarades de promotion. Poutine n’avait pas été sélectionné pour rejoindre l’élite du renseignement extérieur malgré ses tentatives. Ce personnage de milieu très modeste, qui a grandi dans la rue de Léningrad – il a lui-même parlé de sa jeunesse comme celle «d’une petite frappe » dans ses mémoires – a d’abord été dans la police politique et le contre-espionnage avant d’obtenir un poste subalterne à Dresde dans les années 80, où il était directeur de la maison de l’amitié soviéto-allemande. Cela a aussi laissé des traces profondes sur sa mentalité.

Mais son monde, celui d’une URSS puissante, supposément invincible, bascule en 1989, quand le mur s’effondre sous ses yeux, et qu’il voit le peuple est-allemand prendre d’assaut l’immeuble de la Stasi locale, puis débouler dans le jardin de la représentation du KGB à Dresde. Il doit sortir pour les affronter et prétendre être un « traducteur » pour s’en tirer et les faire partir. Quand il repart dans la débâcle du retrait soviétique d’Europe de l’Est en février 1990, il est dans le camp des vaincus, et emporte avec lui un gigantesque ressentiment sur l’Histoire, un désir de revanche enfoui, qui 33 ans plus tard, entre aujourd’hui en résonance avec celui de millions de Russes à propos de l’Ukraine. Comme un effet boomerang collectif. Dans l’intermède, Poutine évolue dans la jungle d’une URSS qui s’effondre, mais où il apprend à se rattraper aux branches en s’intégrant aux équipes du réformateur démocrate Anatoli Sobtchak, dont il devient l’un des principaux collaborateurs. Il n’y apprend pas vraiment l’État de droit !

Lire aussi : Volodymyr Yermolenko : « Je crois dur comme fer en la pérennité de la nation ukrainienne »

Comme l’ont montré plusieurs experts du sujet – et notamment les russologues Fiona Hill et Karen Dawisha – s’il reste dans l’ombre, il devient un personnage absolument clé du dispositif local, dans les relations obscures et sulfureuses qui se nouent entre la mairie et un business russe totalement connecté au crime organisé, dans un Saint-Pétersbourg considéré à l’époque comme la ville la plus criminelle de Russie. Derrière la façade très présentable que projette le brillant Anatoli Sobtchak, l’histoire économique et politique de cette période à Saint-Pétersbourg, est semée de cadavres et de drames qu’on ignore largement en Occident. La culture de la violence y est omniprésente. C’est là que Poutine noue des liens avec une série d’anciens du KGB devenus hommes d’affaires et qu’il fera venir à Moscou pour gouverner à ses côtés. Quand Poutine est projeté au sommet du pouvoir en 1999-2000, un peu par hasard, il représente l’homme d’une sorte de pacte faustien entre le clan Eltsine des libéraux occidentalistes (ou de ce qu’il en reste en 1999, car le vieux président s’était en réalité peu à peu laissé manger par les oligarques et les forces de l’ancien système) et le clan des Services. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Laure Mandeville : « Nous avons assisté à un désastre de la pensée stratégique occidentale » (2/2)

Lire aussi : Laure Mandeville : « Nous avons assisté à un désastre de la pensée stratégique occidentale » (1/2)

La société russe est-elle si favorable à Poutine qu’on le dit parfois ? Les oppositions officielles (communistes, LDPR de Jirinovski) sont-elles des oppositions contrôlées ?

Il y a deux questions en une ici. Sur la situation de la société russe, le tableau est complexe et malaisé à embrasser car on est dans un système dictatorial où les sondages sont par définition biaisés. Qui irait dire qu’il est contre Poutine ou contre la guerre aujourd’hui en Russie ? Très peu de gens ! Les sondages dits indépendants montrent toutefois qu’une proportion importante de la population soutient la guerre, et c’est, je crois, dû à une sorte de maladie collective russe, née à la fois du substrat orthodoxo-impérial dont nous avons parlé, mais aussi de tous les traumatismes du dernier siècle. La terreur, le mensonge, le traumatisme de l’effondrement à la fois du tsarisme puis du communisme, toutes ces catastrophes successives qui ont littéralement rendu la société « malade » et hantée par la peur. La propagande des 22 dernières années a également joué un rôle terrible pour malaxer les esprits. Beaucoup de Russes vivent dans un monde alternatif, comme Poutine, et croient vraiment que des nazis dominent l’Ukraine et la terrorisent. C’est orwellien. Le blanc est noir, le noir blanc, la vérité est le mensonge et vice versa. Un pourcentage non négligeable de la population a toutefois résisté à ce rouleau compresseur et est resté très informé grâce à internet (et quelques médias d’opposition récemment fermés).

Mais comment vont évoluer désormais les choses ? On peut craindre une répression croissante. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Poutine en désignant « les nationaux traîtres », formule qui rappelle l’époque du stalinisme. Les élites libérales ont d’ailleurs fui en masse. Plus de 200000 russes auraient quitté la Russie en un mois. Quant aux partis dont vous parlez, ils sont totalement assujettis. Le LDPR avait été créé par le KGB dans les années 80. Pendant des années il était un peu un repoussoir destiné à dire tout haut ce qu’on n’osait encore penser, mais ses idées ultra nationalistes, sont maintenant mainstream…Quant aux communistes, ils ont été apprivoisés par le régime, alors qu’à la fin des années 90, c’était l’unique force d’opposition qui subsistait, alors que les libéraux avaient été boutés hors du spectre..

Lire aussi : Guerre en Ukraine : le « doux commerce » n’achète pas la paix

Diriez-vous que nous avons collectivement minoré le danger qui pesait sur l'Ukraine depuis la première révolution orange et plus encore ces dernières années ? Jake Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, affirmait en décembre 2021 que « si Vladimir Poutine veut que le futur Nord Stream 2 transporte du gaz, il ne prendra peut-être pas le risque d'envahir l'Ukraine ».

Nous avons assisté à un désastre de la pensée stratégique occidentale, qui malgré, tous les clignotants au rouge et les nombreux écrits des spécialistes, ont continué à croire à une modernisation russe qui mènerait à la démocratisation. Ils ont aussi tablé – souvenons-nous d’Obama – sur la faiblesse économique russe pour penser qu’elle ne représentait aucun danger. C’était une erreur majeure. Ils ont constamment sous-réagi aux actes de guerre russes, et notamment en 2014 au moment de l’annexion de la Crimée et de la guerre du Donbass. Jake Sullivan est le représentant typique d’une génération d’occidentaux qui pensent que leur rationalité est celle du reste du monde. Or ce n’est pas le cas. Comme c’est le cas pour les islamistes, le ressentiment anti-occidental, le mépris de ce que nous représentons, sont un puissant ressort d’action pour Poutine et les siens. Surtout, pour eux, le recours à la force est un élément central de la politique, alors que nous nous sommes persuadés depuis 1989 que la négociation pouvait tout régler ! [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest