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Mer Noire : la France renforce sa coopération militaire avec la Roumanie

Le 1er décembre dernier, à l’occasion de la fête nationale de leur pays, les diplomates roumains en poste à Paris ne cachaient pas leur satisfaction quant au beau fixe régnant sur les relations entre Bucarest et Paris. Le secrétaire d’État chargé des affaires européennes, Clément Beaune, honorait d’ailleurs de sa présence la réception (restreinte pour cause de Covid) donnée par l’ambassadeur de Roumanie dans les somptueux salons de l’hôtel de Béhague, sa résidence parisienne proche du Champs de Mars.

Sur le plan militaire, cette bonne entente vient de se traduire le 20 décembre par un exercice mis en avant sur les réseaux sociaux par la communication de l’État-major des Armées françaises. En l’occurrence, il s’agissait de manœuvres aéronavales en mer Noire centrées sur la FREMM (frégate multi-missions) Auvergne et la frégate (de construction britannique) Regina Maria dont le nom témoigne du respect porté à sa période monarchique par la Roumanie contemporaine. À ces navires étaient associées les forces aériennes italiennes, françaises et roumaines, donnant à l’exercice un sympathique caractère d’union latine. [...]

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L’Orient chrétien, une spiritualité vivante : entretien avec Anne-Lise Blanchard

Vous êtes poète, auteur d’une vingtaine d’ouvrages mais vous êtes aussi très engagée avec SOS Chrétiens d’Orient et avez parcouru le Moyen-Orient à de nombreuses occasions. Qu’est-ce qui vous attache à cette région du monde ?

Pour m’intéresser aux premières chrétientés, j’avais fait de longs séjours en Cappadoce et en Arménie. L’actualité m’a rattrapée avec l’irruption de l’État islamique et d’al-Nosra (al-Qaïda en Syrie). Quand l’association a été créée en 2013, je m’y suis naturellement investie. Volontaire en Irak et en Syrie au moment où sévissaient Daesh et al-Nosra, j’ai découvert à la fois des peuples et un patrimoine. Des peuples enracinés qui avaient dû abandonner églises – ou temples pour les yézidis – et cimetières, des familles dispersées quand elles n’étaient pas décimées, un patrimoine menacé ou saccagé.

La réalité faisait écho à la succession de massacres qui avaient sévi au début du XXe siècle contre les Arméniens, les Grecs, les Assyriens. Que ce soit d’un côté ou de l’autre de l’Euphrate, la même incompréhension : pourquoi et au nom de quoi bombardait-on leurs hôpitaux, leurs écoles, au nom de quoi les jetait-on sur les routes ? Que voulait-on réellement éliminer ici, dans cet Orient ? Dans ce cataclysme, je me suis retrouvée au cœur d’une spiritualité vivante, d’une ferveur vivifiante qui n’existe plus en Europe, sinon dans quelques îlots. [...]

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Une francophile à la présidence hongroise

C’est le Premier ministre Viktor Orban en personne qui l’a annoncé le 21 décembre au matin : sa ministre de la Famille Katalin Novak vient d’être choisie par le parti au pouvoir à Budapest, le Fidesz, pour devenir Présidente de la Hongrie, une nomination qui sera entérinée par l’Assemblée nationale. Certes, ce poste est avant tout honorifique, comme il peut l’être en Allemagne ou en Italie, mais il constitue une excellente nouvelle pour les amis français de la Hongrie. À 44 ans, cette mère de trois enfants cultive depuis ses études de droit européen à l’Université Paris X Nanterre un goût immodéré pour notre pays dont elle maîtrise parfaitement la langue.

Au sein du Fidesz, elle fut notamment en charge plusieurs années des relations internationales du parti. L’auteur de ces lignes se souviendra longtemps d’un déjeuner de travail dont elle était l’invitée d’honneur il y a quelques années dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris afin de dialoguer avec des universitaires et des personnalités politiques conservatrices françaises. Gentillesse, simplicité et connaissance des dossiers sont les principales qualités de celle qui va succéder pour un mandat de cinq ans (renouvelable une fois) à Janos Ader, en poste depuis 2012. [...]

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Tigré : les abysses de l’Abyssinie

Alors qu’il sévit depuis plus d’un an, le conflit au Tigré, région septentrionale de l’Éthiopie, a atteint ces dernières semaines un point de bascule. Sous l’impulsion de son chef Abiy Ahmed, le gouvernement éthiopien a déclaré, le 2 novembre, l’état d’urgence sur tout le territoire éthiopien et suspendu l’application de la constitution. Après que les rebelles du TPLF ont revendiqué la prise des villes de Dessie et Kombolcha situées en territoire amhara à seulement 400 kilomètres au nord d’Addis-Abeba, le Premier ministre a invité les habitants de la capitale à rejoindre les rangs de l’armée régulière éthiopienne pour défendre leur ville. Forts de leur récente alliance avec les forces de l’OLA (Armée de Libération Oromo), les rebelles assurent, de leur côté, que la prise de la capitale n’est plus qu’une histoire de semaines voire de jours, ce que le gouvernement éthiopien dément formellement.

Aussi inattendue soit-elle, cette alliance fortuite entre les ethnies oromo et tigréenne autrefois rivales constitue désormais une menace réelle pour la survie du régime d’Abiy Ahmed, lequel se retrouve lâché par ses anciens alliés occidentaux et en particulier par les Américains. Entre autres déclarations indignes d’un Prix Nobel de la paix, le Premier ministre a promis de « noyer les Tigréens dans leur sang ». Exploitant la peur des « espions » pour justifier les arrestations arbitraires dans la population tigréenne à Addis-Abeba ainsi que dans le reste de l’Éthiopie, il a également dénoncé un supposé complot visant à faire « partager à l’Éthiopie le destin de la Syrie ou de la Libye ». Aussi inquiétante soit-elle, cette situation n’a pourtant rien d’inédit : en effet, c’est la troisième fois en cinq ans que le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), coalition politique au pouvoir depuis 1991, décide de déclarer l’état d’urgence en raison de tensions inter-ethniques. Désormais, le Tigré se retrouve pris en étau entre les forces loyalistes éthiopiennes au sud et les troupes du dictateur érythréen Issayas Afeworki, allié de circonstance d’Abiy Ahmed, au nord. […]

Au-delà des frontières de l'Éthiopie, la crise au Tigré menace de s'étendre aux nations voisines et de déstabiliser l'ensemble de la région

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Le mont Athos : un lieu mythologique et spirituel

Je me suis rendu quatre fois à l'Athos entre 2018 et 2021, pour y rencontrer un lieu, des hommes et une histoire qui plongent au cœur des fondements de notre civilisation. Une identité défendue vaillamment sous l'occupation ottomane, avec un mode de vie unique dans notre Europe contemporaine.

Le premier voyage correspondait pour moi à une quête intérieure, identitaire et surtout spirituelle. Je ne connaissais l'Athos que par les livres, les films et par la rencontre de quelques pèlerins. Voyager en Grèce, c'est aller aux racines de notre civilisation, s'inscrire dans une histoire, croiser les dieux, les géants et les aventuriers. Aller à l'Athos, c'est encore plus que ça.

Mythologie et histoire

L'Athos : la mythologie lui donne le nom d'Acté et rapporte que cette montagne avait surgi de la mer Égée après la lutte ardente de Jupiter avec un Titan. Le géant aurait détaché la masse d'un rocher de la Thrace pour le précipiter dans les flots. D'après l'Illiade, Junon fuyant l'Olympe s'était arrêtée sur son sommet. Eschylle, dans Agamennon, raconte que de grands feux allumés au sommet de l'Athos annoncèrent à l'Hellade la chute de Troie. Voilà pour la légende.

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Côté histoire, pour comprendre l'Athos d'aujourd'hui, il faut parler de la fondation de la Lavra par Athanase l'Athonite en 963 qui ouvre une période brillante jusqu’à la chute de Constantinople en 1453. Viendra alors une ère de décadence nommée la turcocratie qui débute par l'assujettissement de la république athonite et se terminera par sa libération et son rattachement à la Grèce en 1912.

Je suis arrivé pour la première fois à l'Athos le 27 octobre 2018, au petit matin par la mer, unique porte d'entrée. S’y rendre demande des mois de préparation, l'obtention du diamonitirion et un passage obligé à Ouranopoli pour le retirer au petit matin et pouvoir embarquer. Ouranopoli la ville du ciel, l’unique d'accès.

Un chapelet de monastères

Au bout d'un certain temps de navigation, j'ai vu apparaître les monastères et alors une première surprise : le bateau s’est arrêté au port du premier monastère. Alors, j’ai préféré descendre au monastère suivant, celui de Saint-Panteleimon, fondé en 1051 et connu sous le nom de Rossikon. Son destin est lié à celui de la Russie et sa prospérité a pris fin avec la Révolution de 1917. J’ai dû attendre des heures pour y être accueilli au milieu d'une immense foule d'hommes, russes et ukrainiens en grande majorité. La règle nous imposait de passer une seule nuit par monastère. C’était un immense dortoir. Le temps à l'Athos n'est pas le nôtre, il est fixé sur l'heure byzantine basée sur le soleil, harmonie de l'homme et de la nature. Le calendrier est julien et le rythme de l'Athos est liturgique. Le lendemain matin, après la divine liturgie en slavon et une collation, je me suis mis en route vers le monastère de Xéropotamou. C'est un monastère ceinturé de remparts énormes dévasté au XIVe siècle. Deux fois incendié par les pirates, il fut restauré vers 1600 par Alexandre, voïvode de Valachie. Malheureusement, l'hospitalité m'y a été refusée car nous étions un dimanche. J’ai donc dû marcher jusqu'à Dafni puis prendre un bus afin de me rendre dans la capitale Karyès, ville martyre des croisés latins en 1282. [...]

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Budapest : le Maroc à la conquête de l’Est

Le récent changement de gouvernement au Maroc a conforté Nasser Bourita, diplomate de 52 ans, dans son poste de ministre des Affaires étrangères. Il est l’une des principales personnalités sur lesquelles s’appuie le roi Mohamed VI pour approfondir les objectifs stratégiques du pays : sécurisation juridique de la souveraineté sur le Sahara marocain partenariat avec Israël et les États-Unis, coopération avec l’Union européenne et désormais ouverture à l’Est. Entretenant des bonnes relations avec la Serbie (le Maroc ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo), le Maroc a décidé de se rapprocher du groupe de Višegrad, qui regroupe depuis 1991 la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie. Il tire son nom d’une ville historique de Hongrie. Et c’est à Budapest que le ministre marocain des Affaires étrangères a rencontré pour la première fois sous ce nouveau format ses quatre homologues.

Lire aussi : Marine Le Pen à Varsovie

« Le Maroc et ses partenaires au sein du Groupe de Visegrád ont une forte détermination à renforcer leur coopération pour faire face aux défis communs, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine et le crime organisé transfrontalier», a indiqué Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse à l’issue de cette réunion.…

Éditorial monde de décembre : Europe, le continent englouti

« Il serait simple que les politiques nous expliquent en quoi l’immigration serait aujourd’hui une gêne ou un péril pour la France. Avec près de mille ans d’histoire derrière nous, notre culture, notre langue, de quoi avons-nous peur ? » Ainsi s’exprimait l’écrivain Pierre Guyotat dans Télérama en 2010. La posture pleine d’assurance de Guyotat, décédé en 2020, figure de 1968 et ancien comparse de Philippe Sollers, est typique d’une génération pleine de certitudes. Une génération qui s’efface peu à peu en même temps que ses certitudes achèvent de s’écrouler. L’histoire des dix dernières années s’est chargée de répondre à Guyotat. En 2009, le dictateur Mouammar Kadhafi faisait chanter l’Union européenne en conditionnant son aide pour juguler les flux migratoires en Méditerranée à une aide financière pour renforcer ses frontières avec le Tchad et le Niger. À l’époque, l’UE proposait 20 millions. Kadhafi réclamait 5 milliards. Deux plus tard, Kadhafi était exécuté par les rebelles qui l’avaient renversé et capturé alors qu’il tentait de fuir un bombardement de l’OTAN.…

Bruits de guerre au Kosovo
« Bien sûr, je voudrais conserver la paix, mais je dois aussi vous dire que nous n’avons pas le choix ». Les mots sont forts, terriblement forts ; ils ont été prononcés par Aleksandar Vucic, président de la République de Serbie, le 13 octobre, à Raska, devant une assemblée de représentants des Serbes du Kosovo. Quelques instants plus tard, devant les troupes de la garnison de la ville en tenue de combat, le même Vucic lançait le « Nema Predanje », « Nous n’abandonnerons pas », mot d’ordre des Serbes qui refusent l’arrachement du Kosovo, qu’on retrouve tagué sur les murs un peu partout en Serbie centrale et dans les enclaves serbes au Kosovo même. [...]
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L’Incorrect numéro 73

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