Fleuron de la Françafrique, dirigé par la famille Bongo depuis 1967, le Gabon a surpris en s’abstenant de voter contre « l’annexion des régions [ukrainiennes] de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson » réclamé lors d’une session extraordinaire de l’Organisation des Nations unies, le 30 septembre. Ignoré par Emmanuel Macron lors de sa dernière tournée africaine, en juillet dernier, ce pays de l’Afrique de l’Ouest abrite une base militaire française depuis les années soixante. Mais ces derniers mois, Libreville s’est singulièrement rapproché de Moscou, au grand dam de Paris qui perd de plus en plus d’influence dans son pré-carré au profit de la Russie.
La dernière rencontre entre Ali Bongo et Vladimir Poutine remonte à juillet 2018. Le président gabonais avait été invité à se rendre à Moscou, afin de discuter du renforcement du partenariat économique (notamment le domaine des mines, du pétrole et du bois), entre les deux pays. Le volet sécuritaire avait été également abordé lors de cette visite officielle. Depuis deux décennies, le Gabon a multiplié les gestes en faveur de la Russie : ainsi, il n’a pas hésité à solliciter l’aide de Moscou dans la résolution du conflit centrafricain. « L’Afrique a besoin de vous. Votre pays est vaste, il dispose d’énormes possibilités et est capable de faire beaucoup de bien pour le continent (…) Je crois que ce serait merveilleux si nous conjuguions nos efforts pour que la paix se rétablisse dans ce pays », avait alors déclaré Bongo à Poutine, selon Afrique news info. [...]
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