Skip to content
Syrie, Libye, Haut-Karabagh : la Turquie d’Erdogan met de l’huile sur le feu

Rappelons que le Nagorny-Karabakh, arménien depuis deux millénaires, et qui avait été donné par Staline en 1921 à l'Azerbaïdjan voisin (ennemi séculaire) dans le cadre de la politique soviétique de divide et impera, s'était détaché de Bakou durant les années 1990 à la suite de la chute de l'ex-URSS, comme tant d'autres ex-républiques ex-soviétiques, au nom du droit (légitime) des peuples à disposer d'eux-mêmes. L'Arménie, liée étroitement à cette république d'Artsakh (nom arménien du Haut-Karabakh), garda toutefois d'excellents rapports avec la Russie, qui y maintient la seule base militaire russe dans le Caucase (à Gyoumri). Toutefois, l'Azerbaïdjan, peuple turco-tatare musulman, très proche linguistiquement et politiquement de la Turquie, bien que chiite, et également lié aussi à Moscou, n'a jamais accepté qu'un pays ennemi héréditaire chrétien et non-turc se maintienne comme un obstacle naturel entre son peuple et la Turquie sœur. Certains adeptes du "panturquisme" auraient même voulu voir fusionner après avoir rayé de la carte ce verrou arménien.

Dans les médias turcs officiels, le régime "national-islamiste" d'Ankara martèle ainsi que la Turquie doit "aider la nation-soeur Azerbaïdjan à recouvrer ses terres occupées".

Alexandre del Valle

Allié indéfectible de Bakou, Ankara n'a jamais cessé de mettre de l'huile sur le feu du conflit du Karabakh, mais il est clair que depuis son alliance avec les ultra-nationalistes turcs du MHP (extrême-droite panturquiste violemment arménophobe), le président-sultan Erdogan est allé plus lain que ses prédécesseurs, encourageant ouvertement les Azéris à relancer une guerre contre les Arméniens du Karabakh qu'il veut "définitive". Dans les médias turcs officiels, le régime "national-islamiste" d'Ankara martèle ainsi que la Turquie doit "aider la nation-soeur Azerbaïdjan à recouvrer ses terres occupées". La Turquie d'Erdogan n'a cessé d'enchaîner ces derniers mois les marques d’hostilité à l’égard de l’Arménie, que le président-sultan lui-même présente dans ses discours comme "la plus grave menace régionale pour les Turcs". Rappelons qu'un mois avant le déclenchement des hostilités, en août dernier, l'armée turque a pris part à d’imposantes manœuvres militaires en Azerbaïdjan, et les F-16 qu’elles ont envoyés à l’occasion y sont restés, ce qui a permis d'abattre un avion d’attaque au sol Su-25 « Frogfoot » des forces aériennes arméniennes.

Yunus Kilic, un député? du Parti de la justice et du de?veloppement (AKP) d'Erdogan, a par exemple déclaré ces derniers jours que "les récentes attaques de l’Arménie ne visent pas seulement l’Azerbaïdjan mais le monde turc dans son ensemble »... Le ministre turc des Affaires étrangères a ainsi déclaré qu’Ankara se tenait aux côtés de l’Azerbaïdjan et «souhaitait la miséricorde d’Allah» aux soldats récemment tombés au combat. Ce langage théocratique d’Ankara sert à faire le lien entre l'islamisme néo-califal propre à Erdogan et aux Frères musulmans et l'ultra-nationalisme et donc de faire d'un conflit ethno-territorial un combat religieux existentiel. Ce narratif "national-islamiste" a déjà fait ses "preuves" en Syrie lorsque le "Rezi" Erdogan ("conquérant") a voulu convaincre les miliciens sunnites anti-Assad de rejoindre les milices turkmènes pour combattre sous "la bannière de l’islam» les «athées» Kurdes "terroristes" après avoir échoué à renverser le régime "kouffar" honni de Bachar. Idem pour la Libye où les mercenaires islamistes pro-turcs venus de Syrie ont défendu les "descendants de Turcs" du gouvernement de Tripoli et des milices islamistes Misrata, liés aux Frères musulmans, face aux "ennemis des Turcs et de l'islam" que serait le camp Haftar, quant à lui lié au Parlement de Tobrouk.

Une haine turco-azérie ancestrale envers les peuples arménien et kurdes à éliminer

Le néo-impérialisme belliciste turc se tourne maintenant contre les "envahisseurs arméniens liés aux 'terroristes' kurdes", une terminologie qui consiste à renverser les rôles et qui relève, comme on le verra de "l'accusation-miroir". C'est ainsi que le 25 septembre, le quotidien turc Daily Sabah écrivait que «l'Arménie transfère les terroristes des YPG/PKK dans la zone occupée pour former des milices contre l'Azerbaïdjan». Cette fake-news notoire a été démentie par Erevan et l'ensemble des services de renseignements occidentaux, mais bien que grossière, elle est bien reçue par les électeurs du AKP et du MHP pour qui les "terroristes" du «PKK» et les Arméniens sont toujours nécessairement liés entre eux comme tous les "ennemis du peuple turc", dont également les Grecs. Précisons que dans les médias turcs et les discours officiels d'Erdogan, les "terroristes" ne sont ni les Frères musulmans du Hamas ni les légions de jihadistes ex-membres de Daesh et Al-Qaïda recrutés comme "proxys" par Ankara mais essentiellement les Kurdes du PKK.[...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Jérôme Rivière : « Erdogan ranime aux portes de l’Europe des conflits en tous genres »

L’Arménie et l’Azerbaïdjan s’affrontent actuellement dans le Haut-Karabakh. Quels risques stratégiques ce conflit pose-t-il pour l’Union européenne ?

Tout d’abord, c’est un conflit toujours chaud, qui s’est récemment embrasé. La ligne de front entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est une zone où il y a régulièrement des morts. En ce moment en effet, il y a une offensive particulièrement violente, mais c’est une zone conflictuelle, un peu à l’image de ce qu’il se passe dans le Cachemire entre le Pakistan et l’Inde. C’est donc un sujet bien connu. Le groupe de Minsk, qui regroupe la Russie, les États-Unis et la France est censé proposer des solutions. Ce que je trouve extrêmement pénible, c’est que la France, qui est le seul pays de l’Union européenne dans ce groupe, ne fasse absolument aucune proposition, et en soit totalement absente. C’est la Russie qui a pris les commandes et c’est véritablement dommage.

Il n’existe pas d’intérêt de l’UE en dehors de l’intérêt de marché et de l’intérêt d’une finance de connivence

L’enjeu essentiel, c’est l’offensive tous azimuts que mène la Turquie de Erdogan, qui ranime aux portes de l’Europe des conflits en tous genres. Il est dans une stratégie de provocation permanente pour reformer un zone d’influence très forte pour la Turquie en vue de rétablir une forme d’empire ottoman. On connaît les relations entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, et la haine féroce que la Turquie voue pour l’Arménie. C’est aussi un conflit de civilisation assez classique entre la civilisation chrétienne et la civilisation musulmane.

La Turquie a apporté son soutien à l'Azerbaïdjan en présentant l'Arménie comme l'agresseur. Plusieurs pays de l’UE faisant partie de l’OTAN, une interprétation au premier degré de nos alliances militaires pourrait nous conduire à devoir se battre aux côtés de la Turquie, peut-être même contre la Russie. Est-ce que cet engrenage vous paraît crédible ?

Non, je ne pense pas. Mais c’est la même logique que ce qui s’est passé en Méditerranée, où la Turquie manoeuvrée par Erdogan essaye de mettre aux pieds du mur les pays de l’UE qui sont dans l’OTAN pour les mettre dans une contradiction manifeste entre leurs traités et leurs intérêts. Il y a quelques semaines, il a été extrêmement choquant d’assister à des manœuvres en Méditerranée orientale de la France et de la Grèce – membres de l’OTAN – avec en face des manœuvres de la Turquie et des Américains. Celui qui a parlé avec les mots les plus justes de l’OTAN c’est Emmanuel Macron, lorsqu’il a dit que « L’OTAN est dans un état de mort cérébrale ». Ce qui est dramatique, c’est qu’il n’en a pas tiré les conséquences. Il est urgent que nous quittions le commandement militaire intégré de l’OTAN, justement pour qu’en aucune façon nous nous retrouvions dans une situation où il faudrait choisir entre être entraîné dans un conflit qui nous est étranger, ou s’il ne nous est pas étranger nous emmènerait du mauvais côté du conflit

Très concrètement, quelles sont les relations entretenues entre l’UE et l’OTAN ? [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Libye : les transformations historiques

Accord clé

La reprise de la production pétrolière est le résultat direct de l'accord annoncé le 18 septembre par le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Ahmed Miitig, et Commandant général de l'Armée nationale libyenne Khalifa Haftar. Au début de cette année, les tribus libyennes de l'Est et du Sud ont bloqué la production et l'exportation de presque tout le pétrole. La politique de la Compagnie nationale pétrolière libyenne (NOC) et de la Banque centrale de Libye a obligé les Libyens à prendre des mesures aussi extrêmes. Les fonds provenant de la production de pétrole devaient être répartis entre toutes les régions du pays, mais les principaux fonds s'étaient installés dans la capitale, Tripoli.  Étant donné que la capitale est contrôlée par des groupes islamistes armés, l'argent du peuple libyen est allé aux islamistes. Dans le même temps, les représentants des tribus, sur les terres desquelles le pétrole était extrait, se sont battus contre ces mêmes islamistes.

Le blocus a été soutenu par Haftar, dont les troupes attaquaient Tripoli. Le gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli, considéré comme reconnu par l'ONU mais non élu par quiconque, s'y est opposé. Le GNA a été établi en tant que gouvernement intérimaire de la Libye dans le cadre de l'Accord politique libyen de Skhirat de 2015 (Maroc). Cependant, sans ses propres structures de sécurité, le GNA est rapidement tombée sous le contrôle des islamistes et des militants, dont beaucoup, comme l'odieux ministre des affaires étrangères Fathi Bashagha, ont ensuite rejoint directement le "gouvernement". [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Une milice noire, cauchemar des blancs américains

Le « Mont Rushmore » de la Confédération est un lieu hautement symbolique pour le Ku Klux Klan, organisation suprématiste blanche qui a infuencé la politique américaine au cours du XXe siècle. Sur le flanc nord de cet immense bas-relief rocheux situé en Géorgie, les figures des généraux Tomas « Stonewall » Jackson et Robert Lee, du président sudiste Tomas Jefferson. C’est ici que la milice noire, « Not Fucking Around Coalition » (NFAC), a décidé de parader le 5 juillet, attirant l’œil des médias et des touristes de passage qui ont filmé cette scène incroyable et inédite. 

Armé de fusils d’assauts, vêtus tout de noirs leur porte-parole, « Grand master Jay » a invectivé dans le vide différents groupes suprématistes blancs depuis son haut-parleur. « Je ne vois pas de milices blanches. Où sont donc les “Boogie Boys”, les “Tree Percenters” et tous vos semblables. Vous n’êtes que des “rednecks effrayés” », a aboyé l’homme dont le visage était recouvert d’une cagoule. « Nous sommes ici chez nous, nous sommes chez vous, dans vos maisons », a-t-il continué de crier tandis que ses hommes marchaient au pas, dans un style qui se voulait militaire. [..]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Louis de Bourbon, prince déchu des Franco

C’est une guérilla sans relâche que livre le gouvernement du Premier ministre Pedro Sanchez contre le descendant du général Francisco Franco, dictateur espagnol décédé en 1975. Après avoir obtenu en octobre 2019, au prix d’un long combat judiciaire, l’exhumation des restes du caudillo hors de son imposant mausolée, le gouvernement Sanchez-Iglesias entend désormais s’attaquer au reste de la famille.

Questionné dans Paris Match en 2019, le descendant d'Alphonse XIII et de Francisco Franco déplorait le harcèlement mémoriel dont sa famille faisait l'objet par le gouvernement socialiste. « Le gouvernement espagnol actuel fait tout pour effacer son héritage. On abat des statues, on rebaptise des rues, et c’est regrettable. Franco a créé la classe moyenne en Espagne, il a créé des forêts, des lacs et des routes, il a empêché que le pays n’entre dans la guerre et que le communisme s’installe. Évidemment, il y a eu la guerre civile, mais il ne l’a pas voulue. Il ne faut pas gommer l’Histoire », affirmait déjà, il y a dix ans, Louis-Alphonse de Bourbon. En faisant voter un projet de loi de mémoire démocratique, le 15 septembre, le gouvernement a décidé une nouvelle étape : la dissolution de la fondation (qui menace de délocaliser aux Etats-Unis toutes ses archives) et du duché de Franco.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
11 septembre : du World Trade Center à l’Etat islamique

Mais surtout, ces deux avions incarnaient le tragique qui faisait son retour, après une décennie où le triomphe de la mondialisation libérale débarrassée du communisme avait voulu croire à une « fin de l’Histoire ».

Auréolés de leur « victoire » par KO contre l’URSS qui s’était effondrée dix ans plus tôt, et sans puissance rivale importante, les Etats-Unis étaient alors considérés comme l’hyperpuissance : celle qui exporte son modèle de société et joue le rôle de « gendarme du monde », comme lors de la guerre du Golfe en 1991, ou celles contre la Yougoslavie dans les années 90. Comme en 1941, les Etats-Unis allaient violemment perdre leur illusion, par cette attaque faisant penser à un nouveau « Pearl Harbor ». Les différentes cibles étaient des symboles de la puissance américaine comme le WTC pour l’économie, le Pentagone pour le domaine militaire et enfin le Capitole pour le politique, épargné in extremis grâce au courage des passagers du vol 993 qui se sont sacrifiés.

De plus, cette action devait crédibiliser Ben Laden comme le grand défenseur de l’islam et amener les Etats-Unis à se replier sur eux-mêmes

Derrière ces actes terroristes c’est Al-Qaïda (« la base » en arabe) qui était à l’œuvre avec à sa tête Oussama Ben Laden, dont l’objectif était de porter un coup symbolique à la grande puissance occidentale, identifiée comme la représentation du Mal, en raison de son mode de vie et de son soutien à Israël. De plus, cette action devait crédibiliser Ben Laden comme le grand défenseur de l’islam et amener les Etats-Unis à se replier sur eux-mêmes. Ce repli aurait alors pu conduire à abandonner la monarchie saoudienne, alliée de Washington et abritant les lieux saints de l'islam avec la Mecque et Médine. Il s’en serait alors suivi une lutte pour renverser la dynastie Saoud, présentée comme corrompue de par ses liens avec l’Occident et la présence militaire américaine sur son territoire. De fait, il s’agissait pour Ben Laden de s’inscrire dans le sillage de la prise d’otage de la Grande Mosquée de la Mecque du 20 novembre 1979 par des fondamentalistes islamistes, qui réclamaient la destitution des Saoud, évènement dont il fut témoin. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Du néo-impérialisme turco-ottoman au chaos libyen

Bien que redevenue elle-même néo-impériale et donc colonisatrice, la Turquie post-kémaliste qu''Erdogan a réussi à mettre sur pied depuis son accession au pouvoir en 2002 se présente dans le tweet de la vidéo, comme le protecteur des “peuples opprimés, de Gibraltar au Hedjaz [en Arabie Saoudite], des Balkans à l’Asie”. Hommage au "national-islamisme" et au militarisme turco-ottoman du néo-sultan, le clip décrit assez fidèlement la “nouvelle Turquie” dont la "profondeur stratégique", les "droits historiques" et les "besoins d'espace vital" commanderaient de se redéployer de la Syrie à la Libye, de l'Asie centrale turcophone à l'Afrique du nord ex-ottomane et à l'Afrique noire musulmane, et même des Balkans aux communautés musulmanes d'Europe.

https://www.youtube.com/watch?v=XsTrwU4IqXc

C'est dans ce contexte qu'il convient de resituer l'activisme militaire, économique, culturel, politique, religieux (islamiste) et gazo-pétrolier d'Ankara en Méditerranée, notamment en Libye et autour des îles grecques et du gaz offshore que la Turquie dispute à la République de Chypre, à la Grèce, à l'Egypte et même au Liban, à Israël, à la Syrie et aux compagnies pétrolières occidentales. Tous ces dossiers sont en réalité liés, y compris la lutte acharnée contre les "terroristes kurdes" et la "défense des minorités turkmènes" en Syrie ou en Irak, qui permettent à Ankara de justifier l'édification de comptoirs, de bases militaires turques et même de "protectorats". [...]

Pizzagate, le complot était presque pas frais

Pedowood », « pizzagate » ou « pleasure island » sont autant de noms qui reviennent dans les conversations entre conspirationnistes. Y a-t-il du vrai dans cette pyramide d’histoires qui paraissent toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres ? Oui. Hollywood est, par exemple, le théâtre d’abus d’enfants stars depuis plusieurs décennies. Les anecdotes sordides sont d’ailleurs trop nombreuses pour être toutes rapportées. On se souvient des propos d’Elijah Wood en 2016 sur les abus psychologiques ou sexuels : « Il y a quelque chose de vraiment mauvais qui réside dans les tréfonds d’Hollywood […] Je ne suis jamais allé aux soirées qui favorisaient ce genre de choses. […] Si vous n’avez pas de base solide à laquelle vous accrocher, par exemple la famille, alors ce sera très compliqué d’affronter le milieu ».

Des parcours cabossés de jeunes gens torturés, détruits par la drogue et les excès, Hollywood en connaît autant que le temple de la promotion de catch qu’est la WWE, avec ses tueries sous stéroïdes, ses suicides et ses viols

Vedette des productions pour adolescents des années 1980, Corey Feldman a lui aussi dénoncé les agissements de certains adultes lorsqu’il était au faîte de sa gloire. Des parcours cabossés de jeunes gens torturés, détruits par la drogue et les excès, Hollywood en connaît autant que le temple de la promotion de catch qu’est la WWE, avec ses tueries sous stéroïdes, ses suicides et ses viols. Pendant trente ans, l’ancien marine Scotty Bowers fut ainsi le pourvoyeur en jeunes hommes et en jeunes femmes des acteurs de la A-List hollywodienne, depuis sa station-service d’Hollywood Boulevard. Il est malheureusement difficile de distinguer ce qui tient lieu de fantasme de ce qui est avéré. Les arrestations d’Harvey Weinstein et de Jeffrey Epstein ou encore les révélations sur le comportement privé du réalisateur Bryan Synger, auront toutefois libéré la parole. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest