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Débat d’entre deux-tours : deux France qui doivent n’en faire qu’une

Les commentateurs du débat ont dit d’Emmanuel Macron qu’il avait adopté une posture offensive. Rien n’est moins vrai, le président a joué tout du long en défense. Le communicant Philippe Moreau-Chevrolet, déjà invité dans ces colonnes, l’a parfaitement résumé en un seul message sur Twitter : « Emmanuel Macron a un truc très efficace et remarquable dans le débat : il inverse la charge du bilan. En mettant Marine Le Pen sans cesse face à ses votes passés, c’est elle qui a un bilan. Et pas lui ». Ce fut effectivement le tour de passe-passe rhétorique d’un débatteur adoptant la bien connue tactique du « passif-agressif », attendant les éventuelles fautes de sa contradictrice pour y rétorquer et l’étouffer sous des considérations purement techniques.

Mieux préparée qu’en 2017, plus disposée psychologiquement aussi, Marine Le Pen a voulu montrer son calme et son empathie face à un Emmanuel Macron que d’aucuns auront trouvé arrogant. De fait, son langage non-verbal ne dégageait pas une impression d’humilité mais bien les certitudes d’un homme certain de ses qualités, de sa grande mémoire, du fonctionnement fluide de sa mécanique cérébrale, étalant son charme de commercial pour épater la ménagère devant le poste.…

Voter Macron ? La réponse du sabre au goupillon

Monseigneur,

J’ai eu la stupeur de lire dans la presse votre déclaration qui annonce que « le citoyen Ravel votera Emmanuel Macron, bien entendu ».

Bien entendu, vous voterez pour un candidat qui annonce vouloir inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution.

Bien entendu, vous voterez pour un candidat dont la majorité entend faire de l’euthanasie la grande cause sociétale du prochain quinquennat.

Bien entendu, vous voterez pour un candidat qui souhaite légiférer pour la PMA sans père en attendant le trafic des GPA.

Bien entendu, vous voterez pour un candidat qui trouve beau de rencontrer une femme voilée, préférant manifestement le racolage électoral à la dignité de la femme.

Lire aussi : Le pape François contre les tradis : entretien avec Christophe Geffroy

Bien entendu, vous voterez pour un candidat « plus capable de fédérer » après avoir pourtant fractionné à dessein la société en trois blocs et, accessoirement, avoir « emmerdé » les non-vaccinés (je précise que je suis trois fois vacciné).…

Macron / Le Pen : la réforme et la rupture

Depuis le référendum de 2005, une lutte sourde fracture la société française entre nonistes et partisans du oui à la Constitution européenne. Marine Le Pen, avec le temps, s’est imposée comme l’héritière la plus crédible du mouvement noniste aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. Ces « nonistes » ont su former une majorité contextuelle allant d’Arlette Laguiller à Philippe de Villiers, de ceux qui veulent détruire l’Europe de la finance à ceux qui pensent que l’Union européenne dissout l’identité de la France dans le globalisme uniformisant. De fait, cette majorité de 2005 n’a jamais pu se réunir autrement qu’à la date qui avait vu ces contraires faire front commun, tant les membres qui la composaient présentaient des différences en apparence irréconciliables et des histoires politiques trop dissemblables pour qu’elles puissent, même ponctuellement, faire front commun. Il ne s’agissait pas d’une majorité politique mais bien d’une majorité de circonstance.

En 2005, donc, les deux camps transpartisans de 1992 se reconstituèrent, déjouant à nouveau les sondages.…

L’Incorrect numéro 73

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