Skip to content
Thierry Lentz : « Le désamour de Napoléon en France est une idée reçue »

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire cette biographie légère et accessible de l’Empereur en collaboration avec la dessinatrice Fanny Farieux ?

C’est d’abord la rencontre avec Fanny Farieux qui est à l’origine de ce projet. Fanny est une dessinatrice et une caricaturiste à qui la Fondation Napoléon avait commandé des dessins pour ses sites Internet et ses cartes de vœux. Le public a bien répondu et Arthur Chevallier, éditeur chez Passés/Composés nous a proposé d’en fait ce livre, pour lequel Fanny a réalisé un peu plus de cent dessins autour de mes textes parfois, et moi écrivant autour de ses dessins d’autres fois. Après mes livres « sérieux » du bicentenaire et un premier semestre très actif, nous avons ainsi voulu terminer cette année 2021 sur un sourire.

Votre ouvrage respecte scrupuleusement la chronologie ? Un choix délibéré ?

C’est l’idée de notre éditeur, qui voulait que l’ouvrage soit à la fois distrayant et, si possible, instructif. Le principe en a été, pour chaque étape de la vie de Napoléon, de réaliser une illustration de type « dessin de presse », alors que cet exercice n’existait pas à l’époque de Napoléon. Je ne sais pas si le mariage a réussi, mais Fanny et moi nous sommes bien amusés, en nous disant que cet état d’esprit toucherait peut-être aussi nos lecteurs.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Transsexualité : coût du cul et trou de la Sécu

Beaucoup de chiffres circulent à propos du coût du changement de sexe, avec des fourchettes allant de 7 000 à 50 000 euros. Il faut anticiper quatre grands postes de dépense. Le plus important concerne la chirurgie. Elle englobe les attributs sexuels proprement dits, mais également la poitrine et le visage. Les hommes devenus femmes ont aussi la possibilité d’amenuiser leur pomme d’Adam. Pour l’ensemble, les fourchettes varient de 7 000 à 18 000 euros, en fonction de la localisation : États-Unis, Europe ou Asie (essentiellement la Thaïlande). Le changement de sexe proprement dit demande deux à trois jours d’hospitalisation, plus trois à quatre semaines de repos médical, puis plusieurs mois de convalescence.

La France fut le premier pays au monde à dépsychiatriser le transsexualisme. Les trans applaudirent, avant de remarquer que, si leur dérangement n’était plus une maladie, comment se feraient-ils rembourser ?

Les opérations les plus onéreuses concernent la face. Les prix s’envolent jusqu’à 40 000 euros. Il n’y a pas de réelle limite. Après le bistouri, ne pas oublier la pilosité. Comptez 3 000 à 5 000 euros pour une épilation laser définitive qui ne conservera que les cheveux. Autant s’assurer que plus rien ne repousse. C’est le rôle des traitements hormonaux. Ils ne coûtent pas grand-chose. Sans remboursement, ils sont facturés au patient entre 20 et 40 euros par an, pendant cinq à dix ans, soit un total compris entre 1 200 et 4 800 euros. Ajoutez tout de même un rendez-vous chez un endocrinologue, soit 44 euros, remboursés 23 par la Sécu. Le suivi psychologique n’est pas remboursé du tout. L’un dans l’autre, il est difficile de dépenser moins de 20 000 euros pour la transition d’un adulte. Elles sont beaucoup plus chères pour les enfants car le nombre d’opérations, la complexité et la durée des traitements sont multipliés. Heureusement pour eux, les trans sont remboursés par les Assurances Maladies depuis les années 70. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Sport à l’école : la France reléguée

Tout commence, comme souvent, par un tweet. Début août, au terme des Jeux olympiques, la France, malgré des performances globalement médiocres, établit une domination impitoyable sur les sports collectifs : argent en basket masculin, or en handball et volley masculins, or aussi en handball féminin. Du jamais vu. Jean-Michel Blanquer saisit la balle au bond, et se félicite sur Twitter : « Vive le sport collectif ! Vive l’EPS ! Le succès de nos équipes de France de BHV (Basket, Handball, Volley, NDLR) illustre la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école. Saluons le travail des enseignants d’EPS et la bonne collaboration avec les fédérations. » L’exercice d’auto-satisfaction vire au désastre : les sportifs français reprennent le ministre de volée, dans une série de posts truculents. Basketteurs, handballeurs, nageurs, rugbymen, la liste des goguenards s’allonge rapidement. Parmi eux, le plus audible a été Evan Fournier, ailier de l’équipe de France de basket vice-championne olympique et star de la NBA. Le joueur a donné au mois d’août plusieurs interviews dénonçant le ridicule des propos du ministre, et rappelant l’impossibilité pour les maigres heures de sport scolaire de former des champions. Alors, la culture du sport à l’école en France est-elle lacunaire, ou constitue-t-elle au contraire un vecteur d’excellence ? [...]

Pour les Lumières françaises, l'homme trouve sa dignité exclusivement dans l'exercice de sa raison, ce qui rejette le corps dans l'oubli. Un oubli qui se poursuit tout au long du XIXe siècle

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Reportage : mes nuits avec Nemesis
« Je ne sais pas s’il reste du monde ». La voix se rapproche dans le couloir. Si, Alice, il reste du monde dans les locaux de L’Incorrect, à vingt heures un vendredi 19 novembre 21. Il y a un journaliste au rythme de vie suspect, qui a des articles à finir. Très vite, il y a d’autres gens pour lui tenir compagnie. Derrière Alice Cordier, la cheftaine du Collectif Némésis, les féministes identitaires et casse-cous que l’on ne présente plus, entrent une poignée de gaillards. D’autres suivent au compte-goutte. Ils sont bientôt une petite vingtaine. À leur entrée, celui qui semble les diriger leur fait éteindre leur téléphone et le déposer dans un sac. La réunion est sérieuse. Autour de l’open space, les visages oscillent entre nervosité et timidité. La plupart de ces hommes ne se connaissent pas, ou de loin. Ils sont venus par groupes de trois ou quatre de toute la France pour protéger l’action que leurs amies de Némésis entreprendront demain lors de la manifestation féministe Nous Toutes. À l’arrivée du cortège, parti de République, à Nation, une cinquantaine d’entre elles, aussi issues de toute la France, sortiront de deux cafés et brandiront des pancartes dénonçant le rôle des étrangers, et plus précisément des immigrés afghans, dans les violences faites aux femmes, sujet sur lequel elles trouvent les féministes mainstream, comme elles disent, un poil frileuses. Lors des deux éditions précédentes, Nemesis a mené des actions similaires. À chaque fois, des filles ont été frappées par des antifas. Cette fois, on prend des précautions. Surtout qu’elles seront sûrement attendues. Surtout que cette fois elles seront très nombreuses, ce qui risque de faire enrager la foule. Alors, ces hommes dans les locaux de L’Incorrect. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La déraison comme conséquence du rationalisme

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». Le mot de George Bernanos dans La France contre les robots est célèbre au point d’être devenu banal, ce qui n’ôte rien pourtant de sa profonde vérité : par tous les –ismes sortis de 1789, la personne humaine a été brutalement transformée en un individu délie de Dieu, de la tradition et de ses pairs, pour être réduit à sa pure réalité matérielle, et sur elle a été greffé un univers mental tout à fait inédit – le marché – ou ses mouvements n’avaient plus pour ressort que la raison individuelle, exercée a l’aune de deux impératifs catégoriques tout aussi inédits : la faim et les gains.

Et, à force de le lui avoir martelé, l’homme a un temps cru à cette bien funeste fable, dont la société d’affluence des Trente Glorieuses – et plus encore celle des années 1990 peut-être, car elle était pacifique – a été l’époque qui s’est le plus approchée de cet idéal d’absence d’idéaux. En tant qu’elle proposait de neutraliser le politique, la modernité libérale a chassé toute mystique.

Lire aussi : Woke : nom de code pour anti blancs, anti hétéros

L’homme pourtant ne pouvait bien longtemps travailler à ce point contre sa nature, sociale et religieuse, sans qu’elle réapparaisse. Chesterton l’avait annoncé : « Quand les gens cessent de croire en Dieu, ils ne croient en rien. Et quand ils ne croient en rien, ils croient en n’importe quoi ». En déconstruisant la Vérité, le nihilisme n’a pas mis fin à la foi, il l’a simplement travestie et lui a permis d’investir mille autres terrains : beaucoup « croient » aujourd’hui à la platitude de la Terre, à l’existence des Martiens ou à la 5G comme l’on croyait jadis en Dieu. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Covid et complot : se tenir par le pinceau

Les complotistes se targuent d’avoir toujours raison, et pour cela ils prennent les faits à témoin et sur le ton goguenard qui les caractérise font mine de remarquer que le complotisme d’hier est « comme par hasard » la vérité d’aujourd’hui. D’apparence, comme tout ce qui est faux, on pourrait leur donner raison, on pourrait croire qu’ils ont vu avant ce que nous voyons seulement à présent, mais ce serait tout à la fois leur accorder un souci pour la vérité dont ils se foutent complètement et méconnaître tout aussi radicalement la façon dont on la recherche, avec prudence et circonspection, en étant aussi bien attentif aux détails qu’à l’ensemble du tableau pris dans les ténèbres que chaque motif dessine maladroitement.

Lire aussi : Éditorial essais de l’été : La France contre les hyènes

Sans parler de leur façon de faire le tri entre ce qui sert leur vision et ce qui ne la sert pas, ni lister toutes leurs arguties et la totalité de leurs raisonnements fallacieux, on peut s’intéresser à un argument qu’ils reprennent en boucle ces temps-ci, et censé démontrer leur prescience : le taux d’hospitalisation de 2020 du Covid s’élevant « à peine » à 2/100 de l’ensemble de l’activité hospitalière, soit près de 230 000 hospitalisations.…

Pronom « iel » : la grande frousse du Petit Robert

Pour lire la suite de L’Incotidien et pour continuer à le recevoir chaque soir : abonnez-vous

Le langage comme un trait qui rature l’expérience, qui lui donne son relief, son arraisonnement – pour reprendre un terme cher à Heidegger. Le langage comme façon pour l’homme de démultiplier sa sensation du réel à travers des couches de temps, de transformer le substrat phénoménal en paillettes de sens procédées par la raison. Depuis le Verbe vétéro-testamentaire, coup de tonnerre qui sonne comme l’arrivée conjointe de la gravité, au sens physique, et de la cognition, c’est-à-dire de la capacité de se voir, en passant par les tentatives platoniciennes de « désignation du sens » et de captation du réel par le rebours étymologique (le Cratyle), jusqu’aux élucubrations récentes d’un Saussure ou d’un Barthes, le langage est sans doute le concept le plus politique qui soit. Le plus politique car il désigne de facto notre capacité à connaître les choses et surtout à encoder la substance informe du monde pour la transformer en réel, en consensus idéologique.…

Métavers : un monde en plus

« Il y a un autre monde mais il est dans celui-ci ». Cette belle citation, souvent et faussement attribuée à Paul Éluard, trouve dans son imprécise origine une parfaite illustration. On la retrouve dans les Œuvres complètes de Paul Éluard (p. 986, volume 1, édition de 1968) mais Éluard l’a en réalité empruntée à Ignaz-Vitalis Troxler, cité par Albert Béguin dans L’Âme romantique et le Rêve : « Il y a assurément un autre monde, mais il est dans celui-ci et, pour atteindre à sa pleine perfection, il faut qu’il soit bien reconnu et qu’on en fasse profession ». C’est ce que l’on peut appeler une « méta-citation », du préfixe grec ???? (meta) qui signifie « après », « au-delà de ». Il y a ainsi la métapolitique, la politique dans la politique, les métadonnées, qui sont les données dans les données ou encore, dernière création de notre postmodernité si délicieusement décadente, le « métavers », contraction de « méta-univers ». Selon le très savant Institute of Electrical and Electronics Engineers, un métavers est « un monde virtuel fictif, où des espaces virtuels et partagés sont accessibles via un univers en 3D ».

Après avoir été le fossoyeur des mondes virtuels, le géant Facebook lui offre peut-être l'occasion de ressusciter

L’invention n’est pas si neuve. Lancé en 1985, le jeu Habitat est sans doute le premier environnement multi-joueurs à vocation immersive, lancé par Lucas Arts sur Commodore 64. Les participants y étaient représentés par des avatars évoluant dans un monde virtuel. En 1993, Steve Jackson Games a lancé un MMO (massively multiplayer online) nommé The Metaverse. Il s’agit de la première utilisation commerciale du terme « métavers ». En 1997, Canal+ Multimedia et l’entreprise de jeux vidéo Cryo Interactive lançaient Le Deuxième Monde, qui permet aux joueurs d’évoluer, par le biais de leur avatar, dans une reconstitution de Paris en 3D, comportant même de vraies boutiques. Le Deuxième monde n’était en rien conçu comme un jeu vidéo mais bien comme un véritable univers virtuel, dont les habitants, qui se surnommaient entre eux les « bimondiens », pouvaient se retrouver pour vivre une véritable existence parallèle. Le Deuxième monde n’a pas connu une très longue carrière et l’expérience a pris fin en 2001 mais elle a fait des émules. Sorti en 2003, Second Life, produit par l’entreprise américaine Linden Lab, reprend trait pour trait les caractéristiques du Deuxième monde. Ce logiciel gratuit permet aux joueurs de faire évoluer leurs avatars dans un monde totalement virtuel et surtout, c’est la grande innovation de Second Life, de créer des objets ou des éléments architecturaux intégrés au jeu. Second Life existe aussi dans une version payante qui permet aux joueurs d’être crédités d’une certaine somme de monnaie virtuelle : le « dollar Linden », que l’on peut utiliser dans le jeu. […]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest