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GB News : au Royaume-Uni, l’écran plat prend du relief

Jusque-là, il y avait quatre chaînes d'information en Grande-Bretagne : ITV (au centre gauche), BBC News (à gauche), Sky News (à gauche de la BBC), Channel 4 (à gauche de Sky News). Par-delà le zapping, on chantait grosso modo la même chanson. Comme chez nous, une forme de léthargie s'était installée. Une vision du monde guidée par un discours idéologique d'ordre pavlovien commençait à s'enkyster dans les esprits, de part et d'autre de l'écran. 

Dimanche 13 juin, à 20 heures, c’était le lancement très attendu de GB News. Audience : 262 000 téléspectateurs contre 100 000 pour la « Beeb », 46 000 pour Sky. Et ce malgré des bavures techniques, couacs de lumière et de son. Neil Oliver, l'une des stars de la chaîne, au moment de se présenter, n'avait simplement pas de son. « Je suis déjà cancel ! » plaisanta-t-il quand son micro reprit du service dix minutes plus tard. 

Cet Écossais à l'accent relevé est un écrivain et documentariste passionné d'histoire et d'archéologie. Il anime une émission le samedi soir. Celui que ses fans surnomment le Roi d'Écosse veut explorer la complexe question de l'identité britannique. « Je me sens écossais et britannique. Ce qui était naturel pour moi est devenu une posture politique depuis le référendum sur l'indépendance de l'Écosse. La Grande-Bretagne repose-t-elle encore sur un imaginaire collectif ? Des aspirations communes ? Ou n'est-ce qu'un espace géographique ? J'ai été attiré par la promesse de GB News de faire entendre d'autres voix. C'est un bol d'air frais ». 

Lire aussi : Zewditu Hailu Gebreyohanes : afroconservatrice

La nouvelle chaîne va-t-elle apaiser ou enflammer le débat politique ? « L'oxygène attise le feu, n'est-ce pas ? Nous allons susciter un peu d'agitation. Honnêtement, je n'attends que ça. Il faut que la conversation reprenne. Laissons se frotter les unes aux autres les idées les plus arrêtées, cela arrondira les angles. C'est ainsi que se constituent les plages de galets soyeux qui forment nos beaux paysages, dit Neil Oliver. Les médias traditionnels – des vestiges médiatiques, selon moi – ne sont plus en prise avec le pays, ils font la sourde oreille sur des sujets qui passionnent des millions de citoyens ». [...]

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« Traditionis Custodes » : pourquoi le pape François veut-il l’extinction de la messe en latin ?

Amertume, incompréhension, désarroi voire colère… Depuis la sortie du motu proprio Traditionis Custodes sur l’abrogation progressive de la forme extraordinaire du rite romain, les réactions se multiplient et vont dans le même sens. Elles révèlent le côté surprenant pour ne pas dire inopportun d’un texte, dont on se demande s’il reflète vraiment la réalité du terrain.

Comment ne pas même voir de l’idéologie dans les exigences démesurées à l’égard du monde traditionnaliste quand, de l’autre côté du Rhin, les évêques allemands sont littéralement en roue libre sur de nombreux aspects du dogme et défient ouvertement Rome depuis plusieurs années ? Comment ceux qui travaillent en grande majorité à l’unité depuis quinze ans, portent des vocations sacerdotales, font vivre leur foi à des familles entières, comment donc, ces catholiques peuvent être au centre d’une telle défiance au point de ne pas susciter un seul mot pastoral de la part du pape lui-même, ni dans le motu proprio, ni dans la lettre aux évêques accompagnant le texte ? Pourquoi l’œuvre pacificatrice du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI visant à libéraliser l’ancien rite est-elle effacée d’un trait de plume ? Comment, selon les propres termes de Benoît XVI, « ce qui était sacré pour les générations précédentes [et qui] reste grand et sacré pour nous » pourra se retrouver à terme interdit ? Pourquoi finalement programmer l’extinction de la forme extraordinaire du rite romain ?

Lire aussi : Le pape François contre les tradis : entretien avec Christophe Geffroy

Avant de publier le motu proprio Traditionis Custodes, la Congrégation pour la doctrine de la Foi a réalisé une enquête auprès des évêques du monde entier afin de les sonder sur le sujet. La chose est habituelle, surtout dans la perspective de la synodalité qui vise à faire participer le pouvoir épiscopal aux grandes décisions du pontificat. Or, dans la lettre du pape aux évêques qui accompagne le motu proprio, on peut notamment lire : « Les réponses parvenues ont révélé une situation douloureuse qui m’inquiète, me confirmant la nécessité d’intervenir. »  Mais est-ce vraiment le cas ? Dit autrement : est-ce qu’aujourd’hui une majorité d’évêques se plaignent du comportement de ceux qui sont attachés à l'ancien rite ?

À la lecture du cas français, on peut sérieusement en douter. Certes le document de la Conférence des évêques de France (CEF, avril 2020) souligne des aspects négatifs de l’application du motu proprio de Benoît XVI, mais la synthèse de chaque question posée par la Congrégation révèle malgré tout le chemin de pacification entrepris : « Dans la plupart des cas, la situation semble apaisée. On perçoit, dans les réponses, le désir des évêques d’associer le plus possible des prêtres diocésains aux célébrations de forme extraordinaire, mais cela s’avère difficile en raison du faible nombre de prêtre » (question 1). La question 2 souligne « le souci de communion où l’évêque agit par délicatesse pastorale ». La question 3 sur les aspects positifs et négatifs révèle qu’à l’exception de deux évêques, « tous s’accordent sur l’apaisement qui résulte de l’application du motu proprio ».

En arrivant au pouvoir porté par une minorité active décidée à mettre fin à l’héritage de Jean-Paul II et de Benoît XVI, le pape François s’est entouré d’une véritable cour voulant imposer sa propre feuille de route à l’ensemble de l’Église catholique

Naturellement, des interrogations demeurent, des points de friction aussi : les aspects négatifs de la forme extraordinaire sont plus nombreux que les aspects positifs. Il n’empêche, se dégage une forme de neutralité dans ce document et une double attitude des évêques : celle d’être des artisans de paix (Mathieu 5, 9), réalisant un « inlassable travail d’unité ». De fait, même si le besoin d’approfondir le dialogue est prégnant dans ce document, même s’il demande que les fidèles de la forme extraordinaire participent davantage à la vie diocésaine, nous sommes bien loin de la guerre des années 1970 et 1980 ! La note de la CEF nous dit à cet égard que seule « une petite minorité » a été confortée dans ses travers et la culture de leurs particularismes en réclamant davantage de droits. Dont acte.

Alors, d’où vient le problème ? Certains évoquent le fait que le motu proprio ait été traduit en anglais (et non en français) afin précisément de marquer sa cible : les néo-conservateurs américains qui, depuis l’élection du pape François, ne cessent de le critiquer. Dans ce dernier cas, pourquoi sanctionner l'ensemble d'une communauté ? Dans les faits, il est difficile de répondre à cette question sans un accès à l’ensemble des études. Or, si l’on en croit la vaticaniste Diane Montagna, 30% des évêques dans le monde ont répondu à l’enquête du Vatican sur le rite extraordinaire. Sur ces 30%, la moitié s’est révélé « neutre et favorable » à la forme extraordinaire du rite. La question est donc : est-ce que 15% d’évêques mécontents peuvent justifier l’abrogation d’une pratique ? Peut-on aussi considérer une minorité de pratiquants comme un réel danger pour l’unité, quand une écrasante majorité des évêques dans le monde n’a strictement aucun avis sur la question ?

Lire aussi : Sélectron : Un pape ne devrait pas dire ça

Si bien qu’il est légitime de se poser la question d’une disproportion incompréhensible entre la brutalité du texte pontifical et la réalité du terrain. Si les données de Diane Montagna sont justes, cela poserait une dernière question : d’où vient la charge et la décision, si elle ne vient pas des évêques ?

En arrivant au pouvoir porté par une minorité active décidée à mettre fin à l’héritage de Jean-Paul II et de Benoît XVI, le pape François s’est entouré d’une véritable cour voulant imposer sa propre feuille de route à l’ensemble de l’Église catholique : communion des divorcés remariés, reconnaissance de l’homosexualité, ordination des hommes mariés, diaconat des femmes… et abrogation de la messe en latin. N’importe quel vaticaniste aujourd’hui vous expliquera que Rome est devenu le terrain de jeu de cette minorité très active qui souhaite imposer sa partition à l’ensemble de l’Église. Elle l’a tenté au moment du synode sur la famille mais aussi au cours du synode sur l’Amazonie. Par deux fois, elle a échoué en rencontrant des oppositions, dont celle du pape émérite, rappelant avec le cardinal Sarah l’importance du célibat sacerdotal. Naturellement, sur ce terrain, le pape joue un rôle de tampon, bien conscient qu’il ne peut porter la responsabilité de l’ensemble de ces changements. La forme extraordinaire du rite romain, elle, n’a pas eu cette chance. Alors que Rome avait une capacité d’absorber les contraires, faisant à la fois cohabiter l’ensemble des sensibilités de l’Église, elle est désormais aux mains de quelques-uns qui ne reculent devant rien dans le but d’imposer leurs propres conceptions.

Comment expliquer ainsi sa bienveillance œcuménique ou son sens du dialogue inter-religieux, tout en se montrant intransigeant ad intra, c’est-à-dire à l’égard de ses propres ouailles ?

Finalement se pose aussi l’image que ce texte va laisser du pape François. Une image somme toute assez contradictoire : considéré comme libéral, il décide de mettre fin à la libéralisation de l’ancien rite. Comment expliquer ainsi sa bienveillance œcuménique ou son sens du dialogue inter-religieux, tout en se montrant intransigeant ad intra, c’est-à-dire à l’égard de ses propres ouailles ? Comment passer aussi pour le pape de la miséricorde alors que pas un seul mot n’a été prononcé à l’égard des fidèles attachés à l’ancien rite et qui font désormais figure de catholiques de seconde zone ? 

Par ailleurs, les médias opposent souvent les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI en reprochant à ces derniers leur centralisation. Or, le motu proprio confirme que le pontificat de François est bien plus centralisateur que ses prédécesseurs. La lettre apostolique Authenticum charismatis publiée au mois de novembre dernier sur les communautés nouvelles l'a encore montré récemment. Le plus étonnant est peut-être que, fin politique et surtout jésuite, le pape François ne prend jamais de face les problèmes, tant dans sa façon de communiquer que d’agir. Il les contourne : refusant d’aborder la question de la communion des divorcés remariés, il la traite dans une note de bas de page de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia. À la question du diaconat féminin, il exprime ses doutes tout en demandant à une commission de continuer d’étudier la chose. Or, dans le cas présent, il adopte une politique frontale, révélant l’aspect autoritaire de sa personnalité, moins connu médiatiquement et pourtant bien réel. Au risque du cléricalisme qu'il condamne lui-même.

Langues régionales contre Marianne : deux siècles de combats

Face au grand éteignoir unificateur et massificateur de la Révolution française et de l'Empire, se dressent dès la Restauration et surtout sous la Monarchie de Juillet et le règne de Napoléon III des initiatives provenant de notables locaux. En réaction au jacobinisme et au centralisme, les premières sociétés savantes voient le jour dans les provinces : l'Association normande en 1832 à Caen, l'Association bretonne créée à Vannes en 1843, le Comité flamand de France en 1853 ou encore le Félibrige en 1854, dont le but est le rayonnement de la langue provençale, composante de ce que l'on nomme aujourd'hui l'occitan. Le romantisme s'éprend des idiomes ruraux comme le montre, par exemple, l'oeuvre du barde Auguste Brizeux (1803-1858), ami de Vigny et d'Hugo.

Rappelons que ces structures ne disposent pas encore d'un statut légal puisque les associations ne seront reconnues en France qu'en 1901. Au sein de ces groupes militants, on trouve des noms qui résonnent encore aujourd'hui de façon familière aux oreilles de ceux qui s'intéressent à la question des langues régionales : Edmond de Coussemaker (1805-1876) dans les Flandres, Théodore Hersart de La Villemarqué (1815-1895) en Bretagne ou encore Frédéric Mistral (1830-1914) en Provence et le chanoine Joseph Roux (1834-1905) en Limousin. Les deux premiers seront membres de l'Institut, le troisième prix Nobel de littérature.

Les félibres à l’offensive

Ce combat pour les langues régionales prendra un tour plus politique en 1892 avec la Déclaration des félibres fédéralistes de Charles Maurras (1868-1952) et Frédéric Amouretti (1863-1903). Ce texte bilingue d'inspiration proudhonienne bouscule les radicaux-socialistes d'Occitanie dont l'intérêt pour le parler local n'est qu'une démarche folklorique. Les pétitionnaires réclament la création d'assemblées régionales à Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Aix-Marseille. Ils demandent le retour immédiat aux antiques libertés communales et la fin de la tutelle préfectorale pour ces collectivités. Les principaux promoteurs de cette initiative se rallient d'ailleurs assez vite à l'idée monarchique en contribuant à l'essor de la jeune Action française, fondée en 1899. Charles Maurras sera lui-même l'un des majoraux du Félibrige à compter de 1941 et écrira de nombreux vers en provençal que l'on retrouve par exemple dans La Musique intérieure (Grasset, 1925). [...]

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Révélations : Pécresse et l’éolien, un business juteux

En 2007, le Grenelle de l'environnement décide l'installation d'éoliennes à terre et en mer. En 2010, le ministre Nathalie Kosciusko-Morizet lance un appel d'offres pour les éoliennes en mer avec pour objectif d'équiper cinq sites et de créer une nouvelle industrie en France. Le projet est ambitieux, NKM voit grand – elle est bien la seule – tout le monde s'oppose à son idée, même EDF qui par l'intermédiaire de son PDG Henri Proglio confirme à Éric Besson, ministre de l'Industrie et de l'énergie, qu'il n'y a pas besoin des éoliennes en mer. Le projet prend l'eau et patine jusqu'à 2011. Une belle année pour la famille Pécresse puisque Valérie est nommée ministre du Budget et Jérôme, son mari, promu président d'Alstom Renouvelables. Une double promotion qui déclenche une série de décisions étonnantes…

D’abord, EDF change d’avis. Henri Proglio se dit soudainement qu’il faut des éoliennes en mer, et pas qu’un peu : il va jusqu’à imaginer que leur puissance cumulée soit comparable à une grosse centrale nucléaire. Et l'idée qu'un concurrent puisse déployer une telle puissance en France représentant une menace trop importante pour EDF qui s'accroche à son rang de « leader mondial de la production d'énergie neutre en CO2 », quelques mois plus tard, Proglio retourne chez Besson pour lui demander de lui attribuer tous les champs, en lui déclarant qu'il s'allie à Alstom pour remporter les cinq sites. Une annonce surprenante…

Lire aussi : Enquête : éolien, la face sombre des pales

Alstom et l'éolien, c'est une histoire d'amour récente. En 2007, le groupe avait certes décidé d'entrer sur le marché de l'éolien en rachetant un fabricant espagnol spécialiste des engins terrestres. Mais on parle en l'occurrence d'éoliennes offshore, que ne sait pas produire Alstom. Le seul industriel français expérimenté est Areva, grâce au rachat d'un turbinier allemand. Certes, Proglio et la patronne d'Areva se détestent, mais tout de même. Il faut une bonne raison pour cette volte-face et cette alliance inattendue, d'autant plus qu'Alstom n'a même pas de turbine adaptée à la mer, mais uniquement un concept, l'Haliade. Et il faut des dizaines de millions pour développer une nouvelle turbine que ni Alstom ni EDF n'ont l'intention de financer. À moins que Jérôme Pécresse, patron d'Alstom, dispose d'une alliée qui a la clef du coffre-fort de l'État. Comme par magie, tous les obstacles s'évanouissent devant Alstom les uns après les autres.

Pour commencer il faut que quelqu'un s'engage à financer une série d'éoliennes, pour permettre à l'industriel d'ouvrir une usine et de baisser ses coûts. Le ministère du Budget se met à soutenir les efforts de Nathalie Kosciusko-Morizet. L'appel d'offres serait de 10 milliards, dont près de 70 % pour les industriels. Les réunions interministérielles s'enchaînent. Pendant des mois, les représentants du cabinet de Valérie Pécresse soutiennent le principe d'un investissement massif dans l'éolien en mer. Aucun problème. À l'inverse, les autres ministères freinent des quatre fers. Et ils ont de bonnes raisons. [...]

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Euro de football : le pressoir islamo-libertaire

L’Euro de football 2020, qui s’est conclu le 11 juillet 2021 (crise sanitaire oblige), aura été la grande vitrine du lobby LGBTQIA+. Durant toute la compétition, les signaux publicitaires n’auront cessé de clignoter en sa faveur, principalement ceux émanant d’un géant de l’industrie automobile allemande, sponsor de l’événement. Un spectacle « arc-en-ciel » parfaitement réalisé par les joueurs, puisque les couleurs ont même été arborées à travers le port du brassard de capitaine par l’Anglais Harry Kane à l’occasion du huitième de finale contre l’Allemagne, le 29 juin. Puis, à l’instar du footballeur français Antoine Griezmann, beaucoup de champions n’hésitent plus à se déclarer militants contre les « discriminations » que subiraient massivement les homosexuels et autres minorités tant genrées que racisées. En Occident, d’abord ? Pire encore, les deux nations qualifiées pour la finale, l’Angleterre et l’Italie, ont mis un genou à terre avant le coup d’envoi, selon la coutume requise par le mouvement « Black Lives Matter ». En somme, une immense vague sociétale et multi-culturelle, puisque la pelouse d’un stade est nécessairement un terrain de jeu privilégié pour le supposé progressisme.

Lire aussi : Orban contre la déferlante progressiste

Sur cette toile de fond, la présidente de l’exécutif européen, Ursula Von der Leyen, est passée à la menace contre la loi accusée d’être « anti-LGBT », loi que Viktor Orban, le Premier ministre de Hongrie, a fait adopter par son parlement le 15 juin et fait entrer en vigueur le 8 juillet. « Si la Hongrie ne corrige pas le tir, la Commission fera usage des pouvoirs qui lui sont conférés en sa qualité de gardienne de traités », a-t-elle annoncé. Pourtant, Orban s’était justifié en déclarant à plusieurs reprises : « La loi ne porte pas sur les homosexuels. Elle concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants ». Notons, d’ailleurs, que l'UEFA était tombée dans un imbroglio communicationnel pour avoir empêché la « communauté LGBT » de répandre ses couleurs à Munich et notamment sur le stade, dans le contexte du match Allemagne-Hongrie du 23 juin, pour « dénoncer » cette loi d’Orban. [...]

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Langues régionales : les derniers Alsaciens

Je fais partie des rares Strasbourgeois ayant eu des grands-parents et des parents parlant majoritairement alsacien sans que cela pose le moindre problème à l’école. Dans l’après-guerre, parler alsacien était fort mal vu : « Il est chic de parler français » était le mot d’ordre. Pour nous, dans les années 1980, c’était théâtre alsacien une fois l’an pour un conte de Noël et passage obligé au cabaret de La Choucrouterie – voilà pour la partie culturelle. Qui était aussi alimentée au collège par le cours de « langue et culture régionale », seul moyen pour un jeune Strasbourgeois d’avoir une vision historique et sensible de sa région. Par chance, une partie de la famille résidait dans la campagne : là, changement radical, quasiment tout le monde parlait l’alsacien, du plus jeune au plus âgé. La campagne dans ces années-là c’était encore le café du village, où les vieux tapaient le carton en buvant un demi ou du vin blanc et les maisons où l’on ne chauffait que la « Stub », la pièce centrale, pendant qu’on était frigorifié dans les chambres et les couloirs.

La campagne dans ces années-là c’était encore le café du village, où les vieux tapaient le carton en buvant un demi ou du vin blanc et les maisons où l’on ne chauffait que la « Stub », la pièce centrale

Les campagnes désormais sont urbanisées, les centres commerciaux pléthoriques et McDo et kebabs font la guerre aux restaurants à tartes flambées qui restent pourtant encore le rendez-vous incontournable du repas de famille le dimanche soir, alors que dans les plus gros bourgs et villes, ce sont les « winstubs », ces restaurants traditionnels qui font de la résistance. Ici, nappes à carreaux, verre à vin au long pied vert et « rutscherle », ces verres-gobelets qui ne sont pas que des objets folkloriques mais d’authentiques outils de résistance où l’on sert une choucroute garnie ou des jambonneaux braisés. Inutile de dire qu’à Strasbourg, l’alsacien devient fantomatique : le seul moment où l’on croise encore des locuteurs, c’est au marché, chez les plus âgés qui papotent entre eux et qui sont toujours fort étonnés que je puisse leur répondre. Les régionalistes ont beau râler, trop souvent ils ont fait de la défense de l’alsacien un acte d’anciens combattants, comme s’il fallait être vieux et râleur pour essayer de sauver l’identité régionale et la langue. Leur haine de la dissolution dans le Grand-Est, aussi légitime soit-elle masque aussi leur échec à maintenir vivante l’identité alsacienne, qui se noie dans un folklore plastifié. [...]

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Béatrice Brugère : « Il n’y a pas de rupture entre la police d’un côté et la justice de l’autre »

Pourquoi lancer ce think tank à quelques mois de la présidentielle ? Quel est le sens de cette démarche ?

Le lancement de ce think tank ne s’inscrit pas dans un quelconque agenda politique. Il s'agit d'une initiative de Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police-FO, qui souhaitait avec d’autres avoir une réflexion plus opérationnelle sur les sujets de sécurité et de justice, avec des acteurs ayant l’expérience du terrain, mais également du recul. D’où la composition de ce think tank avec, en plus de Linda Kebbab et moi-même : Frédéric Péchenard, élu LR et ancien directeur général de la police nationale ; Jean-Michel Fauvergue, patron du RAID et député LREM ; Richard Lizurey, ancien directeur de la gendarmerie nationale ; Bruno Pomart, ancien membre du Raid très actif auprès de la jeunesse par son association Raid Aventure ; Éric Delbecque, ancien Directeur délégué à la sûreté de Charlie Hebdo après l'attentat de 2015 (jusqu'en 2017) et membre du conseil scientifique du Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégiques.

Ce cercle de réflexion se veut réellement transpartisan, décorrélé de toute échéance électorale, de tout enjeux politiciens. De mon côté, je n’ai pas d’appartenance politique. J’ai souhaité y participer car je trouvais intéressant qu’il y ait un apport sur la justice dans la réflexion sur la sécurité. Je trouvais intéressant de décloisonner cette réflexion. Il existe déjà des think tanks sur la sécurité intérieure, mais qui n’ont pas cette approche transversale tant au niveau des acteurs que de la réflexion.

Ma participation à ce think tank, est aussi un moyen de signaler qu’il n’y a pas de rupture entre d’un côté la police, et de l’autre la justice

Également, à la différence de think tanks déjà existants, le nôtre n’a pas vocation à atteindre un haut niveau de recherche, non pas que nous n’en ayons pas la capacité, mais simplement parce que nous voulons avoir une approche pratique, concrète et opérationnelle. Notre but est de trouver des solutions rapides pour améliorer la situation sur le terrain. En résumé, notre cercle de réflexion se veut transversal, pratique, opérationnel, transpartisan, et surtout pas « politisé » au mauvais sens du terme. [...]

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Violence dans la civilisation

À l'heure où s'écrivent ces lignes, 70 CRS sont attendus en renfort après une nouvelle nuit de violences dans le quartier La Gabelle à Fréjus… Un peu plus loin, à Cannes, ville du festival et du glamour, la presse locale annonce aussi une nouvelle nuit de violences, où des policiers ont été pris à partie, quartier de la Frayère. Dans le même temps, un major de police a été blessé aux Mureaux par des projectiles. À Poissy, c'est en plein après-midi que des agents de police ont été attaqués. À Élancourt, les projectiles incendiaires ont jailli depuis le toit d'un immeuble. 

Jusqu'où ces individus iront-ils ? Jusqu'à prendre d'assaut les commissariats ? Déjà vu ! Trappes, Sarcelles, Champigny-sur-Marne, les Ulis… On ne les compte plus. Jusqu'à assassiner un policier dans la rue ? Déjà vu ! Le 5 mai, Éric Masson est abattu à Avignon. Ce n'est bien évidemment pas le premier. Onze policiers et gendarmes ont perdu la vie en mission en 2020. Sept en 2019. Treize en 2018. Etc. Sans compter les agressions : plus de 85 par jour, uniquement pour la Police nationale. Jusqu'à les assassiner dans les commissariats ? Déjà vu ! Vendredi 23 avril. Rambouillet. Stéphanie Monfermé, égorgée. Elle n'est malheureusement pas la première. Besoin de rappeler l'attentat islamiste au sein de la Préfecture de Paris où trois policiers et un agent administratif ont été poignardés ?

L'immigration massive, originaire des pays périphériques [...] a introduit dans notre pays une variable nouvelle qui a rendu l'équation civilisationnelle insoluble : la présence d'un ennemi civilisationnel intérieur

À l’heure où s’écrivent ces lignes, nous nous interrogeons : si la police est attaquée, exécutée publiquement, si même les commissariats ne sont plus des lieux de sécurité, si la police a désormais besoin d'être protégée, alors qui reste-t-il pour protéger le citoyen français ? Edward N. Luttwak, le père de la géoéconomie, explique ainsi la mutation du concept de puissance à notre époque : « Dans les Balkans, le Golfe persique et les autres régions du globe où les différends territoriaux n'ont pas été réglés par l'histoire, des conflits mal éteints resurgissent épisodiquement. À l'intérieur de ces zones reculées, toujours susceptibles d'une explosion de violence, la puissance militaire reste un facteur déterminant […] Mais, au centre de gravité des relations internationales, là où les États-Unis, l'Europe, le Japon et les autres pays développés collaborent et se confrontent, ces vieilles méthodes n'ont plus leur place ». [...]

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L’Incorrect numéro 73

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