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Des ministres au service des éoliennes : un régime d’exception

Dispense de permis de construire

Dispensées de permis de construire depuis un décret du 26 janvier 2017 (sous le ministère écologique de Ségolène Royal), les éoliennes relèvent du statut de « l’autorisation environnementale unique ». Du temps du permis de construire, un accord de la mairie était requis pour tout projet éolien, ce qui donnait lieu à des délibérations, avec en amont un démarchage des promoteurs auprès des élus locaux et donc des prises illégales d’intérêt. Avec la fin du permis de construire, plus besoin de l’accord des élus, c’est l’administration qui décide.

Ne restent plus aux élus que des décisions périphériques comme l’autorisation de survol des terrains communaux par les pales, ou le passage des câbles sur les routes ou dans les champs. À noter que ces délibérations périphériques donnent encore lieu à des prises illégales d’intérêts : pour exemple, un élu qui donnerait son aval pour l'enfouissement de câbles sous des terrains communaux, alors que lesdits câbles passeraient aussi sous ses terrains privés, lui assurant un revenu. Avec la suppression du permis de construire, l'implantation des parcs éoliens échappe non seulement aux délibérations locales, mais également aux règles d'urbanisme.

Degré unique de juridiction

Depuis les deux décrets « Lecornu / Rugy » du 24 décembre 2018, les recours contre les projets éoliens passent directement devant la Cour d’appel administrative (qui exige des frais d’avocats, contrairement au tribunal administratif). Concernant les éoliennes en mer, la raison invoquée pour cette suppression du double degré de juridiction est que les contentieux de l'éolien offshore nécessitent une expertise que n'ont pas nécessairement les tribunaux administratifs. Devant la multiplication des affaires, et le risque de voir freiné le développement de l'éolien en mer, le gouvernement de l'époque a donc décidé de les « centraliser » à la Cour d'appel administrative de Nantes. [...]

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Passe sanitaire : polémiques et changements majeurs

Durée raccourcie

Gros sujet de polémique durant les débats à l’Assemblée nationale. Emmanuelle Ménard avait déposé l’amendement n°CL185 : « Elle [la loi] prend fin dès lors que la circulation du virus ne représente plus un danger suffisamment grave pour légitimer son application ». L’objectif était « de rappeler que le passe sanitaire n’a pas vocation à durer et que son usage doit être strictement proportionné à la gravité de la situation sanitaire ». Le rejet de cet amendement a déclenché la colère sur les réseaux sociaux. La raison invoquée par le gouvernement était qu’une date de fin était déjà prévue avec la fin de l’État d’urgence sanitaire dans le cadre duquel s’inscrit la loi. Le gouvernement souhaitait l’extension de l’État d’urgence sanitaire jusqu’au 31 décembre 2021. Finalement, sous l’impulsion du Sénat, celui-ci n’est finalement prolongé que jusqu’au 15 novembre.

La polémique concernant le rejet de l’amendement déposé par Emmanuelle Ménard peut sembler vaine puisque l’État d’urgence sanitaire a une date de fin. En réalité, le principe selon lequel l’utilisation du passe sanitaire devrait être décorrélée de l’État d’urgence sanitaire serait une sage précaution, puisque l'État d’urgence est reconductible tant que le virus existe. Encore faut-il trouver une formule claire et opérationnelle.

Report pour les mineurs

Les mineurs ne seront pas soumis à l’obligation de présenter un passe sanitaire dans les lieux le nécessitant, avant le 30 septembre.

Autorisation d’un seul des deux parents pour la vaccination ou le dépistage des mineurs

Amendement n°CL449, déposé le mardi 20 juillet 2021 par Sacha Houlié, et adopté le mercredi 21 juillet : « F bis. - Sauf contre-indication médicale reconnue, lorsque le Premier ministre prend les mesures mentionnées aux 1° et 2° du A, seul le consentement de l’un ou l’autre des titulaires de l’autorité parentale est requis pour la réalisation d’un dépistage ou l’injection du vaccin contre le SARS-CoV-2 ». L’autorisation d’un seul des deux parents sera donc nécessaire pour effectuer un test de dépistage ou faire vacciner l’enfant. Ou comment déchirer un peu plus les familles, les couples divorcés et transformer l’intégrité physique des enfants en outil de guerre parentale.

Lire aussi : Jean-Baptiste Maillard : « Interdire l’instruction en famille, c’est mettre la main dans un engrenage totalitaire »

En principe l’accord des deux titulaires de l’autorité parentale est requis, sauf dans certains cas prévus par la loi, notamment si le refus de l’un ou des deux titulaires de l’autorité parentale met en péril l’intégrité physique de l’enfant, ou si l’enfant demande au médecin de ne pas divulguer son état de santé à ses parents (par exemple pour une IVG ou un accouchement sous X).

Passe sanitaire obligatoire dans les établissements de santé

La mesure faisait bien partie du projet de loi initial, mais c’est son adoption cavalière qui a soulevé l’indignation. L’extension du passe sanitaire dans les établissements de santé et les Ehpad – pour les visiteurs et les patients non-urgents – avait été retoquée dans la journée du jeudi 22 juin. Mais c’était sans compter l’obstination d’Olivier Véran qui a demandé une seconde lecture dans la nuit à 5 h du matin, obtenant gain de cause. Ainsi à compter du 1er août, le passe sanitaire sera exigé pour entrer dans les Ehpad et les établissements de santé de manière générale – sauf urgences médicales.

Cette mesure équivaut à une vaccination forcée pour les personnes vulnérables et précaires dont la survie dépend (entre autres) des centres médicaux sociaux ou médicaux psychologiques

Malgré le déremboursement des tests virologiques, prévu pour l’automne, les citoyens non-vaccinés devront présenter un résultat négatif pour pénétrer dans ces établissements, ou bien se résoudre à se faire vacciner. Cette mesure équivaut à une vaccination forcée pour les personnes vulnérables et précaires dont la survie dépend (entre autres) des centres médicaux sociaux ou médicaux psychologiques. Elles ne pourront jamais payer des tests virologiques à répétition pour accéder à des soins auxquels elles ont en principe droit gratuitement. Il s’agit là d’une atteinte grave au droit d’accès aux soins, qui dans un pays civilisé devrait toujours être garanti. [...]

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La petite cuisine des « woke »

Ce sera l’un des grands sujets politiques de l’époque qui s’ouvre. Alors qu’elle secoue le monde anglo-saxon, l’idéologie woke a pénétré pour de bon en Europe, sous l’action de la gauche radicale. « Il faut effectuer un travail d’hygiène intellectuelle pour décrypter tous ces concepts que l’on nous inflige avant que la classe médiatique ne les normalise » nous conseillait Mathieu Bock-Côté en juin dernier, de son poste québécois de sentinelle.

C’est à cette tâche que s’est attelée la Fondapol – Fondation pour l'innovation politique, think-tank « libéral, progressiste et européen » dirigé par le politologue Dominique Reynié – en publiant il y a quelques jours un rapport tout à fait éclairant sur les ressorts idéologiques du wokisme et son influence concrète sur le corps social. Brossant un tableau complet des problématiques en jeu, ce travail de grande qualité a été rédigé par Pierre Valentin, étudiant en master science politique à l'université Paris-2 Panthéon-Assas et diplômé en philosophie et politique de l'université d’Exeter.

Faisant du principe diversitaire l’horizon du politique et érigeant la victimisation en ressort de mobilisation, l’idéologie woke n’est mûe que par la pulsion purement négative de destruction de l’ordre existant et de ses groupes dominants, à savoir l’homme blanc-hétérosexuel-valide

Sa conclusion est très nette : faisant du principe diversitaire l’horizon du politique et érigeant la victimisation en ressort de mobilisation, l’idéologie woke n’est mûe que par la pulsion purement négative de destruction de l’ordre existant et de ses groupes dominants, à savoir l’homme blanc-hétérosexuel-valide occidental. « Si l’on peut croire que le wokisme s’attache à chérir les minorités en tant que telles, […] l’Autre n’est chéri qu’en tant qu’il est utile à déconstruire, non en soi. D’ailleurs, s’il refuse ce rôle destructeur, il se verra lui aussi diabolisé, signe de son rôle purement instrumental dans le logiciel woke » conclut l’auteur.

Le wokisme, dernier avatar du postmodernisme

Auto-appellation née dans la communauté afro-américaine, « être woke » signifie être « éveillé aux injustices que subissent les minorités dans les pays occidentaux », à l’opposé des masses inertes qui, non éduquées aux injustices sociales, ne seraient pas capables de discerner le racisme, sexisme et autre validisme à l’œuvre systématiquement dans nos sociétés.

Appuyé sur les travaux d’Helen Pluckrose et James Lindsay, le rapport trace une droite ligne entre wokisme et postmodernisme. Refusant l’existence même de la scientificité et de l’objectivité, ces progressistes radicaux considèrent, à l’instar de Michel Foucault, que le savoir existant est une production du pouvoir, sans rapport donc avec la connaissance. Dès lors, c’est l’identité du pouvoir qu’il faut questionner. C’est à partir de cette hypothèse que le discours méritocratique-universaliste peut être déconstruit, car il ne serait que la façade rhétorique d’un pouvoir détenu par les hommes blancs pour maintenir leurs positions sociales, tout en discriminant sans vergogne les minorités en tout genre.

Lire aussi : Mathieu Bock-Côté : « Fanatique et résolue, cette minorité idéologique est prête à aller jusqu’au bout » 1/2

Autre belle intuition du rapport : le wokisme serait la troisième phase du postmodernisme. Après l’ère de la déconstruction et de l’injonction morale serait venue celle de l’injonction dissimulée dans la description : « La théorie critique de la race ne se demande plus si du racisme existe dans une certaine interaction sociale (une évidence, à leurs yeux), mais bien comment celui-ci se manifeste ». De là, un cercle vicieux : « Une fois plongé dans ce paradigme, leur survie académique [dépend] de leur capacité à dénicher des injustices raciales invisibles au commun des mortels ». La logique est sans fin, et mène à l’intersectionnalité, théorisée par Kimberlé Crenshaw, et idée d’après laquelle « il est possible de discriminer ou de subir des discriminations selon plusieurs axes, comme un individu au milieu d’un carrefour pourrait être percuté par des voitures provenant de différents côtés ». Parti des problématiques raciales et sexuelles, le wokisme atterrit aux questions de surpoids (fat studies) et de handicap (disability studies), l’objectif étant toujours de débusquer toutes traces de normes sociales pour les déconstruire par « l’exception » et de les présenter – par des inégalités statistiques – comme une discrimination sociale systématiquement appliquée. C'est que, in fine, tout doit se valoir – pensée relativiste dangereuse qui participe par exemple à la banalisation de l’obésité, pourtant maladie chronique particulièrement grave. [...]

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Gouvernement des juges : les légistes contre le peuple

« En matière de lutte contre l'immigration ou le terrorisme, les "sages" du Conseil d'État et constitutionnel ont toujours défendu une vision maximaliste de la liberté individuelle. On constatera qu'en matière sanitaire, en parfaite incohérence, c'est l'inverse. L'occasion de rappeler que ce que l'on appelle "État de droit" et que les démocraties libérales occidentales sacralisent volontiers repose sur les interprétations à géométrie variable de juges administratifs irresponsables devant le peuple. »

Cette observation, que je trouve sous la plume d’Alexandre Devecchio, est factuellement exacte, aussi bien pour ce qui concerne la jurisprudence de nos « hautes cours » que pour ce qui concerne la notion d’État de droit telle qu’elle est aujourd’hui employée. En revanche, il n’est pas certain qu’il y ait incohérence lorsque nos juges se montrent un jour maximalistes en matière de libertés individuelles et le lendemain minimalistes, selon qu’il s’agisse d’immigration ou de politique sanitaire.

Lire aussi : Préserver la paix publique ou préparer la guerre civile ?

L’erreur est de croire que, pour les membres du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel (ou de n’importe quelle « cour suprême », qu’elle soit nationale ou européenne), les libertés individuelles pourraient avoir un contenu substantiel, qu’elles pourraient être un ensemble de normes objectives et immuables qu’il s’agirait simplement d’essayer de concilier entre elles. Elles ne pourraient avoir un tel contenu que si elles étaient considérées comme des normes de droit naturel, ou a minima comme des transcriptions positives de normes de droit naturel. Une telle conception est, par exemple, énoncée très clairement dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, ou bien dans la Déclaration d’indépendance américaine. Les droits civils et politiques qui sont mentionnés dans la DDHC (comme la liberté de parole ou la légalité des peines) peuvent se déduire presque géométriquement des « droits naturels et imprescriptibles de l’homme » qui sont rappelés à l’article deux.

Mais il y a belle lurette que la notion de droit naturel n’est plus prise au sérieux dans les facultés de droit – sauf très rare exception –, pour ne pas dire qu’elle est l’objet d’un mépris presque universel parmi les juristes les plus éminents, et assurément parmi ceux qui peuplent nos cours suprêmes. Dès lors, les libertés publiques ne sont rien d’autre que ce que les juges décideront qu’elles sont à un moment ou l’autre : « ipse dixit » pourrait être leur devise ; et l’État de droit, dont on nous ramone incessamment le conduit et dont certains se servent comme d’un gourdin pour taper à bras raccourci sur les pays d’Europe de l’Est qui refusent l’ordre européen, n’est en vérité rien d’autre que l’État actuel du droit que l’on tente sans vergogne de faire passer pour intouchable. [...]

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Éric Zemmour, adepte de l’étatisme ?

Éric Zemmour porte l’espoir d’une candidature présidentielle refusant les oukases d’une gauche moralisatrice vénérant entre autres, à l’inverse des libéraux, les administrations aussi pléthoriques qu’inefficaces. Pourtant, débattant avec David Lisnard, Éric Zemmour a développé une critique acharnée du libéralisme. Il a paradoxalement déclaré cette pensée responsable de la bureaucratisation de l'État depuis 40 ans. D’après l'auteur du Suicide français, notre pays a détruit l'efficacité de son organisation administrative bonapartiste en mettant en œuvre une série de réformes libérales qui auraient rogné progressivement ses pouvoirs au profit des instances européennes, de la régionalisation, ainsi que par la multiplication des autorités indépendantes et autres agences parapubliques.

Il faudrait cependant mettre Éric Zemmour au défi de citer le moindre théoricien libéral qui aurait pu se faire l'apôtre des réformes dénoncées. Il paraît extrêmement peu probable par exemple que Milton Friedman, contemplant l’organisation actuelle de l’administration française, déclare tout radieusement : « Voici le modèle étatique dont j'ai toujours rêvé ». En réalité, les programmes de décentralisation et de déconcentration mis en œuvre n'étaient absolument pas libéraux, mais bien plutôt sociaux-démocrates. Ils constituaient la victoire posthume de la gauche girondine sur le jacobinisme, la revanche de Lamartine, battu en 1848, face au bonapartisme. Ils tenaient de la philosophie politique et sociale d'Habermas, de la philosophie juridique de John Rawls, l’ensemble revu à la mode énarque. [...]

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Charles Thimon : « Le vent est renouvelable, pas les éoliennes »

L’éolien, présenté comme l’inévitable horizon de la transition énergétique, est-il une énergie aussi verte et renouvelable que ses partisans veulent le faire croire ?

Assurément non, le vent est renouvelable, pas les éoliennes. S’installant au gré des subventions, leur développement rappelle à bien des égards la fameuse ligne Maginot : profusion de béton, inefficacité annoncée, coût pharaonique, le tout porté par des dirigeants en quête de symbole à brandir. Alors qu’on stérilise à jamais près d’un hectare de terrain par éolienne, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili nous annonce que ce développement est « vital » pour la planète.

Heureusement, le récent appel de Stéphane Bern semble avoir permis à beaucoup de nos concitoyens d’ouvrir les yeux sur la véritable nature de ces aérogénérateurs. En dénonçant l’écocide provoqué par le développement anarchique des éoliennes, cet amoureux du patrimoine a, en même temps que la sortie de notre film, peut-être permis à une partie de nos concitoyens de se réveiller. C’est entendu, chaque moyen de production a ses contraintes, ses travers. Aucune énergie n’est tout à fait verte. Mais concernant l’éolienne, on assiste à un déluge d’informations biaisées ou de demi-vérités. La réalité est plus prosaïque : l’intermittence du vent fait que la puissance fournie par les éoliennes ne peut pratiquement jamais correspondre à la demande des consommateurs et qu’elle doit être associée avec des centrales pilotables.

La France s’apprête-t-elle aujourd’hui à délaisser l’énergie nucléaire au profit d’une transition complète vers les énergies dites « renouvelables » ? Est-ce une solution réellement envisageable ?

Vouloir remplacer du nucléaire par des éoliennes apparaît aux yeux de beaucoup d’observateurs comme une erreur historique : la France devrait dans ce cas forcément conserver d’autres centrales plus polluantes en réserve pour les jours sans vent ni soleil. Cela risque en plus de coûter cher : une centrale nucléaire, qu’elle soit utilisée ou non, coûte le même prix. En abaissant les recettes de cette industrie, on diminue d’autant les investissements nécessaires et par extension leur sûreté. Le tout sans le moindre impact sur le climat puisque le nucléaire français émet sur l’ensemble de son cycle de vie deux fois moins de CO2 par Kw/h produit que les éoliennes.

Lire aussi : Révélations : Pécresse et l’éolien, un business juteux

En réalité, alors qu’il est habituellement présenté sous le chapitre de l’action climatique, le soutien aux énergies renouvelables électriques a comme seul résultat pratique de contribuer à une diminution de la part du nucléaire. Chacun peut avoir son avis à ce sujet, mais on doute que les Français soient ravis d’apprendre qu’on prélève chaque année plusieurs milliards d’euros sur leurs factures d’électricité et leurs pleins d’essence exclusivement pour diminuer de quelques pourcentages la part du nucléaire dans le système électrique. Les pays européens avec la plus forte proportion de renouvelables sont aussi ceux qui paient leur électricité le plus cher. Alors que l’objectif de cette libéralisation était que la concurrence bénéficie aux consommateurs, la facture d’électricité a selon l’INSEE augmenté de 50 % en 10 ans. [...]

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Langues régionales : le provençal, Mistral perdant

Le provençal est la langue régionale la plus piquée de paradoxes. Déjà en ce que par provençal, on peut aussi bien entendre le dialecte parlé en Provence, dans l’Est du Languedoc et même jusqu’aux vallées occitanes du Piémont que « la langue provençale » par laquelle on désignait l’intégralité des langues d’oc. Le provençal fut la grande langue de la poésie en France sans que pour autant il en reste beaucoup dans la poésie française. Le seul académicien français qui prit l’habit vert pour une œuvre non écrite en français fut Mistral – qui reçut le quatrième prix Nobel de littérature en 1904, ce qui fait du provençal une langue nobélisée sans que le monde s’y intéresse beaucoup.

À travers son œuvre, Mistral fait souffler un vent de fraîcheur et annonce une « respelido », c’est-à-dire une résurrection

De même, le provençal n’a pas la chance d’être défendu par la région qui préfère enseigner les langues les plus exotiques plutôt que celle du cru. Enfin, Provence est le troisième mot-clef le plus tapé sur Google dans le monde, mais ce qui en ressort n’a jamais trait à l’histoire ou à la langue. [...]

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Tropismes idéologiques de la BBC : entretien avec Robin Aitken

Le titre de votre livre évoque le « noble mensonge » de la BBC. Pourquoi ?

La BBC se donne pour mission de nous orienter dans la bonne direction. Pour ce faire, elle est toute disposée à tordre la vérité. C’est le principe du noble mensonge développé par Platon dans La République. Les gens à la BBC pensent qu’ils sont des gens bien. Et les mensonges qu’ils colportent, ils les colportent avec les meilleures intentions. Exemple : l’élection de Donald Trump en 2016 requérait analyses et informations. Mais la BBC s’est attachée à présenter Trump comme l’incarnation du diable parce qu’ils pensaient qu’il était raciste, misogyne, etc. Ils l’ont fait pour notre bien. La BBC diffuse une vision du monde résolument à gauche, pro-féministe, pro-Black Lives Matter, pro-avortement, anti-contrôle de l’immigration : elle coche toutes les cases. Elle est convaincue d’être un organe d’information neutre ; elle ne l’est pas. J’y ai travaillé 25 ans, j’ai pu voir les choses de près.

Quel est le rôle des médias dans l’édification de la « bonne pensée » ?

Il est crucial. La BBC aura 100 ans l’an prochain. Il n’est pas exagéré de penser que le Royaume-Uni contemporain a été modelé par la BBC qui est un peu comme un potier avec son tour, les Britanniques étant l’argile. La BBC a forgé l’opinion publique.

Lire aussi : GB News : au Royaume-Uni, l’écran plat prend du relief

Quelles sont les principales étapes de la politisation de la BBC ?

Quand Margaret Thatcher est élue en 1979, la BBC la combat. Dans les années 80 et 90, le parti travailliste a peu d’influence. La BBC va remplir ce vide et devenir quasiment l’opposition officielle. En 1997, Tony Blair devient premier ministre. Pour la BBC, il est l’homme parfait. C’est une lune de miel. Blair a eu les faveurs de la BBC jusqu’à la guerre d’Irak. La BBC s’est alors retournée contre lui et son déclin a commencé. Quatre ans plus tard, il quittait Downing Street. Aucun homme politique n’a intérêt à se confronter à la BBC. C’est un jeu dangereux. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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