Skip to content
Zemmour parle trop selon Stéphane Séjourné

Mesurer le temps de parole des chroniqueurs et éditorialistes engagés dans les médias, telle est la dernière idée farfelue proposée par le conseiller politique d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné, dans une interview publiée par L’Opinion, ainsi que chez France Inter. « On assiste à un renversement des débats: le présentateur star invite des politiques pour mettre en valeur ses propres idées ». Éric Zemmour est évidemment dans le viseur, lui dont l’émission Face à l’info sur CNews réalise chaque soir des records d’audience. De quoi mettre en danger les candidats LREM à quelques semaines des élections régionales.

Pour une fois qu’une émission de droite a du succès, voilà qu’on se fait du souci pour le pluralisme et l’équité (alors que le succès de CNews est précisément preuve de pluralisme), tandis que les éditorialistes gauchistes sévissent depuis des années sur Radio France sans que Stéphane Séjourné ne se soit inquiété outre-mesure. Ironiquement, il exprime son mécontentement sur France Inter, où les éditorialistes ne brillent pas non-plus par leur neutralité : dernièrement, ils n’ont par exemple pas traité l’agression de la procession catholique par des antifas. Mais dans son esprit, Zemmour est assurément le seul éditorialiste marqué politiquement. Et comme toujours en macronie, la prise de position reste prudente : « Je pense qu’il y a une réflexion à mener. Il faut ouvrir ce débat ». Peut-être a-t-il entrevu l’absurdité de sa suggestion ?

Lire aussi : Sélectron des citations (retravaillées) d’Éric Zemmour

Il est vrai que la loi sur l’audiovisuel de 1986 exige dans chaque média une certaine pluralité d’opinions en période électorale. Ce n’est pas le cas pour la presse écrite, où chaque journal peut suivre une ligne éditoriale ferme tant que l’ensemble du spectre politique est couvert par l’ensemble de la presse, et que chaque titre peut être vendu dans tous les kiosques sans discrimination. Pour les émissions, le temps de parole par parti politique doit être décompté, et réparti de manière équitable. « Les services de radio et de télévision transmettent les données relatives aux temps d'intervention des personnalités politiques dans les journaux et les bulletins d'information, les magazines et les autres émissions des programmes au Conseil supérieur de l'audiovisuel » rappelle le texte de loi. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Mathieu Bock-Côté : « Fanatique et résolue, cette minorité idéologique est prête à aller jusqu’au bout » 2/2

Partie 1 : Mathieu Bock-Côté : « Fanatique et résolue, cette minorité idéologique est prête à aller jusqu’au bout » 1/2

Il y a en France un vrai clivage entre la gauche antiraciste des années 1980 et la nouvelle gauche décoloniale, entre Julien Dray et Rokhaya Diallo. Vous expliquez néanmoins que la première a été le moteur de la seconde. Comment ?

La prétention à l’universel en France s’ancrait dans la nation, qui avait un sens solide de son identité et de ses mœurs. Or, quand on sape les conditions de la nation par l’assimilation, ce sont les conditions sociologiques de l’aspiration universaliste qui se désagrègent. Cette gauche antiraciste des années 1980 qui, croyant nous délivrer du racisme, a saboté la nation en « extrême droitisant » le terme, a ainsi sapé les conditions de l’assimilation. Sur ce terrain symboliquement abandonné, les communautarismes surgissent. Aussi, dès la fin des années 1990, quand on parlait de la France black-blanc-beur, étions-nous conscients de flirter déjà avec le racialisme ? Bleu-blanc-rouge sont les couleurs de la nation, black-blanc-beur une revendication explicite de définition de la France selon une logique raciale au nom de l’inclusion. Les antiracistes qui se plaignent de ce que l’antiracisme est devenu devraient comprendre qu’ils ont eux-mêmes créé les conditions de ce qui se passe en ce moment.

Bleu-blanc-rouge sont les couleurs de la nation, black-blanc-beur une revendication explicite de définition de la France selon une logique raciale au nom de l’inclusion

Cependant, et c’est une vraie singularité française, il existe encore en France une gauche républicaine qui demeure attachée à l’idée de nation, et qui critique courageusement le multiculturalisme et le racialisme. Hélas, elle est incapable de s’allier mentalement avec les éléments conservateurs à cause de sa théorie de la tenaille identitaire. Cette théorie relève à mon avis des tourments propres à la psychologie des hommes de gauche, qui veulent demeurer de gauche à tout prix, et qui ne cessent de trouver des raisons pour prendre leurs distances avec ce qu’ils appellent la droite, surtout quand ils se retrouvent en accord avec elle. Caroline Fourest est très sévère envers le racialisme mais prend la peine de dire que les conservateurs restent infréquentables, car s’ils ont critiqué depuis de longues années tous ces mouvements, ils le faisaient pour de mauvaises raisons. Seule la gauche a finalement le droit de critiquer les dérives de la gauche. J’ai une formule pour le dire : il faut avoir été de gauche pour avoir le droit de ne plus l’être. 

Justement, la France a-t-elle une place particulière dans la bataille politique à venir ?

La France est vraiment la nation qui résiste, et parfois même sans le savoir, par ses mœurs, sa culture, sa littérature, sa langue, sa conception de l’espace public. La culture française est étrangère au régime racialiste qui s’installe. Il suffit de lire les journaux américains pour comprendre ce rôle : à l’échelle occidentale, la France est devenue le terrain principal où se mène cette bataille. Elle est diabolisée. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Le Virus costumicide

« En ces temps de (re)confinement, l’intérêt de communiquer ainsi, mon cher Lucien, c’est de pouvoir discuter avec toi malgré les sept cents kilomètres qui nous séparent, et de constater les embellissements successifs apportés à ton bureau. Tout en admirant non sans une pointe de jalousie les jolis tableaux que tu as dégotés à la salle des ventes d’Avignon ! »

Enfoncé dans son canapé en cuir, son ordinateur sur les genoux, E. s’était servi un petit single malt avant de répondre à l’ « invitation Zoom » de son vieux copain expatrié à la campagne. Zo’, qui lisait L’Incorrect à l’autre bout de la pièce, lui lança un clin d’œil malicieux.

« Et moi – à l’écran, la voix et le visage avaient subitement changé – moi, mon cher E., ça me permet de constater avec plaisir que la mort du costume, ultime victime de la covid-19, n’est pas une légende : puisque même vous, E., vous avez troqué vos fllanelles, vos laines froides, vos fines rayures et vos cravates Hermès contre une veste et un pull! Vous, le parangon du conservatisme politique, sociétal, culturel et vestimentaire !

– Moi aussi, je vous salue, ma chère Chantal !

Zo’ redressa l’oreille (qu’elle avait d’ailleurs ravis- sante). Le seul fait de prononcer ce prénom sonnait en général le début des hostilités.

– Mais que vous a-t-il donc fait, ce pauvre costume, pour que vous vous réjouissiez ainsi de son prétendu décès ?

Lire aussi : Société post-Covid : imaginer la prison de demain

– Il y a que je l’ai toujours trouvé triste, convenu, revêche, guindé, sournois, hypocrite, de droite, bref, bourgeois…

– C’est vrai que vous ne l’êtes pas du tout, bourgeoise. Ceci dit, il me semble que vous vous fourrez le doigt dans l’œil… [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Guillaume Peltier : le variant français
Pour Les Républicains, il est comparable au tonton trop à droite qui parle trop fort aux repas de famille. Après son intervention sur RTL dans laquelle il proposait le rétablissement de la Cour de sûreté (et sans possibilité de faire appel) pour lutter contre le terrorisme, Guillaume Peltier fait plus que donner du fil à retordre à son parti. À cela s’ajoute une prise de position courageuse au micro de Jean-Jacques Bourdin, au cours de laquelle il dit avoir les « mêmes convictions » que Robert Ménard et présage de l’effondrement « d’une nouvelle digue ». Mais faut-il faire confiance à ce numéro deux des Républicains qui depuis des années sautent de branches en branches, quitte à se renier lui-même [...]
Projet de loi bioéthique : vers un passage en force de la majorité ?

Ce mardi 1er juin, l’examen du projet de loi bioéthique a débuté en commission spéciale, en vue de la troisième et dernière lecture à l’Assemblée nationale. Quelques jours plus tôt, quatre-vingts parlementaires des Républicains ont signé une tribune dans le journal La Croix pour appeler l’exécutif « à la raison et au respect des Français ».

Les sénateurs et députés LR demandent au gouvernement de mettre en suspens le texte, jugeant le climat politique national trop peu serein pour un tel débat sociétal. Malgré la crise sanitaire et l’état d’urgence, l’exécutif n’a pas voulu reculer et a choisi d’inscrire le texte à l’agenda législatif. La tribune des parlementaires évoque également un embouteillage législatif avec les « projets de loi relatifs à l’état d’urgence sanitaire, à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement », auxquels il faut ajouter de très nombreuses ordonnances liées à la crise sanitaire. La majorité s’est toujours penchée sur ce projet de loi à des moments inopportuns : rappelons que la deuxième lecture avait eu lieu en août dernier dans un palais Bourbon vide.…

Jeanne Chauvin : la première Française en « robe »

« Robe sur robe ne vaut ». En vertu de ce très phallocratique adage, le métier d’avocat, à la fin du XIXe siècle, restait encore fermé au sexe faible. Non que la loi de ventôse an XII, réglementant l’exercice de la profession, exclût les femmes de manière formelle. Mais la chose paraissait évidente. Aussi faudra-t-il beaucoup de courage à quelques hardies pionnières pour bousculer cette injustice. Jeanne Chauvin, née à Jargeau, dans le Loiret, en 1862, appartient à cette indomptable cohorte.

Fille d’un notaire de province, elle décroche haut la main deux baccalauréats (lettres et sciences), deux licences (philosophie et droit), et finalement son doctorat en droit, à Paris en 1892. Sa thèse porte sur l’« Étude historique des professions accessibles aux femmes », et elle est la première Française à obtenir ce grade prestigieux. Sa soutenance a d’ailleurs donné lieu à un chahut estudiantin, la salle étant trop petite pour accueillir la foule des curieux ! Jeanne Chauvin se consacrera ensuite à l’éducation, en qualité de conférencière de droit usuel dans des lycées de jeunes filles. Parallèlement, elle mène le combat féministe, dans le cadre de l’association Avant-Courrière, de Jeanne Schmahl. Elle y réclame le droit pour les femmes d’être reconnues témoins valides d’actes publics et privés, ainsi que la libre disposition du produit de leur travail. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La culture dans les griffes de la gauche

Après avoir nommé Jack Lang au poste à la Culture, avec un budget doublé dès 1982, jusqu’à représenter 1 % du budget de l’État (de 2,6 milliards de francs en 1981, il sera à 13,8 milliards de francs en 1993), il faut bien dépenser tout ce pognon: créations de centres artistiques nationaux, aides à la création, mise en place de journées dédiées (fête de la musique, journée du patrimoine, fête du cinéma), de fondations (les fonds régionaux d’art contemporain, le centre national des arts plastiques), mise en œuvre de chantiers plus extravagants les uns que les autres; tous les copains de la mitterrandie se font arroser: l’Art Officiel est né, ce sont les potes, ils sont de gauche. Ils sont placés à la tête des fondations, ainsi les places et les distributions d’aides ne se font plus que par copinage ou par cooptation.

Lire aussi : Mitterrand #saccageparis

Parallèlement, la télévision publique met en branle une machine de propagande: le début des années 90 voit notamment la création d’Arte, qui est depuis la chaîne officielle de l’Antifrance, mais surtout la diffusion de séries télévisées imposant une vision fantasmagorique de la vie typique du socialisme, qui se poursuivra bien après la disparition de François Mitterrand, ouvrant la porte au lavage de cerveau permanent diffusé par nos téléviseurs. On peut penser à la très anecdotique Seconde B, qui suit les aventures de cinq adolescents d’un lycée difficile de banlieue parisienne, leurs peines de cœur, et traite des problèmes de société, du multiculturalisme. Bien entendu, les élèves sont tous adorables, métissés, et veulent régler les problèmes du quartier.

Tous les copains de la mitterrandie se font arroser: l’Art Officiel est né, ce sont les potes, ils sont de gauche

On peut aussi évoquer L’Instit, série dans laquelle on se prend d’affection pour un professeur remplaçant qui aide les élèves en difficulté sur fond de problèmes de société (encore et toujours les mêmes), et qui préparait les parents aux changements à venir dans l’Éducation nationale : le professeur n’est plus celui qui transmet le savoir, mais un « grand-frère », un éducateur là pour régler les problèmes des jeunes.

Les enfants de ces deux séries seront P.J, qui illustre la vie d’une police judiciaire fictive dans le Xème arrondissement (l’un des plus mal famés, déjà à l’époque), où les problèmes peuvent se régler en « battle de danse », et où une vilaine fliquette blonde et raciste finira par faire un enfant avec un policier noir, et aussi, mais surtout, l’inénarrable Plus belle la vie, qui aura diffusé, au moment où sont écrites ces lignes, 4 286 épisodes d’un Marseille fantasmé où des skinheads blancs agressent les Arabes. On trouve au casting notamment le prêtre Christian Delorme, à l’origine de la Marche des Beurs, mais aussi Matthieu Kassovitz. Tout un programme. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La fameuse guerre raciale

« Areuh Areuh méchant blanc raciste, esclavagiste, colonialiste » et j’en passe. Le couinement des médias tente d’amadouer les fanatiques du vivre ensemble. Mais devinez quoi ? Il n’existe plus de guerre entre blancs et « racisés ». Cette époque est révolue. Le combat est tout autre. Dans le futur, c’est entre subsahariens et maghrébins qu’on se mettra sur la gueule. S’ils nous apparaissent comme étant un front uni, traînant dans les cités ensembles, se refourguant des substances illicites, beaucoup ont encore du mal à s’entendre. C’est le cas dans la vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux depuis avant-hier, qui montre une agression d’un noir par un nord-africain.

Croyez-le ou non, ceux qui refusent le vivre-ensemble ne se situent pas du côté des amateurs de bœuf bourguignon mais plutôt de couscous

Cette agression est survenue dimanche soir devant le restaurant Brasco de Cergy. La vidéo qui suscite la polémique semble en montrer les suites immédiates. On y voit une femme apparemment noire filmer un maghrébin tenant des propos racistes alors qu’elle l’accuse d’avoir asséné des coups à un livreur Uber Eat noir, ce qui expliquerait les taches de sang que l’on peut apercevoir sur les images. Les internautes ne se mettent pas d’accord sur l’identité du maghrébin, qui serait un autre livreur Uber Eats ou un serveur du restaurant. Le patron de celui-ci a publié un communiqué précisant qu’il ne connaissait pas l’homme, mais cette déclaration a été contestée par des clients fidèles.

« Négresse, nous les Algériens on vous a vendu comme du bétail pendant 800 ans ». Voilà les charmants propos tenus par l’homme algérien à la femme filmant l’agression qui a eu lieu quelques minutes auparavant. Vive le vivre-ensemble ! L’homme ne se revendique pas français « comme c’est bizarre comme c’est étrange et quelle coïncidence », comme le dirait l’un des personnages de la cantatrice chauve. Pendant que les blancs s’excusent de l’esclavage et de la colonisation, d’autres populations revendiquent ces actes chez leurs ancêtres et en tirent de la fierté. Aie, cette vérité dérange les islamolâtres, n’est-ce pas ?

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest