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Quand t’es dans le désert 
Parfois, en France, la médecine se résume à une phrase qui tombe comme un couperet aux oreilles des malades en panne de médecin référent. Vous l’aurez probablement entendue, en apparence anodine et reprise en chœur par des milliers de secrétariats médicaux en France : « Nous ne prenons plus de nouveaux patients... ». Bienvenue dans les sables mouvants des déserts médicaux.  Un médecin couvre 30 km2 en campagne  Si l’on considère qu’il faudrait un médecin pour mille habitants, seulement 18 % des zones rurales sont suffisamment dotées, contre 31 % des zones urbaines, révèle une étude de l’association des maires ruraux de France (AMRF). Autrement dit, un médecin généraliste couvre 30 km2 en campagne contre 5 km2 dans les bassins de vie urbains. L’immense majorité du territoire subit une inégalité grandissante devant l’accès aux soins, obligation pourtant garantie par l’État au nom de sa mission de service public, allègrement trahie par une caste de hauts fonctionnaires. Dans le jargon si poétique des agences régionales de santé (ARS), représentant le ministère de la Santé dans les territoires, on évoque pudiquement « l’état du zonage » des médecins généraux en France. [...]
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Quels remèdes pour la médecine de ville ?
La médecine de ville désigne l’ensemble des activités de soin réalisées en dehors des établissements de santé ou des établissements médico-sociaux. Elle englobe donc l’ensemble des professionnels de santé libéraux et salariés officiant en dehors de l’hôpital ou des établissements de santé. Lire aussi : Bruno Mégarbane : « Il faut tout changer »  Voilà vingt ans qu’on s’alarme sur le manque d’accessibilité aux soins de la France dite périphérique. On sait aujourd’hui que le problème touche l’ensemble du territoire. Selon un rapport publié en 2018 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS), sur la démographie des professionnels de santé : 8,6 % de la population vit dans une commune manquant de médecins généralistes. « Ce sont le plus souvent des communes rurales périphériques [...] Toutefois, des espaces urbains sont également touchés : un quart de la population habitant dans une commune sous-dense en médecins généralistes vit dans un pôle urbain, dont près de 18 % dans l’unité urbaine de Paris ». En clair, la pénurie de médecins se fait aussi ressentir dans les grandes villes. Quiconque recherche un dermatologue ou un cardiologue à Paris s’en est forcément aperçu. [...]
Les médecins, pas tout blancs 
La crise de l’hôpital est le signe d’un système de santé qui dans son entièreté est à bout de souffle. À l’heure d’en dresser un diagnostic froid et de pointer les responsabilités, il est courant quoique parfaitement légitime de montrer du doigt les technos qui ont rationné l’hôpital public, un peu moins de questionner le rôle des médecins libéraux dans l’évolution des politiques de santé publique ces cinquante dernières années – il faut dire qu’ils disposent, par la voix de leurs puissants syndicats, du capital culturel et social nécessaire pour se faire entendre médiatiquement et institutionnellement. [...]
[Opéra] Le Trouvère à Bastille : indigence visuelle, splendeur des voix
Ne vous laissez pas tromper par l’affiche : c’est bien Il Trovatore (1853) et non pas sa version française, avec ballet et nouveau finale, que Verdi vint monter à Paris (1857) et qui y demeura pendant une bonne décennie l’opéra le plus aimé du public. D’ailleurs il s’agit moins de trouvère que de troubadour dans le drame de Gutiérrez ayant inspiré le livret. Nulle trace de roman chevaleresque, en tout cas, dans la production d’Àlex Ollé reprise à l’Opéra Bastille. Le Catalan transpose l’action du Moyen Âge à la Première Guerre mondiale, évoquée par des fosses rectangulaires – tombes ou tranchées – disséminées sur le plateau, que viennent plus ou moins remplir de gros blocs descendant des cintres. Idée fixe d’une production où le théâtre est absent, tant l’effort d’éclairer l’intrigue est esquivé, ayant le seul mérite d’installer une ambiance favorable à la musique. [...]
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Après les Gilets jaunes, les blouses blanches ? 
La grande famille des médecins de ville gronde et s’organise avec une nouvelle marche unitaire programmée à la fin du mois de février, rejointe cette fois par les médecins et soignants hospitaliers... Humiliés par le président de la République qui les a ignorés lors de ses vœux, les syndicats sont vent debout contre la mise en coupe réglée de la médecine libérale. [...]
Mais où est donc passé le personnel soignant ?

Tous secteurs confondus, l’hôpital compte 354 000 infirmiers et 287 000 aides-soignants. Mais environ 10 % de ces postes seraient vacants, à cause de difficultés de recrutement. Il faut dire que les soignants se sentent maltraités au travail. Une étude de l’Ordre des infirmiers révélait que 4 infirmiers sur 10 souhaitaient changer de métier. Pour beaucoup, après quelques années d’un métier-vocation à l’hôpital, la reconversion professionnelle devient l’unique recours pour ne pas succomber : ainsi, 30 % des nouveaux diplômés abandonnent leur profession dans les cinq ans. Chaque mois, près d’un millier d’infirmiers décident de quitter l’hôpital. Alors qu’on en manque cruellement, il existerait en tout et pour tout 180 000 infirmiers en âge de travailler mais n’exerçant plus.

Record de candidatures et défections

Du côté de la formation, on ne réussit pas à boucher les trous. Certes la filière est plus attractive que jamais : en 2021, les 365 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) ont reçu plus de 689 000 candidatures, contre 180 000 quatre ans plus tôt. Un record. Mais la suite n’est pas aussi rose. Près de 20 % des étudiants abandonnent en cours de route. Certains pointent du doigt des maltraitances durant les stages du fait du manque de personnel, maltraitances que l’épisode Covid a gravement accentuées. D’autres pointent du doigt le processus de sélection qui ne permet pas de juger la motivation des étudiants. [...]

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Pains perdus

Dans les années 60, de Gaulle avait survolé l'Île-de-France en hélicoptère. Arrivé au-dessus des champs de betterave de la Beauce, il s’était accroupi sur les patins du ventilo, avait poussé bien fort et des entrailles de sa pensée étaient sorties les « villes nouvelles » : Cergy- Pontoise, Marne-la-Vallée, Sénart, Saint-Quentin, Evry (en partie), etc. Tout est moche, tout est toc, tout sent le vieux neuf dans ces villes. Certaines de ces verrues ont été créées sur le principe de l’anhistoricité. Aucune histoire ne doit être présente dans les dénominations de rue ! Surtout aucun nom célébrant l’histoire de France ! Ça pourrait donner des idées malheureuses au citoyen du monde. À Cergy-Pontoise par exemple, on habite « Rue des Gémeaux » ou « Avenue de l’Embellie », mais pas rue Charles Martel. Et sur le faux monument aux morts de la ville, il n’y a qu’un nom : celui du sculpteur !

De toute façon à Cergy, il n’y a aucun commerce authentique ou indépendant (à part les boutiques pour immigrés !). Juste des magasins de chaînes. Cergy-Pontoise, c’est le soleil invaincu du capitalisme de grands groupes. Avec des thuyas autour. À l’extrême opposé du spectre de l’aménagement urbain se trouvent les villes millénaires. De caractère ! Pierres. Chapelles. Histoire. Racines. La terre et les morts. Le panneau avec le nom de la ville dans la langue régionale locale. Le vieux Béziers (Besièrs en occitan), la plus ancienne ville de France, date, par exemple, de 625 avant Jésus-Christ. [...]

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Meta : le mauvais rêve qui se prenait pour la réalité 

L’entreprise s’attendait à recevoir un demi-million de personnes à la fin de cette année, mais elle attire pour le moment à peine 200 000 visiteurs. Le projet devait concurrencer originalement TikTok et sa fulgurante percée ; mais par manque de moyens et surtout de confiance de la part des employés, Meta peine à convaincre. Cependant, nous sommes malgré nous confrontés à ces évolutions : de plus en plus, tout rejoint le transhumanisme sans que nous sachions réellement ce que c’est, et en sans connaître les conséquences.

Le transhumanisme prône l’usage des sciences et des techniques pour améliorer la condition humaine par l’augmentation des capacités physiques et mentales. Meta est l’un des meilleurs exemples possibles – ici ce qui est recherché est une vie hors du monde réel, permettant d’accomplir des activités qui y sont impossibles. L'une des publicités de Meta tente de nous mettre l’eau à la bouche en nous proposant par exemple de nous entraîner à la chirurgie ou encore d’assister à des cours en virtuel. Bref, où est le problème ? Ce qui est proposé se trouve bien loin de la réalité. Actuellement le métavers n’est qu’un prototype aux graphismes dignes d’un jeu de Ps2 et sa démocratisation semble bien lointaine puisqu’un casque de réalité virtuel coûte jusqu’à 1 700 €. Quoi de mieux pour lutter contre les inégalités ? [...]

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L’Incorrect numéro 73

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