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Bruno Mégarbane : « Il faut tout changer » 

Dans quelle mesure ressentez- vous la crise de l’hôpital dans votre service ? 

Notre problème principal, c’est le manque de lits de réanimation. Nous n’en avons pas suffisamment pour pouvoir prendre en charge les patients qui se présentent aux urgences ou qui nous viennent d’autres services, et nous devons donc les transférer vers d’autres services de réanimation. Nous refusons aussi certains patients proposés par le service préhospitalier (Samu et pompiers). Cela a toujours existé, mais c’est devenu systématique, et la tendance est à l’aggravation : nous commençons nos gardes sans aucun lit disponible, le taux de refus augmente et les délais pour trouver des points de chute s’allongent. Entre-temps, il y a un danger pour le patient à cause d’une mauvaise prise en charge, et pour nous un risque d’erreur médicale car nous ne disposons pas de bonnes conditions de travail. 

Lire aussi : Urgence : pourquoi l’hôpital crève ?

Pouvez-vous chiffrer ces manques ? 

Sachant que le service dispose de dix-huit lits, nous refusons une quinzaine de patients par jour. Ce n’est pas possible d’avoir zéro refus, mais de là à dire systématiquement non... Nos délais d’admission sont donc allongés, tout comme les délais de séjour en réanimation : lorsque des patients s’améliorent au point de pouvoir aller dans des lits d’aval, nous ne trouvons pas ces lits et sommes forcés de les garder en réanimation. En clair, tout le système est bloqué parce que l’on travaille à flux tendu, sans réserve de lits. Il n’y a pas de marge de manœuvre. Parfois, nous sommes même obligés de renvoyer des patients chez eux directement depuis la réanimation. Nous ne pouvons donc pas suivre la maladie, ce qui est problématique lorsqu’il s’agit d’une maladie chronique avec risque de récidive. Normalement, ces patients devraient passer quelques jours dans d’autres services (en pneumologie pour un asthmatique par exemple). Ils rentrent chez eux guéris mais leur prise en charge n’a pas été bien faite. [...]

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Twitter : Vox populi ou parodie ? 

Arrivé enfin à la tête du réseau socialà l’oiseau bleu et aux 436 millions d’utilisateurs en octobre, le patron de Tesla et de SpaceX s’était empressé de rétablir le compte de l’ancien président Donald Trump, à la suite d’un vote organisé le 20 novembre débouchant sur 51,8 % de « oui » : « Le peuple a parlé. Trump sera réinstallé. Vox Populi, Vox Dei », avait conclu Musk, un poil emphatique, comme à son habitude. La grâce divine s’est ensuite étendue à Kanye West le lendemain mais le moins que l’on puisse dire est que l’exil n’a pas assagi le chanteur de Jesus Walks. Sitôt revenu sur Twitter, Kanye devenu Ye s’est empressé de dégainer la sulfateuse à polémique. Après être apparu dans le show télévisuel du très complotiste Alex Jones, aux côtés du suprématiste blanc Nick Fuentes,pour affirmer qu’il aimait « les juifs mais aussi les nazis » ou qu’Adolf Hitler avait inventé le microphone ou les autoroutes, Ye West a cru bon de poster un svastika maquillé en étoile de David sur son compte Twitter. « J’ai tout essayé », a tweeté Musk avant d’annoncer la suspension du compte. « Désolé, tu es allé trop loin, ce n’est pas de l’amour », annonce-t-il à West par SMS. « Qui t’a fait juge ? » lui répond le rappeur. « Il y a une raison pour laquelle on ne peut régler tous les problèmes avec un référendum », tweete l’éditorialiste Stan Schroeder à l’adresse d’Elon Musk, qui commence à découvrir les dures réalités de la démocratie numérique. 

Lire aussi : TikTok : génération sous perfusion

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[Reportage photo] L’adieu à Benoît XVI
La Bavière a rendu hommage à l’enfant du pays. Sur la place Saint-Pierre, les délégations venues de différentes villes se sont mêlées aux fidèles. Au son des fanfares et derrière leurs drapeaux, elles ont ensuite défilé sur la Via della Conciliazione. La splendeur des tenues, la richesse des matières (Loden, soie, cuir) éblouissaient le passant en jeans/ baskets. Des joueurs de trompettes ou de tambour portaient d’extravagants chapeaux à plumes. Des femmes en tenues traditionnelles étaient ornées de médailles. Ce défilé était une bouffée d’espérance. Il faut croire que la beauté est encore possible, croire en la main de l’homme ! [...]
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Urgence : pourquoi l’hôpital crève ?

Plus encore peut-être que l’école, la justice, la police ou l’armée, l’état actuel de notre système de santé signe la déroute complète de l’État- providence et du pacte social à la française. Les problèmes qui l’accablent depuis si longtemps sans que réponse leur ait été apportée ont fini de mettre l’hôpital public, en commençant par ses services d’urgence, dans un état d’agonie aussi inédit qu’effrayant : ainsi en décembre, le syndicat SAMU-Urgence France dévoilait que 31 personnes seraient mortes seules sur des brancards dans les couloirs des urgences, ou parce qu’un SMUR n’a pas pu être engagé assez rapidement. « Si on était exhaustif, on pourrait envisager qu’il y en ait beaucoup plus », ajoutait même son président Marc Noizet. Dans ces conditions, il n’est guère étonnant que seuls 27 % des Français jugent son fonctionnement correct (IFOP, 2022).

Mais l’hôpital n’est que la pointe émergée de l’iceberg sanitaire, le dernier maillon d’une chaîne de la santé qui est depuis longtemps rompue. Début janvier, les médecins libéraux se mettaient en grève sur les recommandations du collectif Médecins pour demain, d’après lequel un médecin sur deux serait en burn-out. Côté patient, 60 % des Français disaient avoir déjà dûe renoncer à se soigner, faute de médecins ou de moyens (France Asso Santé, 2018). Difficile dès lors de ne pas partager le constat posé cet été par le ministre de la Santé François Braun : « Tout notre système de santé est à bout de souffle ».

Quand science rime avec finance

Avant de se lancer dans un examen approfondi, il nous faut jeter un regard d’ensemble sur la santé publique. Car par-delà les circonstances, le problème reste avant tout structurel et universel, lié à la dynamique des découvertes scientifiques : plus la recherche avance ; plus des maladies sont diagnostiquées, plus les traitements deviennent nombreux, onéreux et efficaces ; plus les personnes vivent longtemps avec des problèmes de santé. Cette dynamique dont il faut évidemment s’enorgueillir tant elle fait honneur à l’Occident et à son souci chrétien du plus faible appelle une conclusion évidente : si la santé n’a pas de prix, elle a un coût qui ne cessera jamais de grimper.

Si les budgets augmentent en moyenne de 2 % par an, on estime qu’il leur faudrait 4 % pour se maintenir à flot. Le paradoxe est terrible : l’hôpital s’appauvrit tout en coûtant toujours davantage

Deux éléments viennent certes tempérer un peu cette envolée. Primo, la meilleure prise en charge réduit les durées d’hospitalisation, et donc les coûts : en soins curatifs aigus, le séjour moyen à l’hôpital est passé de 10,5 à 8,8 jours entre 2009 et 2019 (OCDE, 2021). Secundo, les politiques de prévention empêchent l’irruption des maladies, ce qui demande toutefois un vrai changement de culture sanitaire (seul 2 % de notre budget santé y sont consacrés, contre 3 % dans l’UE) tant la France sort à peine du « tout curatif » – jusqu’au VIH et aux scandales sanitaires des années 1990, le monde médical était nourri d’une illusion de toute- puissance thérapeutique.

Ne prenons que le cas des hôpitaux : si les budgets augmentent en moyenne de 2 % par an, on estime qu’il leur faudrait 4 % pour se maintenir à flot. Le paradoxe est terrible : l’hôpital s’appauvrit tout en coûtant toujours davantage. Dès lors, la prise en charge parfaite de toutes les maladies par un personnel soignant abondant dans des infrastructures dernier cri relèvera toujours du fantasme. Nous voilà mis face aux limites de notre système de santé : sauf à basculer en un régime proprement hygiéniste avec des taux de prélèvements attentatoires, la médecine travaillera toujours à flux tendu, en faisant du mieux qu’elle peut avec ce qu’on accepte collectivement de lui donner. Qu’on le veuille ou non, c’est en grande partie une question de budget. [...]

Éditorial d’Arthur de Watrigant : L’Empire du faux

Il y a quelques semaines, Le Monde, en partenariat avec les chercheurs de l’Ircam, un centre de recherche scientifique, d’innovation technologique et de création musicale fondé par Pierre Boulez, annonçait une petite révolution technologique : « L’appel du 18 juin du général de Gaulle reconstitué pour la première fois ». Comme chacun sait, il n’existe aucun enregistrement du fameux appel mais grâce à un procédé informatique qui utilise l’intelligence artificielle, appelé voice cloning, l’un des grands moments de notre histoire sera « recréé ». Je ne sais pas vous, mais l’idée m’excite autant que la création de Skynet dans Terminator. Pour nous rassurer, le quotidien nous affirme que ce projet « doit nous pousser à nous interroger sur la puissance et les limites de l’intelligence artificielle ».

Quand la gauche cause puissance et limite, la tenaille progressiste n’est pas loin et mieux vaut se rapatrier rapido dans un bunker, ou un cimetière, avec sa section, grenades et tout.…

TikTok : génération sous perfusion
Depuis son arrivée sur le marché en 2016, TikTok s’est imposé comme le réseau social le plus utilisé par les plus jeunes. Il compte aujourd’hui plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde, arrivant à la 7è place des réseaux sociaux les plus utilisés derrière les différents organes de Meta (Facebook, Instagram, etc). Cette […]
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Le pape François, l’homosexualité et le lobby LGBT

Le 25 janvier dernier, lors d’un entretien accordé à l’agence Associated Press, dans lequel il s’élevait en particulier contre le traitement pénal donné dans de nombreux pays à l’homosexualité, le pape François avait déclaré : « Être homosexuel n’est pas un crime. Ce n’est pas un crime, entendu. Mais c’est un péché. Bien, mais d’abord faisons la distinction entre un péché et un crime » (« It’s not a crime. Yes, but it’s a sin. Fine, but first let’s distinguish between a sin and a crime »). Il justifiait ce péché par le fait que cette « orientation demeure intrinsèquement désordonnée ».

Comme souvent, ses propos, toujours un  peu à l’emporte-pièce, ont suscité des polémiques. Non tout à fait sans raison. Laissons ici la question de savoir s’il appartient au pape de décider ce qu’un État est ou non en droit de faire entrer dans sa législation pénale.

Ce que dit l’Église de l’homosexualité

Il est inexact que l’Église enseigne que l’homosexualité soit un péché.…

Jean-Frédéric Poisson : « Drag-queens pro-LGBT, ou l’aboutissement logique de l’idéologie macroniste »

Partout en France se multiplient les animations avec des « drag-queens », c’est-à-dire des artistes travestis, qui interviennent et promeuvent opportunément en sourdine le lobby LGBT auprès des enfants ou jeunes adolescents, pour beaucoup déjà en perte de repères.

À Lamballe, dans les Côtes-d’Armor, la délégation départementale de VIA a dénoncé les animations faisant se côtoyer des drag-queens et de très jeunes enfants, avec l’aval de la mairie, dans le cadre de la « Nuit de la lecture ». Au collège du Val de Saye en Gironde, les élèves de troisième sont allés voir, dans le cadre de leurs études, la pièce de théâtre « Drag » qui raconte la vie d’une drag-queen. Ou encore, à Toulouse, la mairie tenue par le maire LR, Jean-Luc Moudenc, a souhaité mettre en place un atelier de lecture animé par deux artistes drag-queens destiné aux 3-6 ans à la Médiathèque Cabanis. Cette intervention n’a été « réorientée » vers les seuls adultes que grâce à la mobilisation des associations locales.…

L’Incorrect numéro 73

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