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Fratelli Tutti : De l’accueil en temps de crise 2/3

Dans son quatrième chapitre, « Un cœur ouvert au monde », le Pape aborde le sujet des migrations et notamment l’accueil des migrants et des étrangers dans un pays. À ce titre, il déclare que « la gratuité existe. C’est la capacité de faire certaines choses uniquement parce qu’elles sont bonnes en elles-mêmes, sans attendre aucun résultat positif, sans attendre immédiatement quelque chose en retour. Cela permet d’accueillir l’étranger même si, pour le moment, il n’apporte aucun bénéfice tangible. Mais certains pays souhaitent n’accueillir que les chercheurs ou les investisseurs »  (139).

Il est certain que la gratuité du don, de l’amour, de l’accueil est le bon remède pour pallier les pièges de l'utilitarisme, ainsi que les maux de l’individualisme, de l’égoïsme ou du matérialisme qui gangrènent une vie en société. Mais l’accueil pour l’accueil continuel ne contribuerait-il pas à dissoudre la bonté et le don qui en sont à l’origine ? En l'occurrence, n’y aurait-il pas une forme de satisfaction bourgeoise à apaiser une bonne conscience humaniste en prônant l’accueil de personnes que l’on n’accompagne pas personnellement et que l’on abandonne à un système administratif ? Cela ne rendrait-il pas également moins libre cette même conscience, lorsque, répondant à une charité ordonnée, elle définit les limites au sein desquelles elle peut favoriser l’accueil ? [...]

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Pierre-André Taguieff : « La décivilisation de l’Occident a été réalisée par des intellectuels occidentaux saisis par la haine de soi » 2/2

Partie 1 : Pierre-André Taguieff : « La grande nouveauté politico-philosophique, c’est la réhabilitation de la “race” » 1/2

Pouvez-vous résumer ce nouveau discours idéologique ?

La « pensée décoloniale », somme de pseudo-concepts, de clichés, de formules creuses et de cuistreries, repose sur neuf piliers : 1° tout est « construction sociale » ; 2° tout doit être déconstruit ; 3° tout doit être décolonisé ; 4° toutes les « sociétés blanches » sont racistes et tous les « Blancs » bénéficient du « privilège blanc » ; 5° le racisme, qui est « systémique », est l’héritage de la traite atlantique, du colonialisme, du capitalisme et de l’impérialisme du monde dit occidental ou « blanc » (il s’ensuit que, par définition, le « racisme anti-Blancs » ne peut exister) ; 6° « l’hégémonie blanche » va de pair avec l’« hétéro-patriarcat » ; 7° tout nationalisme, y compris le patriotisme républicain à la française, est porteur de racisme, donc de « discriminations systémiques » ; 8° le sionisme, outre le fait qu’il est un colonialisme et un impérialisme, est une forme de racisme et de discrimination raciale, et Israël est un « État d’apartheid » ; 9° l’« antiracisme politique » consiste avant tout à « lutter contre l’islamophobie ».

La pensée post-coloniale serait puissante parce que transverse, opérant à la fois comme une « démarche d’analyse, un projet politique et une périodisation historique ». En quoi cette nature composite est-elle selon vous typique de ces nouveaux dogmes et en quoi elle leur donne une capacité dangereusement virale ?

Sa dangerosité est avérée. Certains secteurs de l’enseignement universitaire sont devenus, depuis le milieu des années 2000, des laboratoires du décolonialisme et du pseudo-antiracisme racialiste. C’est une aubaine pour jeunes carriéristes et les opportunistes en quête de postes. Les départements de sciences sociales (surtout en sociologie et en science politique) sont particulièrement touchés par la propagande décoloniale, qui se traduit de plus en plus par une intolérance militante et des chasses aux sorcières lancées en connivence avec des groupes néo-féministes misandres au nom de l’« intersectionnalité ». Les victimes de ces chasses aux hérétiques prennent désormais la figure de « Blancs » criminalisés – principalement des hommes –, jugés intrinsèquement racistes, dont on exige la mort sociale. Les enseignants qui objectent sont isolés et harcelés. Pour échapper au terrorisme intellectuel, certains se taisent, pratiquent l’autocensure ou publient sous pseudonyme. Mais ils sont de plus en plus nombreux à résister et à refuser de s’agenouiller devant les tenants, enseignants comme étudiants, du politiquement correct et du scientifiquement correct. [...]

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Pour en finir avec l’abject cinéma de papa

Pas plus tard que début décembre, Le Professionnel a été encore diffusé à la télévision. Pour la trois milliardième fois depuis sa sortie, en octobre 1981. Cinq mois plus tôt, la France était paraît-il passée de l’ombre à la lumière, dixit le ministre de la Culture de l’époque. Y’avait qu’à croire. Le Professionnel, c’est du racisme à l’état brut. Adulé par le grand public comme par la critique. Le plus grand succès commercial de Georges Lautner et des flots de louanges, y compris de Télérama ou des Nouvelles Littéraires (« On s’y amuse et même beaucoup »).

Mort de rire, en effet! Chez les Gaulois, on se poile à chaque fois. On attend même la scène culte. On rameute la famille et les copains pour ne pas louper ça. On connaît par cœur mais on ne s’en lasse pas. « Venez, venez vite, ça va être là ! » Joss Beaumont (Belmondo) est face au colonel N’Jala, caricature de tyran africain – de toute façon, un tyran ne peut être qu’un « roi nègre », n’est-ce pas? Il est venu pour le tuer. N’Jala veut s’emparer d’un pistolet. Il ouvre discrètement un tiroir. Comme si c’était un Nègre qui allait abuser le roi Bébel! Lequel bondit et lui lance, tutoiement de rigueur quand on s’adresse à un bamboula : « Tu vois, même malin comme un singe, ça ne veut plus rien dire ». Réplique signée de Jacques Audiard, le fils de l’autre. [...]

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Henrik Lindell : « Marlène Schiappa ne comprend strictement rien aux évangéliques »

Pouvez-vous expliquer à Marlène Schiappa la différence en les termes évangélistes et évangéliques ?

L’évangéliste est quelqu’un qui écrit un Évangile. Il y en a quatre jusqu’à nouvel ordre. En tous cas, si on prend en compte l’écriture canonique. Il y a eu d’autres évangiles apocryphes, qui n’ont pas été intégré dans un livre qu’on appelle la Bible. Par ailleurs, le terme évangéliste est parfois utilisé pour qualifier certains pasteurs dont la mission est de travailler sur les méthodes d’évangélisation, mais il s’agit d’un nombre extrêmement restreint de personnes. Mais c’est un terme technique employé dans un contexte très particulier. Alors déjà, de fait, Marlène Schiappa, comme tant d’autres responsables politiques, ne sait pas de quoi elle parle puisqu’elle ne connaît pas la signification même du terme évangéliste, ce qui est tout à fait significatif. Elle ne comprend pas de quoi elle parle.  C’est de l’inculture religieuse, ce n’est pas plus compliqué que ça.

Le fait que des certificats de virginité aient pu être demandés pour des mariages entre évangéliques est-il avéré ?

Je suis un ancien évangélique, et je n’ai jamais entendu parler de cela. Ni en France, ni dans d’autres pays. Cette pratique -si elle existe- m’est totalement inconnue. Il y a d’autres observateurs et spécialistes des mouvements évangéliques qui se sont exprimés, et qui ont confirmé que c’est rarissime voire inexistant. Dans les églises évangéliques que j’ai fréquentées, il y avait des personnes d’origine africaine et américaine, des Anglo-saxons : et j’affirme formellement que je n’ai jamais entendu parler de certificats de virginité. [...]

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Fratelli Tutti : Du salut en temps de pandémie 1/3

Dans son premier chapitre, « Les ombres d’un monde fermé », le Pape François évoque le contexte de la crise sanitaire dans laquelle « nous nous sommes rappelés que personne ne se sauve tout seul, qu’il n’est possible de se sauver qu’ensemble » (32). Cette phrase postule qu’être « ensemble », en relation avec les autres, en vérité et en charité, en esprit et en actes, contribue au salut de tous. Le Pape induit ainsi que nous sommes des instruments de salut les uns pour les autres, c’est-à-dire des collaborateurs de la grâce de Dieu qui donne à l’Homme de se relever au gré des différentes crises de l’existence, de les traverser et de se renouveler.

Cet appel à la co-rédemption est un pas de plus sur le chemin de la fraternité et de la sanctification, c’est-à-dire de la perfectibilité de notre être dans l’amour de l’autre. En effet, les autres sont en eux-mêmes une grâce pour moi, car ils me donnent l’occasion de les aimer. De ce fait, l’on ne devient pas saint par la seule force de ses efforts, de ses sacrifices ou de sa volonté mais grâce aux autres. En choisissant d’aimer des êtres qui peuvent devenir des croix à porter, on leur ouvre aussi la porte pour entrer en communion avec nous, nous édifier, nous accompagner, nous corriger et nous apporter qui ils sont, avec toutes leurs limites, à aimer. [...]

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Bourgs ruraux : les carnages de l’écolo-gauchisme

Elle ne compte même plus 5000 âmes. Un vrai havre de paix, paisible, exemplaire, pourrait-on imaginer. Et pourtant, depuis douze ans maintenant, Munster est administré par une clique habitée des plus grands idéaux gauchistes : accueil massif et aveugle de populations étrangères non-communautaires, écologie radicale, allergie à toute forme d’autorité ou de fermeté régalienne. Certes, en 2008 cette fine équipe se camouflait derrière l’étendard de la nouveauté pour prendre la suite du regretté maire d’alors aux responsabilités municipales. Mais dès 2014, la nouveauté a cédé la place à la médiocrité : réélection acquise chichement, face à une opposition faiblarde. En 2020, rebelote avec une victoire contre une liste adverse fixée sur son absence de chances de victoire avant même le scrutin. Le tout agrémenté d’une sauce Covid-19 qui engendre une abstention battant tous les records.

Munster est administré par une clique habitée des plus grands idéaux gauchistes : accueil massif et aveugle de populations étrangères non-communautaires, écologie radicale, allergie à toute forme d’autorité ou de fermeté régalienne

Et le maire doublement réélu de clamer haut et fort « vouloir travailler avec toutes les bonnes volontés, exception faite du RN et assimilés ». Tiens donc. Gageons dès lors que les objectifs de la majorité n’auront rien pour déplaire aux dogmes gauchistes. Ces derniers mois, voilà qu’ont fleuri sur plusieurs murs de la ville des tags « ACAB », parfois très visibles. Rien à ce jour n’a été fait pour éliminer ces affronts aux forces de l’ordre, les agents communaux n’ayant manifestement jamais reçu de consignes adéquates. Ce bras d’honneur adressé aux gendarmes locaux demeure cohérent avec l’idéologie d’ensemble : pourquoi effacerait-on ces graffitis odieux ? [...]

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Pierre-André Taguieff : « La grande nouveauté politico-philosophique, c’est la réhabilitation de la “race” » 1/2

Aujourd’hui, dans le sillage des affaires George Floyd et Adama Traoré, l’indigénisme et le décolonialisme sont avant tout défendus par des intellectuels blancs. Comment expliquez-vous cette réappropriation par les élites « souchiennes » de la nation ?

« Avant tout » je ne le pense pas, mais « notamment », et cela témoigne des progrès de la haine de soi chez les intellectuels français. Les activistes décoloniaux sont d’abord des individus issus des anciennes colonies ou de l’immigration maghrébine, qui postulent que la France est une nation intrinsèquement raciste, définie par un « racisme systémique », et qu’il y règne un « racisme d’État ». S’y ajoutent des intellectuels gauchistes, universitaires ou non, qui se sont ralliés au mouvement, y voyant un moyen de réaliser leur utopie révolutionnaire.

L’utopie de la société sans classes s’est enrichie grâce à cette potion magique qu’est l’« intersectionnalité » : ce qui fait rêver les militants « radicaux » aujourd’hui, c’est la société sans classes, sans sexes, sans races. Mais, en attendant le Grand Soir qui instaurera l’ère de l’indistinction, tout s’explique par la classe, le sexe (ou le genre) et la race. La grande nouveauté politico-philosophique, c’est la réhabilitation de la « race », en tant que « construction sociale ». Mais il est facile de voir que la couleur de peau constitue le principal marqueur de la « race ». Il y a là, sous le drapeau antiraciste et derrière le vocabulaire « constructionniste », un grand retour paradoxal à la vision racialiste la plus classique, fondée sur les différences de couleurs de peau entre les groupes humains.

Lire aussi : La guerre des races n’aura pas lieu [...]

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Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération

Il parle avec son cœur, ses tripes et son recul de combattants et d’homme d’État. Ses paroles sur l’administration, à qui il faut répéter de commencer par obéir avant de penser à contester ce qu’on lui demande, sont à peser à l’aune de Jérôme Salomon et de ses sbires. Germain a connu la gloire. Il raconte comment, âgé d’à peine 23 ans, il est élevé en 1944 à la dignité de Compagnon. Tout juste lieutenant, il entre dans un mess d’officiers. Des colonels se lèvent, font mettre tout le monde debout et le saluent. Quelques mois plus tard De Gaulle passe des troupes en revue. Il est préoccupé. Il avance au pas de charge et passe devant Germain. Ses yeux enregistrent la décoration sur la poitrine du lieutenant. Quelques mètre plus loin, le grand homme s’arrête net. Son esprit vient de percuter. Il fait demi-tour, se plante devant Germain et lui donne l’accolade, à lui seul, devant des centaines de gens.

Les paroles de Germain résonnent d’une lumière qui dépasse le temps et les modes. Comme chez Hélie de Saint-Marc, il y a de la vie à l’état pur dans ses phrases, une vie tamisée de ses scories, une étincelle qui est son propre combustible

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