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Le couteau dans la poche
Le couteau est l’outil essentiel du gastronome. Sans lui, impossible de déboucher une bouteille, de trancher un fromage, de couper une viande Dans son Dictionnaire nostalgique de la politesse, Frédéric Rouvillois constate que le couteau ne doit pratiquement pas être utilisé à table : seulement pour couper, jamais pour pousser de la nourriture. Il est, hélas, occulté et rejeté. Une mode qu’il serait bon d’arrêter pour redonner au couteau toute sa place.
Chez Bocuse, on ne ment pas : on mange
Jean d’Ormesson, Johnny Hallyday, Paul Bocuse. En près de deux mois, la France a perdu trois grands hommes qui symbolisent trois aspects de sa culture et de son histoire : la littérature, la chanson populaire, la cuisine.
RÉMI BRAGUE & PIERRE MANENT : DUEL DE GÉANTS EN VIDÉO – PARTIE 2
C’est le débat qui devait enfin avoir lieu. Deux ans après la publication polémique de Situation de la France, où Pierre Manent appelait à imaginer un nouveau rapport avec les Français musulmans, son collègue et ami Rémi Brague, lui répond. Dialogue de géants. Partie 1
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Du dandysme et des gilets
Le dandysme n’est pas exclusivement dans la mélancolie. Il est aussi, et même surtout, dans la revendication joyeuse de cette singularité que l’on prétend gommer dans les rapports sociaux comme dans les vêtements. Et sur ce plan, le gilet constitue une arme de premier ordre. Décidément, cette ligne 63 est sans conteste la plus chic de Paris, se dit E. en voyant monter dans le bus, à Sèvres-Babylone, un monsieur entre deux âges élégamment vêtu d’un costume sombre éclairé d’un gilet en tweed vert mousse. Plus que jamais, et y compris dans les transports en commun, le gilet reste la marque du dandy, songea E., après avoir rapidement détaillé le nouveau venu. D’un côté, il a quelque chose de mélancolique, le port du gilet n’étant pas sans rappeler une identité malheureuse, comme dirait l’autre. Un temps perdu. Celui où chacun, ou peu s’en faut, en portait un par-dessus sa chemise, que l’on considérait encore comme un sous-vêtement, et où il n’était pas question de sortir sans être dûment ganté, botté, cravaté et gileté, comme le soulignait Balzac dans ses articles de La Mode. Mais voilà, tout change, et le gilet, comme les gants, le chapeau et bientôt la cravate, est de nos jours un accessoire oublié, emporté par la vague du cool, le tsunami du casual, l’impératif catégorique de la détente à tout prix, qui fait croire que pour être heureux et moderne, il faut se débarrasser de toutes ces vieilleries. Et que l’on doit, pour les mêmes raisons, faire disparaître le vouvoiement et les marques traditionnelles de la politesse, comme dans les start-ups de la Silicon Valley où de jeunes patrons milliardaires en baskets tutoient et appellent par leur prénom des employés quadragénaires en baskets qu’ils ont décidé de mettre à la porte. Le gilet est l’étendard de la liberté, en ce qu’il permet de faire comprendre, par ce que l’on porte sur le ventre, que l’on n’a nulle intention de se fondre dans la masse « Le gilet corsetait les gens! », accusent ses détracteurs. En fait, au même titre que le vouvoiement et les codes de la civilité, il crée une distance, trace une limite et marque une identité. Tout ce dont on ne veut plus entendre parler, en somme. Mais le dandysme, poursuivit E., n’est pas exclusivement dans la mélancolie. Il est aussi, et même surtout, dans la revendication joyeuse de cette singularité que l’on prétend gommer dans les rapports sociaux comme dans les vêtements. Et sur ce plan, le gilet constitue une arme de premier ordre. À vrai dire, il n’est pas que cela : s’il a revêtu les torses masculins sans interruption du règne de Louis XV à celui de Georges Pompidou, c’est également parce qu’il s’avère pratique et confortable, chaud en hiver, frais en été, et assorti de poches où on peut fourrer tout une série de petits objets indispensables à l’existence, clés, coupe-cigares, bourre pipe, briquet, piécettes, etc. Cependant, ce qu’il a toujours été, et ce qu’il est désormais surtout, depuis la disparition corps et biens du costume trois pièces, c’est un moyen de se distinguer. De sortir du troupeau, comme les romantiques en gilet rouge de la bataille d’Hernani, comme Barbey d’Aurevilly gileté de mauve et d’or, comme le falstaffien et tonitruant Gareth de Quatre mariages et un enterrement (1994). Le gilet est l’étendard de la liberté, en ce qu’il permet de faire comprendre, par ce que l’on porte sur le ventre, que l’on n’a nulle intention de se fondre dans la masse. Même lorsque l’on prend le bus. Lire aussi : Montres des profondeurs Lorsque le monsieur élégant descendit, E. constata avec soulagement que celui-ci avait bien laissé ouvert le tout dernier bouton du gilet, comme c’est la règle depuis que le prince de Galles en a imposé l’usage vers la fin du XIXe siècle. On est élégant ou on ne l’est pas
Père Henri Boulad : « De quel Dieu et de quel homme parlons-nous ? »
Jésuite égypto-libanais de rite melkite, le père Henri Boulad a été recteur du Collège des jésuites au Caire, professeur de théologie au Caire, directeur de Caritas-Égypte et vice-président de Caritas Internationalis pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Auteur d’une trentaine d’ouvrages dans une quinzaine de langues, il est l’un des observateurs les plus aigus des relations entre christianisme et islam. Les problèmes de violence dans le monde viendraient-ils uniquement de l’islam ? Bien sûr que non, on trouve de la violence dans le christianisme, le bouddhisme, l’hindouisme, le judaïsme, ainsi que dans les idéologies totalitaires. Mais historiquement, il semble que l’islam ait battu tous les records, parce que ses textes fondateurs incitent clairement au combat, au meurtre et à l’intolérance. L’Occident autrefois chrétien semble fatigué d’être croyant, et il est tombé dans une tiédeur épouvantable. On peut se demander si l’islam n’a pas été permis par Dieu pour réveiller l’Occident endormi ? Peut-être. Mais le danger pour le christianisme serait de chercher à renouer avec un passé obsolète et dé- passé. Sous prétexte de réagir contre l’islam, l’Église risque de se cramponner à des croyances et des pratiques anachroniques sans signification. Il s’agit de (...)
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Non à leur avenir sans culot et de travers !
Que penser du traitement médiatique et politique de la grave crise écologique que nous traversons ? Les cris d’alarme réguliers de scientifiques n’y ont rien fait : nous n’arrivons pas à enrayer la course folle qui mène la planète à sa perte. Et ce n’est pas Macron et son « One Planet summit », sa dernière action de « com qui nous sauveront, ni aucune COP

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