Avec Hervé Juvin, vous lancerez au mois de janvier le parti localiste. Quel est le sens de cette initiative ?
Le localisme est un thème qui a déjà été utilisé, et il ne faut pas le confondre avec le régionalisme ou l’indépendantisme. Au contraire, le localisme est une vision des politiques publiques, de la patrie et du monde. La globalisation détruit les territoires, les emplois et l’identité. Partout dans le monde, en Inde ou dans le sud-est de l’Afrique face au tourisme de masses, les gens souhaitent se protéger contre cette mondialisation qui broie tout. Voyez le Brexit, on dit que c’est la droite britannique qui a gagné contre la gauche, mais je pense que c’est une erreur : Boris Johnson a fait campagne sur la reprise de contrôle des politiques publiques chez soi.
En France avec l’abstention, le système démocratique entre en faillite. Pourquoi ? Parce qu’avant, les gens allaient sur la place du village pour expliquer un problème au maire, qui le réglait dès le lendemain. Aujourd’hui, on fusionne dans des intercommunalités et des grandes régions, et les grandes métropoles assèchent tout ce qu’il y a autour d’elles. On entre véritablement dans ce qu’Hidalgo appelle l’archipel des métropoles : il y a plus de connectivités entre deux métropoles qu'au sein de la patrie entre nos propres territoires. Mais le localisme n’est pas un indépendantisme : les Gilets jaunes manifestaient avec des drapeaux bleu-blanc-rouge. Leur seul message était que leur territoire est en train de mourir (services publics, industries, pouvoir d’achat), tout ça face au mondialisme qui prône la mobilité, les personnes interchangeables et déracinées, sans identité. [...]
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