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Olivier BUIRETTE : « Ils font plus que jamais parti de notre civilisation européenne »

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Publié le

26 octobre 2018

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Historien, chercheur à l’Université Sorbonne-Nouvelle (Paris III), Olivier BUIRETTE est le commissaire scientifique de l’exposition sur l’Armée d’Orient qui se déroule du 25 octobre au 17 novembre à la Mairie du 5e arrondissement de Paris (place du Panthéon).

 

1/ A la demande de Florence Berthout, maire du 5e arrondissement de Paris, vous organisez une grande exposition sur l’Armée d’Orient. Comment expliquez-vous le relatif oubli dont elle à jusqu’ici fait l’objet ?

 

Aux origines de l’Armée d’Orient, il y a d’abord l’échec de l’opération des Dardanelles lancée en 1915 à l’initiative du Premier Lord de l’Amirauté Britannique de l’époque, un certain Winston Churchill, cette opération destinée à frapper en premier lieu l’Empire Ottoman fut une défaite et la reconstitution d’une véritable armée à la frontière entre la Grèce et la Macédoine eut pour noyau en effet ce corps militaire interallié vaincu en 1915. Progressivement sous le commandement de généraux comme Sarrail, comme Guillaumat et enfin Franchet d’Espèrey, une véritable force de frappe devait se trouver aux portes orientales des Empires centraux. Cela sera la percée victorieuse de septembre 1918 menée par Franchet d’Espèrey qui provoquera tout de même pas moins de 3 armistices : Empire Ottoman, Bulgarie et enfin Autriche Hongrie. L’offensive menée alors sur le front occidental par Foch permit d’en finir avec l’Allemagne et ce fut le 11 novembre 1918.

Aux origines de l’Armée d’Orient, il y a d’abord l’échec de l’opération des Dardanelles lancée en 1915 à l’initiative du Premier Lord de l’Amirauté Britannique de l’époque, un certain Winston Churchill.

Donc, nous devrions nous souvenir avec fierté de l’Armée d’Orient mais l’historiographie actuelle est centrée sur le front occidental, sur les grandes batailles de la Somme, de la Marne ou encore de Verdun. Enfin, les programmes du secondaire n’ont hélas plus le temps d’entrer dans les détails du conflit. Pour tout cela, nous avons donc voulu essayer avec les quelques traces historiques que nous avons pu rassembler dans cette exposition, de faire revivre cette grande armée d’Orient, une armée interalliée qui comporta au moment de la percée des 14 et 15 septembre 1918 que l’histoire a retenue sous le nom de bataille de Dobro Polje, jusqu’à presque 100 000 hommes.

 

2/ Quels objets, quels documents allez-vous présenter au public ?

 

Notre exposition s’organise en 3 grandes thématiques : la première présente les « oubliés » du conflit au travers de l’importance des Gendarmes dans le conflit notamment avec le rôle de la « police des militaires » à savoir celui des « prévôts ». Pour cela nous avons fait appel aux collections du Musée de la Gendarmerie de Melun et aux collections privées de Monsieur Christophe Bousquet. Une seconde partie nous montrera les collections du Service Historique de la Défense : avec quelques cartes postales rarement vues et de belles affiches auxquelles s’ajoutent  des images issues de collections inédites, le tout présentant des moments du conflit. Enfin nous terminons avec la victoire de septembre 1918, avec les collections de deux descendants du Maréchal, d’une part Sigolène Franchet d’Espèrey-Vujic et d’autre part les forts intéressants et pédagogiques panneaux de Christian de Gastines. Nous avons enfin prévu une sortie avec quelques films sons et images de l’époque en questions, le tout agrémenté de tableaux portant sur l’armée d’orient réalisé par l’Association des Amis des Artistes de la Préfectures de Police de Paris ainsi que deux sculptures thématiques réalisées par Virgil, sculpteur et peintre officiel des armées.

 

Lire aussi : Napoléon, le plus étranger des Français

 

3/ Vous avez tenu à associer les pays concernés par ces opérations militaires (Serbie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Macédoine du Nord, Moldavie…). Pensez-vous que le souvenir de l’Armée d’Orient peut-aider à renforcer les liens culturels entre la France et ces pays ?

 

Je pense de manière générale que la connaissance de l’Histoire de ces régions et de ces peuples ne peut que nous montrer à quel point ils sont proches de nous surtout depuis la fin de guerre froide terminée depuis bientôt 30 ans et comment ils font plus que jamais parti de notre civilisation européenne.

 

4/ Vous organisez le 8 novembre un colloque international sur le sujet à la mairie du 5e arrondissement. Quels sujets vont être traités à cette occasion ?

 

Nous aurons deux grandes thématiques lors de cette journée. En premier lieu une matinée où nous donnerons la parole aux descendants des grands témoins de cette époque. Les héritiers des généraux Guillaumat et Berthelot seront ainsi à l’honneur, ainsi que bien quelques descendants du  Maréchal Franchet d’Espèrey. L’après-midi concernera des thématiques variées sur le sujet et qui seront aussi différentes que celles de la souffrance animale au travers de l’évocation des pigeons de guerre, ou encore des aspects particuliers de l’histoire de la région en abordant le cas de la Macédoine dans le conflit, ou encore des thématiques littéraires autour de l’ouvrage de Roger Vercel, Capitaine Conan par exemple. Sachez enfin que des actes de ce colloque sont prévus et que ceux-ci seront rassemblés dans le catalogue de l’exposition.

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