« La VAR est une belle merde ! » tempête Michel Platini, alors que 80 % des amateurs de football français jugent qu’elle « permet de réduire significativement les erreurs d’arbitrage » depuis son introduction en 2018, un an après la plupart des championnats européens. C’est que, tel le politiquement correct, il paraît irrationnel de s’y opposer : pourquoi diantre ne voudrait-on pas, au nom de la justice, que chaque équipe soit récompensée pour ce qu’elle produit substantiellement sur le terrain ?
La rationalisation du football par cette totale transparence technologique participe finalement à son désenchantement
L’arbitrage sans revers est pourtant une pure impossibilité pratique : hormis dans quelques situations évidentes, l’homme en noir est, comme un juge pour le texte de loi, un interprète plutôt qu’un exécuteur. La vidéo n’est à ce titre qu’un outil dont il était illusoire de penser qu’elle règlerait tous les problèmes : les différences de perceptions demeurent, et la question ne se trouve que déplacée. Elle rend d’ailleurs l’erreur résiduelle encore plus insupportable du fait même qu’elle est supposée disparaître. Il faut encore dire à quel point les images au ralenti sont trompeuses en ce qu’elles trahissent l’intelligence du réel et de sa vitesse. Mille questions peuvent encore être soulevées sur les modalités de son utilisation. [...]
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