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Belgique : « islamophobie », les masques tombent

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Publié le

14 avril 2025

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Ancienne ministre belge des Affaires étrangères devenue commissaire européen, Hadja Lahbib a présenté un projet visant à faire de l’ « islamophobie » un délit.
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Ancienne présentatrice du JT de la très bien-pensante RTBF, ancienne ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib a été recyclée, comme tous les encombrants dont les partis politiques ne savent que faire, vers l’UE. Les Belges connaissaient donc de longue date ce cheval de Troie de l’Oumma qui, bien que née en Belgique, persiste à porter un nom arabe. Qu’on le veuille ou pas, le nom est un signal fort d’appartenance. Les descendants d’immigrés polonais appelleront plus volontiers leur fils Pierre que Zbigniew. Certes, il n’en va pas tout-à-fait de même des mahométans.

Mais peu-à-peu, les Européens découvrent notre fameuse Hadja, surtout depuis qu’elle a suscité les rires gênés en leur présentant le « kit de survie » en mode Colargol. Du jeu de cartes au briquet en passant par les lunettes, tout y passe. Tout sauf peut-être la chose la plus importante en cas de danger mais très peu au goût de nos élites : une arme. Cela, il ne saurait en être en question ! En effet, cette vidéo semble s’adresser à un public durablement infantilisé. On ne va pas lui parler d’armes, il pourrait en faire d’horribles cauchemars. Déjà que le poste « somnifères et psychotropes » fait exploser le budget de la Sécu, ce n’est pas le moment de convaincre les braves gens qu’ils pourraient avoir à se défendre tout seuls comme des grands. Restons plutôt dans le registre léger et rieur.

Mais on ne rit plus quand il s’agit de nos invités du désert, et c’est avec une certaine gravité dans la voix qu’Hadja Lahbib a présenté son projet de faire de l’islamophobie un délit. Carrément ! Pourquoi l’islamophobie plus que la bouddhistophobie, la christianophobie ou la judéophobie particulièrement meurtrière par les temps qui courent ? Madame Lahbib ne nous le précise pas. Visiblement, seuls ses coreligionnaires doivent être protégés de toute critique, voire de tout questionnement. Si elle s’était un peu intéressée à l’Histoire du pays qui a accueilli ses parents et lui a offert une instruction irréprochable, elle saurait qu’il y a un peu plus d’un siècle, l’anticléricalisme y a fait rage, autrement plus féroce que l’« islamophobie », et qu’il n’a traversé la cervelle de personne de le criminaliser. Peut-être aussi saurait-elle que la critique pointilleuse de toute théorie politique ou de toute religion, sous nos cieux, ce n’est pas un délit, c’est un devoir intellectuel auquel se soumet tout honnête homme. Et que depuis l’exécution du Chevalier de La Barre, les humanistes sont devenus très méfiants face au délit de blasphème.

Lire aussi : Rémi Brague : « L’islamisme est un islam pressé »

Et pour appuyer ses dires et nous faire partager ses angoisses face aux dangers que constituerait l’islamophobie, madame la députée Lahbib nous emmène aux antipodes. Traversant le temps et l’espace, elle nous brandit Christchurch, en Nouvelle-Zélande où, il y a six ans, une mosquée et un « centre islamique » furent la proie d’une fusillade. Les églises incendiées, les vitraux quotidiennement caillassés, les autels mis à sac, les statues décapitées – quand ce ne sont pas les curés – ne sont, de toute évidence, pas visibles pour Hadja Lahbib. De même, Mireille Knoll, Sarah Halimi, les otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, Myriam Monsonégo, Wolinsky, Cabu, le père Hamel et tant d’autres, victimes civiles et innocentes, exécutées par ses protégés, ne semble pas peser bien lourd à ses yeux.

Cependant, il convient de s’arrêter un instant sur ce néologisme « islamophobie » que Hadja Lahbib reprend à son compte pour tenter de le couler dans l’airain de la loi. Il a été inventé par l’ayatollah Khomeini lors de sa prise du pouvoir en Iran en 1979 et avait pour but, selon de bonnes vieilles méthodes qui avaient fait leur preuve sous le bolchévisme, de psychiatriser tout opposant ou tout dissident. Critiquer l’islam faisait de vous un malade mental, que l’on ne peut donc ni écouter, ni contredire. On se contentera de l’isoler. Il faut peut-être rappeler que dans nos contrées, le blasphème ne peut en aucun cas constituer un délit. Toute idée, toute religion, toute théorie politique ou autre peut être critiquée, raillée, tournée en dérision, ridiculisée et humiliée. Cela s’appelle la liberté d’opinion et d’expression, ce sont les valeurs fondatrices de l’Europe et tout le monde n’est pas prêt à partager l’enthousiasme de madame Lahbib à les envoyer paître. Des hommes et des femmes se sont battus, et parfois sont morts, pour ces libertés, il faudrait sans doute s’en souvenir avant de criminaliser le blasphème. Et rappeler aussi que chaque vendredi, dans chaque mosquée, sont lus des versets du Coran autrement plus blasphématoires à l’endroit « des Juifs et des associateurs » sans qu’aucun député de l’UE n’y ait trouvé à redire.

Bien sûr, « phobie » peut aussi s’entendre sur le plan étymologique comme une simple « peur ». Est-ce un délit d’avoir peur ? Quand on voit les hectolitres de sang que l’islam a fait couler depuis l’hégire, il est raisonnable de penser qu’il s’agit là d’une peur salutaire. Il est d’ailleurs peu probable qu’un kit de survie nous en protège.

Nous passerons sur le fait que madame Lahbib, des tremblements dans la voix, n’hésite pas à parler de « racisme antimusulman », confondant, par malice ou par ingénuité, une race et une appartenance confessionnelle. La prochaine fois qu’elle se rendra en Nouvelle-Zélande, elle devrait faire un crochet par l’Indonésie, pour y découvrir la plus grande communauté musulmane au monde, qui abrite des centaines de groupes ethniques différents.

Reste une question. Si un passant, croisant une femme en burka, fait un signe de croix, est-il condamnable ? S’agit-il d’un blasphème, ce nouveau délit que Madame Lahbib veut nous voir adopter ? Et si oui, qui blasphème qui ? N’est-ce pas plutôt l’islamisme qui devrait constituer un délit ?

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