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Bergé et les agneaux immolés

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Publié le

21 novembre 2017

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PierreBerge

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Dans la grande foire au cochon du temps présent, feu le puissant Pierre Bergé fait figure d’exception : malgré certaines accusations sordides portées contre lui, le silence continue de régner.

 

Fabrice Thomas, l’un des nombreux amants du couturier, a publié le 12 octobre un livre nauséeux sur ses années de vie avec Yves Saint-Laurent, Saint Laurent et moi, une histoire intime (Hugo document). Sans l’avoir lu intégralement, pour me préserver du voyeurisme et de l’ignominie du Mal, j’ai relevé les très rares articles de presse qui rapportent les pratiques sadomasochistes maltraitantes et sadiques du « mâle dominant » qu’était Pierre Bergé. L’auteur, en laisse et à quatre pattes, raconte ainsi une scène où Bergé, dit « Monsieur », l’a giflé, fouetté au sang et a fixé des pinces à molettes sur ses tétons avant de lui uriner dessus en l’injuriant et le droguant au poppers devant un film porno. Voilà pour les pratiques de ce « fabuleux mécène, philanthrope, esthète insatiable, génial entrepreneur, homme de culture et de toutes les passions », comme disait l’infatigable Jack Lang, en hommage au défunt, ajoutant qu’il « était tout cela à la fois » mais que « plus encore, il incarnait un humanisme qui plaçait la destinée des hommes au-dessus de toutes les autres valeurs ».

Rien à dire juridiquement, ce sont des adultes qui consentent librement à ce qu’on se soulage sur eux, qu’on les torture et qu’on les humilie…  Et qui y trouvent même du plaisir. Mais il y a beaucoup plus ignoble.  Fabrice Thomas relève un fait de pédophilie tarifée dans le jardin de la villa marocaine. « Il se passe bien plus de choses encore. Les autorités préfèrent faire comme si elles ne savaient pas. Et pourtant, tout le monde sait, évidemment », dit Yves Saint-Laurent en réponse au dégoût de l’auteur qui vient de voir un enfant se faire violer un billet de banque dans sa main levée. Ignoble mépris des riches confits dans la graisse de leur impunité. Le témoignage de l’ancien amant n’a pas eu grand écho dans la presse… Il n’a pas suscité le déchaînement des professionnels de l’indignation, ni des associations de protection de l’enfance, pas plus que lorsque fut rééditée la BD La vilaine Lulu, en 2010, qui décrit l’enlèvement et la torture d’enfants dans un trait gamin et ludique où Saint-Laurent se paye le luxe d’écrire en page de garde que « toutes ces aventures ont été tirées de faits réels »…  

 

Lire aussi : A-t-on le droit de «chier sur Pierre Bergé»

 

Pourquoi ce silence apeuré ? Parce que s’il fallait creuser dans la pourriture satanique, certains puissants de ce monde seraient sans doute compromis et verraient leur légion d’honneur éclaboussée d’ordures. Parce que tout cela se passe dans la villa Majorelle, et non dans les jardins du Vatican. Parce qu’Yves Saint-Laurent est une icône encensée plus qu’un dieu, parce que Bergé était un faiseur de rois, finançait les campagnes et tenait une part majeure de la presse française. Parce qu’il était franc-maçon mais pas prêtre, c’est le moins qu’on puisse dire. Parce qu’il ne s’agit que d’enfants bien pauvres sans doute, et que cela n’intéresse finalement pas grand monde.

« Ce que tu as fait au plus petit, c’est à moi que tu l’as fait » (Mc 25, 40). Je ne veux pas dédouaner les quelques hommes du clergé qui posent des actes d’autant plus monstrueux qu’ils représentent le Christ. Mais ce silence médiatique quand il ne s’agit pas des « curés » est assourdissant d’hypocrisie et de honte.

Le jugement est entre les mains de Dieu. Sur cette terre Mammon arrange bien des choses. Mais la justice est éternelle, et justice sera faite, sans doute pas en ce monde où l’Argent fait taire le cri des enfants et achète le silence des intéressés, des soumis et des courtisans, mais dans l’autre où « ce que tu as fait dans l’ombre sera proclamé sur les toits » (Lc 12, 3). Un jour le Seigneur viendra. Quelle vidange alors.

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, ils seront rassasiés » (Mt 5, 6).

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