Le 31 janvier 2021, les Birmans se sont couchés pleins d’espoir, la National League for Democracy (NLD) allait commencer un second mandat de cinq ans après avoir remporté, haut la main, les élections de novembre 2020. Le lendemain, au petit matin, Aung San Suu Kyi, le président Win Myint et les parlementaires de la NLD étaient arrêtés à Naypyidaw et le Tatmadaw (nom de l’armée birmane) reprenait le total contrôle du pays après un interlude démocratique de dix ans.
Un an après, le chef du nouveau régime, le général Min Aung Hlaing affirme que tout va pour le mieux au Myanmar. Il en est convaincu, la crise va rapidement laisser place à un avenir radieux fait de voitures électriques, de métro, de vaccins made in Myanmar et d’un retour en masse des investisseurs et touristes étrangers. Le calme des grandes villes, comme Yangon ou Mandalay, pourrait laisser penser qu’en effet tout va bien en Birmanie. Mais l’omniprésence des militaires patrouillant arme au poing dissipe rapidement l’illusion. Économiquement le pays agonise. La plupart des banques sont fermées et retirer de l’argent devient presque impossible. L’instabilité du pays et les sanctions internationales ont provoqué le retrait de nombreux investisseurs étrangers comme Total ou Chevron, aubaine pour certaines compagnies asiatiques et surtout chinoises, attirées par les richesses birmanes. L’arrêt des exploitations de gaz naturel et des problèmes de maintenance de certaines installations ont par ailleurs fortement ralenti la production d’électricité et depuis le début du mois de mars 2022 la situation est devenue intenable. Une grande partie du pays est privée d’électricité une bonne partie de la journée, le courant étant accessible au maximum six heures par jour, réparties de façon totalement anarchique, désorganisant encore plus une économie sinistrée. [...]
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