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BREXIT : SORTIE DE L’UE PAR LA DROITE

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Publié le

14 décembre 2019

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Boris Johnson

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Le 23 juin 2016, interrogés par référendum, les Britanniques se sont prononcés en faveur du Brexit. Le 23 mai 2019, aux élections européennes, les Britanniques se sont prononcés en faveur du Brexit. Le 12 décembre 2019, aux élections législatives, les Britanniques se sont prononcés en faveur du Brexit. Il semblerait que les Britanniques souhaitent quitter l’Union Européenne.

 

Jeudi, le message ne pouvait être plus clair. Le résultat est sans appel. Les législatives marquent une troisième victoire du Brexit. Boris Johnson aura mené une campagne obsessionnelle autour de la sortie de l’UE. « Get Brexit done ! » Il en a fait l’enjeu des élections et son parti savoure son triomphe. Du jamais vu depuis les années 80. Les Conservateurs remportent 365 sièges sur 650 soit une majorité moelleuse qui devrait permettre à BoJo, comme il n’a cessé de le souhaiter, de faire adopter l’accord de retrait négocié à Bruxelles et de passer à autre chose. Adieu le cauchemar du verrou parlementaire qui a englué la Grande-Bretagne dans un immobilisme législatif pathologique. Boris Johnson a réclamé des élections afin de faire ratifier par le Parlement son accord de retrait de l’UE. Il l’a emporté haut la main.

Face à lui, le camp des remainers s’est vu rappeler quelques principes démocratiques. Ils ont tout essayé pour empêcher la sortie de l’UE. La voie judiciaire. Le blocage parlementaire. Les arguments fallacieux selon lesquels les jeunes en 2016 étaient devenus majeurs depuis, et n’avaient pas pu s’exprimer lors du référendum trois ans plus tôt. Injustice ! Inégalité ! À sa décharge, le parti LibDem, pro-européen, a joué cartes sur table. Pas question de sortir de l’UE, pas question de respecter le vote référendaire de 2016. La trentenaire et pimpante Jo Swinson, nouvelle leader des LibDem s’engageait, si son parti devenait majortaire au Parlement, à révoquer l’article 50. Swinson n’a pas compté son temps pendant la campagne. On l’a vue planter des arbres pour séduire les écolos. On l’a entendue dire que le Brexit était une affaire ourdie par « six mâles blancs englués dans le passé et occupés à détruire lavenir », on l’a vue promettre de faciliter le changement de sexe des transgenres. À la question « combien y a-t-il de genres ? », un peu ennuyée mais pas démontée pour autant, elle répondit  « le sexe biologique nest pas si binaire quon le croit », « ça n’est pas une question scientifique, cest une question de mode de vie ». Las, cette ouverture d’esprit n’aura pas payé. La tête de file des LibDem a reccueilli pour son parti 11 sièges seulement… et a perdu le sien. Désavouée dans sa circonscription, celle qui se voyait Premier ministre n’est même plus députée.

Quant aux électrons libres qui ont quitté leurs partis pour se regrouper entre gens éclairés en faveur d’un second référendum, une fois de plus, comme ce fut le cas aux européennes, ils ont perdu leur mise. Tous, torys ou travaillistes, tous ceux qui avaient claqué la porte de leur parti pour se fédérer et sauver l’Europe, tous sans exception, ont perdu leurs sièges.

En somme, le Brexit a fait des Tories le parti des classes populaires.

Mais l’événement majeur de ces législatives, c’est la défaite historique des Travaillistes. Les accusations d’antisémitisme (lié au clientélisme islamiste comme à la personnalité du chef Corbyn), ont empoisonné la campagne du Labour. Notons à cet égard que le Brexit Party (qui s’est montré fairplay et a retiré ses candidats de 317 circonscriptions où les Conservateurs étaient donnés gagnants, pour ne pas nuire à la cause du Brexit) ne s’est pas privé de présenter, dans la circonscription de Jeremy Corbyn (Islington-Nord), un candidat Brexit Party. Yosef Hayeem David, travailleur social portant kippa, s’est courageusement opposé au poids lourd travailliste. Sans succès. Mais si Corbyn garde son siège de député, ses camarades n’attendent qu’une chose : sa démission de la direction du Labour, vu la déconfiture (le parti n’a plus que 203 députés à Westminster).

 

Lire aussi : En piste Boris !

 

Corbyn hier se plaignait d’avoir été maltraité par les médias, ce qui est une vaste blague. Le Labour paye comptant ses louvoiements quant à la sortie de l’UE. Le parti est resté flou pendant toute la campagne, Corbyn n’a jamais pris position et s’est borné à évoquer un montage compliqué s’il obtenait une majorité, promettant un nouveau référendum, on ne savait pas bien dans quels termes, imaginant de nouvelles négociations avec Bruxelles pour remplacer le deal de Boris Johnson. La sanction fut sévère. Sur les terres travaillistes, le Nord, les Midlands, les ex-régions minières (le Pays Noir, the Black Country, est devenu bleu) et même au Pays de Galles, où l’on votait Labour de génération en génération, le « mur rouge » s’est écroulé. Les conservateurs ont raflé 54 sièges travaillistes, pour la plupart dans des circonscriptions qui avaient voté à majorité leave en 2016.

En somme, le Brexit a fait des Tories le parti des classes populaires.

Les commentateurs tombaient de haut en égrenant les noms imprononçables (pour nous) des circonscriptions travaillistes tombées aux mains des conservateurs. Wakefield, Labour depuis 1931. Rother Valley surnommée « La République Socialiste du Yorkshire ». Sedgefield, le fief de Tony Blair. Blyth Valley, ex-ville minière, travailliste depuis 1950. Dewsbury, Keighley, Scunthorpe, Blythe Northumberland. Aux micros des reporters télé, des électeurs qui avaient voté à gauche toute leur vie, et de génération en génération, avouaient qu’ils avaient glissé dans l’urne un bulletin tory. On entendait les commentaires : « Si mon père savait que jai voté conservateur, il se retournerait dans sa tombe ».

Dehenna Davison, une conservatrice de 26 ans, l’a emporté à Bishop Auckland, un bastion labour depuis 1935 !

Un vrai tremblement de terre. Le Labour, dans une fuite en avant du côté des politiques diversitaires, multiculturelles, prônant un égalitarisme utopique, a oublié les classes populaires. Dans des régions qui se sont senties abandonnées par leurs députés et trahies sur le sujet du Brexit, s’est exprimé un désir de renouvellement du personnel politique. Ainsi, Dehenna Davison, une conservatrice de 26 ans, l’a emporté à Bishop Auckland, un bastion labour depuis 1935 ! Cette étudiante en sciences politiques, vendeuse à mi-temps pour payer ses études, native de la post-industrielle Sheffield, connait bien le terrain et incarne ce nouveau conservatisme à col bleu. La voilà à Westminster, parfaite représentante du conservatisme social de BoJo. Il l’a dit et répété, une fois le Brexit enclenché, il souhaite mettre en œuvre un programme politique articulé ainsi : la santé (des millions pour la NHS, National Health Service, la santé publique anglaise, trésor national bien mal en point), la sécurité (plus de forces de l’ordre pour venir à bout des crimes au couteau), les infrastructures (de grands travaux visant à améliorer le réseau ferroviaire et désenclaver le Nord), l’éducation. Au lendemain de sa victoire, il a remercié les travaillistes qui lui avaient donné leur confiance et célébré le « conservatisme dune seule nation ». La Grande-Bretagne s’est déchirée autour du Brexit. Celui que la presse décrit comme fou et déraisonnable, promet de panser les plaies. 

 

Sylvie Perez

 

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