Shinzo Abe vient de démissionner de son poste de Premier Ministre du Japon en invoquant des raisons de santé. Dans quel climat politique cette décision intervient-elle ?
Ce n’est pas un mauvais climat politique pour Monsieur Abe. Je crois que les raisons de santé qu’il invoque ne sont pas du tout un prétexte. Je crois que c’est une maladie récurrente et très grave de l’intestin qui l’avait déjà conduit à interrompre un premier mandat (en 2007, NDLR). Il y avait eu un mieux et il était revenu au pouvoir avec une longévité assez exceptionnelle.
Il n’était pas dans une mauvaise situation politique, et il n’y avait aucune échéance immédiate. Sur le plan national l’opposition est minoritaire. Au sein de son parti il y a quelques critiques, mais son autorité n’était pas substantiellement remise en cause. Rien sur le plan politique donc ne l’obligeait à démissionner
Le mandat de Shinzo Abe a été fragilisé par sa gestion controversée de la pandémie du Covid-19. Cela a-t-il joué un rôle dans sa décision ?
Non, absolument pas. Comme beaucoup d’autres dirigeants internationaux, la crise du coronavirus n’a certes pas facilité son mandat et il a été critiqué à cet égard. Cependant, si vous comparez la situation du Japon dont la population est doublement supérieure à celle de la France, quand le Japon a eu 1200 morts, la France en a eu plus de 30000. Le Japon s’en est donc plutôt pas mal sorti avec des exigences de confinement et de port du masque très inférieures à celles de la France. [...]
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