Éva Jospin travaille le carton, matière rêche, pauvre, brune et souple. Elle le découpe, le perce, l’effiloche, l’entasse, le superpose, le creuse et en tire des forêts très précises, des lianes convaincantes et des Palmyre en réduction, un désert syrien avec un palais nabatéen ou une ruine romaine qu’on jurerait sortie d’un tableau d’Hubert Robert. L’hôtel de Guénégaud, ses boiseries et ses décors XVIIe et XVIIIe voient surgir au milieu des salons des caprices, des cénotaphes, d’immenses maquettes imaginaires, et même un arc antique, la Galleria, tout un univers architectural en réduction et en trompe-l’œil, pierres et végétaux factices résonnant avec les arts décoratifs baroques d’il y a trois siècles, et même au-delà : ce goût de la ruine et des architectures éphémères est aussi romantique que renaissant, cet amour pour le décor est antique. [...]
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