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Cauchemar dans la constitution

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®Antoine Andrieux pour L'Incorrect
Confortablement assis dans son fauteuil, E. s’endormit, puis se réveilla en sursaut. Dehors, les événements se poursuivaient. Il entendait des explosions sporadiques, peut-être des tirs, comme à chaque nouvelle manifestation des Gilets jaunes. La télévision était allumée et passait en direct une émission étonnante, un genre de télé-réalité filmé à l’Élysée où le couple présidentiel recevait l’ancien président Hollande et sa nouvelle compagne. Il fut d’abord frappé par la voix altière du président Macron. On affirmait qu’il avait pris des cours de diction pour éviter que sa voix ne déraille, comme lors des meetings de la campagne présidentielle. Brigitte avait insisté : avec tous ces malotrus qui demandaient sa démission, il ne pouvait plus se le permettre. Son ex-mentor François Hollande abondait en ce sens : avec les « sans-dents » – « c’est l’ancien nom des Gilets jaunes ! », lui avait-il confié en pouffant – on devait s’attendre au pire si l’on montrait la moindre faiblesse. Brigitte rappela que Bonaparte avait dû sa fortune politique à sa capacité à faire tirer sur la foule en Fructidor au nom de la République en danger. Julie, mollement affalée sur une méridienne qui lui donnait l’air de Madame Récamier, précisa avec un rire de tête qu’il la devait aussi au fait d’avoir fusillé le duc d’Enghien dans les fossés de Vincennes, et qu’il y avait là peut-être une idée à reprendre… « En tout cas, Emmanuel, n’hésite pas à utiliser toutes les armes à ta disposition ! Et d’abord, les armes constitutionnelles ! – Tu as raison, j’appelle illico Alexandre pour qu’il me fasse une fiche », opina le président. Brigitte lui lança un regard courroucé : – Tu trouves pas qu’il nous a causé assez de problèmes, celui-là ? Tu crois que c’est malin de le ressortir en pleine crise, ton nervi ? Lire aussi : Benalla, flic et voyou – Brigitte a raison. Laisse-le tomber une fois pour toutes. Du reste, ce n’est pas difficile, il suffit de reprendre la constitution article par article. Alors… Dans l’ordre, on peut commencer par l’article 5 : « Le président assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». C’est bien, ça, mais il n’y a pas grand-chose à en tirer. Poursuivons : article 8, le président nomme le Premier ministre et les ministres. On a toujours considéré qu’il peut aussi les démettre. Ce serait peut-être une solution, ça. Tu vires Philippe, et tout le monde est content… – Et je mets qui a la place ? Rugy, pour donner des ailes aux Gilets jaunes, façon révolution d’octobre ? Blanquer, pour que les universités se rallient au mouvement? Benoît Hamon? Ou Marlène ? (...) A lire en ligne pour les abonnés ou à découvrir dans le dernier hors-série de l'Incorrect.
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