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« Cette maladie peut potentiellement provoquer de nombreux morts »

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Publié le

25 janvier 2020

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Erwan Meriadec est médecin généraliste à Toulouse et ancien urgentiste. Nous l’avons interrogé sur l’épidémie du coronavirus.

 

Qu’est-ce que le coronavirus ?

C’est un virus très contagieux à transmission directe avec une grande vitesse de propagation. Il peut provoquer des SRAS comme conséquence de l’infection. Les premiers symptômes sont assez communs et peuvent faire penser à la grippe : fièvre à 38,5 avec une toux et une gêne respiratoire. Les signes cliniques au début de l’infection ne sont donc pas spécifiques. On en meurt si on a un terrain fragilisé. Le H1N1 est une infection virologique semblable.

Pour limiter l’épidémie, il faut isoler les cas.

Est-ce que selon vous les dispositions prises par la Chine, qui a isolé une province de 11 millions d’habitants, sont les bonnes ?

Oui. Je confirme. L’isolement ainsi que la mise en quarantaine font partie intégrante du traitement, à la fois préventif et presque thérapeutique. Pour limiter l’épidémie, il faut isoler les cas.

Il faudrait être bien plus vigilants sur les passagers en provenance de Chine et même d’Asie.

Agnès Buzyn a-t-elle bien réagi en suivant les recommandations de l’OMS semble-t-il à la lettre ?

C’est un peu léger. Souvenez-vous de ce que faisait l’Angola avec Ebola. Dans les aéroports, les services de douane prenaient la température de chaque passager, ce que nous ne faisons pas. Le mode de contamination d’Ebola est pourtant sensiblement le même. Il faudrait être bien plus vigilants sur les passagers en provenance de Chine et même d’Asie.

En France, j’estime le risque maximum à 100.000 morts.

Le coronavirus a-t-il le potentiel d’une grippe espagnole ?

C’’est le risque. On ne peut pas l’exclure. Cette maladie peut potentiellement provoquer de nombreux morts. En France, j’estime le risque maximum à 100.000 morts. N’oublions pas que chaque année, la grippe fait déjà 10.000 morts.

La direction générale de la santé a diffusé un message urgent pour l’ensemble des professionnels de la santé. Le ministère de la santé a notamment indiqué trois nouveaux cas (Bordeaux, Paris) qui ont tous séjourné en Chine au cours des dernières semaines. Ils sont pris en charge dans un établissement de santé de référence, ce qui indique que la menace est prise au sérieux. Leur état n’inspirerait néanmoins pas d’inquiétude.

On peut assez facilement gérer trois patients infectés. Mais s’il y avait 1000 cas, ce serait beaucoup plus difficile. La DGS rappelle aux professionnels de santé « l’importance de signaler au centre 15-SAMU toute personne présentant des signes cliniques d’infection respiratoire dans les 14 jours suivant un retour de Chine ». Cela doit s’accompagner de protections sur le patient et le professionnel de santé (masques, lunettes, désinfection des mains et isolement).

Un : dépister. Deux : protéger. Trois : prendre en charge. Quatre : alerter l’agence régionale de santé et orienter.

Comment repérer les patients infectés ?

Nous avons reçu une lettre d’information pour les soignants de première ligne (généralistes, SAMU et infirmières). La pneumopathie provoquée par le coronavirus est un virus différent de ceux responsables du SRAS et du MERS. Le coronavirus provoque un SRAS virulent qui entraîne un écrasement des poumons et un syndrome respiratoire aigu. Cet étouffement peut amener au décès. Dans ce contexte, dès le premier contact avec un patient suspect, il faut recourir rapidement à une expertise clinique et épidémiologique en contactant directement l’infectiologue référent. Un : dépister. Deux : protéger. Trois : prendre en charge. Quatre : alerter l’agence régionale de santé et orienter.

Propos recueillis par Gabriel Robin

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