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[Cinéma] Thriller à Al-Azhar : entretien avec Tarik Saleh

Salué à Cannes par le prix du scénario, La Conspiration du Caire est aussi un film dont la mise en scène rend hommage au cinéma politique américain des années 70. En abordant un sujet aussi houleux que l’arrivée du djihadisme dans les universités musulmanes sans jamais donner de leçons, Tarik Saleh remporte aussi le prix de l’intelligence.

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© La Conspiration du Caire de Tarik Saleh

La Conspiration du Caire est un thriller à huis clos qui prend place dans la mythique université d’Al-Azhar, au Caire. Comment vous est venue l’idée de mettre en scène ce lieu mythique ?

J’avais relu Le Nom de la Rose, l’un de mes romans préférés. Umberto Eco y enquête sur la relation des hommes à la religion. Je me suis dit : « Et si je faisais pareil ? » Mais où ? Al-Azhar ! Puis, j’ai commencé à me raconter une histoire. Dans le monde arabe, tout le monde connait Al-Azhar, sans forcément savoir de quoi il s’agit. À l’origine, l’université n’avait qu’une vocation éducative, mais avec le temps, elle est devenue une institution très puissante, une sorte de Vatican de l’islam dont le Cheikh serait le Pape. Étonnamment, ils sont assez progressistes. Au début, leurs techniques d’apprentissage étaient très modernes par rapport à celle de l’Occident. Par exemple, les élèves choisissaient leurs professeurs, et étudiaient assis en cercle, avant que les Britanniques arrivent avec leur esprit rigide : « Tais-toi et fais ce qu’on te dit ! »

La Conspiration du Caire est un vrai film d’espionnage comme on en faisait dans les années 70. On pense notamment aux films d’Alan J. Pakula ou de Sydney Pollack.

J’adore ces réalisateurs et j’adore cette période du cinéma. Mais il y a deux choses qui m’ont vraiment inspiré. La première, c’est le scandale de l’Académie suédoise (qui provoqua l’annulation du prix Nobel 2018 et le départ de huit membres de l’Académie soupçonnés d’avoir caché les agissements de Jean-Claude Arnault, surnommé le « Weinstein suédois »). J’ai vu deux camps se former au sein même de l’Académie et j’ai pu analyser ce scandale en temps réel. La deuxième, c’est l’écrivain John Le Carré. Lorsqu’il est mort, j’étais très triste et j’ai décidé de relire tous ses romans. Mon script était complètement terminé, tout le monde était emballé, mais à ce moment, j’ai pris la décision de le récrire. Tout simplement parce qu’il n’était pas assez bon au regard de l’œuvre de John Le Carré. [...]

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