Skip to content

Corinne Royer : hurlements en faveur de la terre !

N’en finirons-nous jamais de haïr la beauté de ce monde et de la défigurer? De pourchasser les innocents et de détruire ceux qui nous nourrissent? Avec Pleine terre, Corinne Royer envoie un gros direct à l’estomac. À lire absolument. Et d’une traite !

Partage

© Romée de Saint Céran pour L'Incorrect

Dans une langue tour à tour sobre et lyrique, Corinne Royer construit un récit à la fois introspectif et haletant où alternent les déboires de Jacques Bonhomme au moment de sa cavale et les souvenirs qui remontent comme des bulles à la surface de sa mémoire. « Les bêtes sont le Christ ! » Les mots que Jacques Bonhomme hurle à la face des fonctionnaires vétilleux, hissé sur son vieux Ferguson, tournant autour d’eux comme une mouche avec des étrons, sont ceux d’un amoureux désespéré. Un amoureux de la terre, de ses bêtes, un homme qui a sué pour nourrir de ses mains, du labeur de ses muscles, ces grosses vaches de contrôleurs qui lui ont apeuré le troupeau, un an plus tôt, sous prétexte de vérifier que les veaux nés de ses vaches étaient bien ses veaux, lui faisant perdre au passage cinq bovins effrayés dans la rivière. Et les voici qui reviennent pas même honteux – presque ! – pour achever leur œuvre : achever leur homme, un paysan qui n’a fait que son travail, à qui l’on arrachera tout, sauf sa dignité.

L’extermination de la paysannerie

« Puis le tracteur s’est éloigné, il s’est dirigé tout droit vers la rivière. Tout le monde a cru qu’il allait s’y jeter. Jacques l’a sûrement imaginée, lui aussi, cette fin tragique ». La scène est saisissante, crucifiante, mais ce n’est pas encore la fin. Jacques Bonhomme ne mourra pas ainsi, de sa propre main. Il faudra qu’il périsse de la main de l’État, de ses fonctionnaires, pour que tout soit accompli. Cela paraît exagéré, trop largement pathétique ? C’est pourtant la vérité vraie et insoutenable : qu’un agriculteur ou paysan se suicide chaque jour dans notre jadis beau pays de France. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Partage

En Kiosque
Rejoignez-nous

Newsletter

Aidez L’Incorrect, faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire Credofunding, vous pouvez obtenir une réduction d’impôts de 66% du montant de votre don.

Choisissez le don en ligne en réglant par carte bancaire ou par virement avec le lien ci-dessous ou par chèque, à l’ordre de Fonds de Dotation CredoFunding, à l’adresse suivante :

Fonds de Dotation CredoFunding – L’Incorrect
41 rue Laure Diebold
69 009 LYON

Pin It on Pinterest