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Débat LIBÉRALISME Thibaud Collin : La grande fracture de la modernité libérale

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11 février 2019

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Peut-ton ou pas zut à la fin
Il y a deux grandes manières de concevoir le conservatisme et selon les sens retenus, les réponses à la question seront opposées. Rigoureusement parlant, le conservatisme est une attitude intellectuelle née dans la modernité libérale qui tend à en limiter les effets révolutionnaires en sauvegardant certaines coutumes et traditions, en tant qu’elles ont été validées par le temps comme bénéfiques pour l’ordre social et culturel. Cette dimension empirique du conservatisme (Hume) explique sa méfiance envers les abstractions et les grands principes dont l’application radicale est considérée comme dévastatrice (Burke). Une telle attitude est compatible avec la conception libérale de la liberté puisque selon celle-ci chacun doit déterminer le contenu de ses propres fins, à la condition de respecter la même opération chez ses sociétaires. Le système de la liberté libérale est donc procédural et a pour norme la compossibilité des choix individuels garantis par des droits mutuellement reconnus. Tout n’est donc pas permis puisque rien ne peut légitimer d’empiéter sur la vie d’autrui dans la mesure où celui-ci respecte les choix des autres. Dans cette optique, quelqu’un qui considère, par exemple, que le mariage est une institution fondée sur la différence des sexes peut être libéral s’il admet que la proposition opposée est politiquement légitime. On peut donc défendre des positions dites « conservatrices » et finir par valider de facto des lois progressistes. Ralentir le progrès ou conserver l’ordre naturel ? Il y a cependant une autre manière d’entendre l’esprit conservateur : celui qui veut conserver non pas ce qui relève du passé en tant que tel mais un ordre naturel qui en lui-même ne relève pas du temps même s’il se vérifie dans l’épaisseur de l’histoire et des traditions. Celui-ci ne valide pas l’historicisme foncier de la modernité libérale ; il considère que la liberté humaine et la société des hommes libres sont finalisées par le vrai bien humain dont la mesure est perceptible par la raison soutenue par les vertus morales. Difficile semble-t-il de nommer ce conservateur libéral sauf à considérer que le mot libéral ne désigne que quelqu’un qui aime la liberté sans dire en quoi elle consiste. (...) À découvrir dans le dernier numéro de L’Incorrect et en ligne pour les abonnés.
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