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« Dieu existe, je l’ai rencontré »

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Publié le

12 janvier 2018

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yriex

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C’est sous ce titre provocant qu’André Frossard a témoigné de sa conversion au christianisme. Entré par hasard dans une église à 20 ans, il y rencontra Dieu « comme on rencontre un platane », racontait-il, et ce fut, pour ce fils de cadre du Parti communiste, « aussi surprenant et inattendu qu’une aurore boréale dans le métro ». À ceux qui lui demandaient ce qu’il serait arrivé s’il était entré ce jour-là dans un temple bouddhiste, il répondait malicieusement:  « Il m’arrive parfois de sortir d’une gare sans être conducteur de train. »

 

André Frossard est connu pour avoir été un polémiste redoutable, grand journaliste et même traducteur des psaumes et des évangiles. C’était, pour paraphraser Jacques Maritain, « un esprit dur avec un cœur doux », qui ne se retenait pas de houspiller les « cœurs durs aux esprits mous ». Notre génération a de la chance : même si elle a souvent le cœur mou, elle peut se prévaloir de l’exemple de tous ces grands convertis qui ont illustré leur époque et qui forment aujourd’hui une tradition qui ne demande qu’à être suivie, et qui va de Léon Bloy à Daniel-Rops, en passant par Péguy, Ghéon, Rivière, les époux Maritain et bien d’autres.

Des artistes, des intellectuels, aussi bien que des anonymes, incarnent déjà une relève apte à susciter l’émulation de leurs semblables. Mais que le lecteur ne se méprenne pas sur une litanie qui n’a rien d’hagiographique : notre idée n’est pas de susciter chez nous un chaleureux esprit de parti que conforterait l’ombre rassurante d’une poignée de « champions », qui cherchaient pour leur part bien davantage des égaux que des groupies.

Saint Paul n’a pas converti l’Asie mineure en agitant des drapeaux bleu et rose avant de retourner se frotter les mains dans la roulotte du sécularisme

Au contraire, leur exemple nous invite à secouer nos peureuses certitudes et à nous délester des lourdeurs de « l’ivresse et des soucis du monde », pour nous engager avec discernement dans les combats de notre temps. Ce qui nous éviterait de confondre les vaines polémiques avec l’authentique esprit de « disputatio » et nous dissuaderait tout autant de nous engoncer dans le costume flatteur de l’activisme, qui n’arrive en général qu’à trahir à la fois le prophétisme évangélique et le souci honnête de la chose publique.

Car enfin, ne nous voilons pas la face. Saint Paul n’a pas converti l’Asie mineure en agitant des drapeaux bleu et rose avant de retourner se frotter les mains dans la roulotte du sécularisme. Saint Jean n’a pas vendu son Apocalypse en faisant des minauderies devant les spectateurs du cirque et saint Thomas ne nous a pas non plus invités à confondre une Somme politique avec une compilation de slogans qui peineraient à faire vendre des slips. Aussi, plutôt que de nous comporter comme un croisement de jansénistes et de hippies, nous ferions mieux de prendre exemple sur nos aînés.

En matière politique, plutôt que de nous gonfler de mystique républicaine ou de ce demi-machiavélisme qui fait la fortune du marketing électoral, plutôt que de nous commettre dans une obéissance pleine d’abnégation pour des chefs et des programmes qui n’en méritent que trop rarement le nom, retrouvons le sens authentique du bien commun qui exige bien plus d’intelligence et de liberté que celles que nous voyons actuellement se déployer.

 

Lire aussi : Réveille-toi, résistant Jean-Eudes ! Le monde réel s’appelle Jordan

 

L’agitation mi-laïque mi-cléricale est une cymbale qui sonne creux. L’entrisme a vu bien des générations se briser les côtes. L’aristotélico-thomisme au contraire nous garderait du moralisme et du fatalisme qui empoisonnent nos droits civiques. Ces deux maux n’ont qu’une origine, l’effroi que nous cause à bon escient « la concentration sans cesse croissante des ressources matérielles et morales entre les mains de “trustees”, dont on n’exige ni compétence, ni sagesse, ni vertu », comme disait René Gillouin.  Soyons donc compétents, sages et vertueux. Après cela, peut-être serons-nous libres!

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