Reflets dans un œil d’or : une pupille dans laquelle apparaît lentement l’image d’une ville futuriste, baignée dans une fumée ocre, barrée par un horizon où s’alignent des pyramides en acier étincelantes. Des voitures volantes entrent dans le champ puis s’éloignent en vrombissant, tandis qu’au loin des torchères industrielles crachent un feu lourd de cendres. Tout le monde connaît ce plan d’ouverture légendaire de Blade Runner, qui doit certainement autant à la vision de Ridley Scott qu’au talent de son directeur des effets spéciaux, Douglas Trumbull.
À l’heure des effets numériques tout-puissants, la mort du californien nous rappelle à quel point le cinéma qu’on aime était d’une autre trempe, quelque part entre l’art forain et la science optique. À ce croisement précis, on trouve tout un tas d’ingénieurs, d’artisans, de savants fous qui ont contribué à enrichir Hollywood et à créer la légende de certains films culte. Douglas Trumbull est surtout connu pour ses travaux sur 2001, l’Odyssée de l’Espace et sur Blade Runner : et pour cause, ces deux films phares de la science-fiction, respectivement sortis en 1968 et en 1982, peuvent se targuer de n’avoir absolument pas vieilli plus d’un demi-siècle après. [...]
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