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Un monde sans pardon

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Publié le

2 décembre 2019

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Ce 28 novembre devait être rejugé en appel le cardinal-archevêque de Lyon, pour « non-dénonciation d’abus sexuels commis sur mineurs » par le père Preynat, curé de son diocèse. Faut-il rappeler encore une fois, pour la bonne compréhension de l’affaire, que tous ces faits ont été commis avant l’accession de Philippe Barbarin au siège du primat de Gaules ? Qu’aucun autre crime connu n’a été rapporté depuis ? Que le parquet avait requis la relaxe en première instance, mais que le tribunal a estimé que cette « non-dénonciation » quoiqu’elle n’ait eu aucun effet entraînait pourtant un préjudice pour la victime passée dont l’expression de la douleur se trouvait ainsi entravée ?

 

 

Curieux motif pour écoper de six mois de prison avec sursis. Il faut évidemment que justice passe : mais le procès du père Preynat est en cours et chacun s’accorde sur le fait qu’il sera condamné lourdement et heureusement.

 

Alors, pourquoi aller chercher le cardinal Barbarin en sus ? D’abord parce que l’aveuglement passé de l’Église en général a été tel qu’on soupçonne désormais que toute hiérarchie sait et tait de telles turpitudes ; que tout prélat est donc présumé coupable. Mais c’est surtout la personne de Barbarin qui fait les frais de cet acharnement, surtout médiatique. Le Français qui ne connaît généralement plus rien de ses patenôtres, le citoyen que l’on a peu à peu décatholicisé et qui ne distingue plus l’Immaculée Conception de la virginité de Marie, croit en revanche savoir que Mgr Barbarin est le roi des pédophiles, en sus d’être un manipulateur, et qu’ils sont tous comme ça, c’est sûr et certain. La fausse enquête que le grotesque Frédéric Martel, journaliste de pacotille et diffamateur de premier ordre, lui a consacrée récemment dans L’Obs, ne fera qu’ajouter à ce désordre et à cette campagne de calomnie. Accusé tour à tour d’être franc-maçon, à la solde de l’Opus dei, faux-nez du monde traditionaliste, concussionnaire, intrigant de la Curie et candidat au pontificat suprême, éphébophile ou amateur de luxe, l’archevêque de Lyon, désormais retiré quoique non relevé de ses fonctions par le pape, fait les frais de sa fermeté publique passée, notamment vis-à-vis du mariage pour les couples homosexuels, mais paie encore le discrédit général que subit le catholicisme français.

Mais c’est surtout le laïcat chrétien qui est responsable de cette situation, qui s’est laissé marginaliser dans la société, soi-disant « enfoui » pour laisser une pâte lever en secret il a laissé disparaître les effets sociaux et publics que devait créer sa foi en Jésus-Christ.

Cantonnée au mieux à des oeuvres pies, et admirables, de soin des pauvres ou des handicapés, notre Église porte désormais le masque de la honte et de l’abjection, et il n’est plus un de ses membres qui ne soit soupçonné de pédophilie ou d’homosexualité dissimulée, son « homophobie » publique étant bien la preuve de ses déviances cachées. Les Martel et compagnie, langues de vipères réglant des comptes personnels et se répandant en toute sorte de rumeurs, portent une responsabilité au moins aussi lourde en la matière que la minorité fautive du clergé. Mais c’est surtout le laïcat chrétien qui est responsable de cette situation, qui s’est laissé marginaliser dans la société, soi-disant « enfoui » pour laisser une pâte lever en secret il a laissé disparaître les effets sociaux et publics que devait créer sa foi en Jésus-Christ.

Ainsi se perdra, non pas dans le monde, mais dans ce petit continent jadis lumineux, la foi dans le Christ, remplacée peut-être un peu par l’islam ou le bouddhisme mais surtout, mais avant tout, par le rien du miroir noir où se complaisent nos consciences, regardant leur vide passer, aussi trouble que l’image d’un pigeon dans le caniveau.

Car, abattue l’Église en France, que restera-t-il de ce pays ? Le contemporain excité de petites querelles politiques éphémères et sans importance mesure mal le drame, la tragédie qui se joue en plein jour, même pas dans son dos mais devant ses yeux grands fermés, la possible apocalypse se profilant qui, si le dernier acte se termine mal, signera la fin de sa nature d’occidental, et conclura deux mille ans de civilisation sans pareille. Ainsi se perdra, non pas dans le monde, mais dans ce petit continent jadis lumineux, la foi dans le Christ, remplacée peut-être un peu par l’islam ou le bouddhisme mais surtout, mais avant tout, par le rien du miroir noir où se complaisent nos consciences, regardant leur vide passer, aussi trouble que l’image d’un pigeon dans le caniveau.

Seul le substrat chrétien permet une rédemption terrestre, et il n’est pas encore trop tard pour s’en rendre compte et agir en conséquence.

Ainsi se perdront les effets qu’avait produits cette religion : sans elle, la dignité humaine sera ravalée au niveau de celle que pratique Pékin à Hong Kong ou chez les Ouïghours ; sans elle, les fragiles droits humains se perdant dans des revendications absurdes finiront absorbés dans un marécage ; sans elle surtout la possibilité du pardon sera oubliée à tout jamais et chacun portant le fardeau de sa peine et de sa faute errera seul dans l’enfer de sa fausse liberté et vraie licence.

 

Seul le substrat chrétien permet une rédemption terrestre, et il n’est pas encore trop tard pour s’en rendre compte et agir en conséquence.

 

 

Jacques de Guillebon

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